Ce week-end, c’est la mi-août. Et qui dit mi-août dit… Perséides !! Ça tombe bien, nous avons l’endroit idéal pour aller les voir : une réserve de ciel étoilée, la première au monde. Il s’agit d’une région où, grâce à des quotas et à la participation des habitants du coin, la pollution lumineuse est poussée au minimum et où, par conséquent, le ciel est particulièrement visible la nuit. L’endroit idéal pour observer les étoiles. Dans la semaine, nous appelons l’observatoire du parc Mégantic pour savoir s’ils leur restent des places de libre pour la soirée d’observation du samedi soir, à l’observatoire. On nous apprend que tout est réservé depuis… le mois de janvier ! Ah. Tant pis.
Le parc Mégantic est à trois heures de route à l’Est de Montréal. Autant dire que nous voulons partir tôt. Nous arrivons à partir avant 17 h 30, un record ! (encore jamais égalé à ce jour). Notre Jeep, lui, est ready pour de nouvelles aventures.

Quoi ? Ah ça ! Vous avez remarqué ? C’est notre tout nouveau rack de toit (Frontrunner, pour les connaisseurs) ! Posé la veille ! Ça donne à JP un tout nouveau style. Commandé en février, le voilà enfin posé, 6 mois plus tard. Patience, patience.
Dans la voiture, juste pour le kif : différence de température entre février 2021 et août 2021 !


Bien que partis tôt, nous prenons les bouchons et arrivons de nuit. Nous avions repéré une aire municipale près de Megantic et lorsque nous arrivons, nous n’en revenons pas. Une aire, gratuite, parfaitement entretenue, avec des emplacements gratuits (je le répète) pour des RV et des endroits pour faire du feu. Du jamais vu. Problème : tous les emplacements sont pris. Heureusement, JP est petit. Nous nous glissons sur un carré d’herbe, au fond de l’aire, sans déranger personne.
Nous sortons notre cake de la voiture, éteignons tout, nous installons dans l’herbe, sur une serviette, et levons la tête. La magie opère immédiatement. Jamais nous n’avons vu un ciel si beau.



La voie lactée est parfaitement visible. Nous voyons les plus belles, les plus grosses, les plus longues étoiles filantes de notre vie. Il est possible de les fixer pendant 1 à 2 secondes pendant qu’elles traversent tout le ciel en laissant une longue et grosse trainée derrière elles. Incroyable. Mieux encore, nous apercevons une énorme étoile, juste au-dessus des arbres. Grâce à une application, nous découvrons qu’il s’agit de Jupiter. Incroyable.
Au bout d’une heure, le ciel se couvre et nous partons nous coucher. Dans la nuit, un gros orage éclate. Drôle de sensation. Heureusement, nous ne craignons rien dans notre boîte de conserve 😅
Samedi 14 août 2021
Le lendemain matin, nous nous réveillons sous la pluie. Sur l’aire, tout le monde dort encore. Heureusement, les tables de pique-nique abrités nous permettent de nous protéger de la pluie pendant que nous cuisinons notre omelette.


Une fois l’omelette dévorée et nos affaires rangées, nous prenons la route. Direction, le parc national Mégantic, un parc SEPAQ que nous allons découvrir, car nous y allons pour la première fois. Nous sommes à peine sortis de l’aire que nous faisons une première halte. Impossible de ne pas s’arrêter face à un tel paysage !



En 30 minutes, nous rejoignons l’entrée du parc et nous garons sur le parking. En cette heure matinale, il est pratiquement vide. Nous nous équipons, puis c’est parti pour notre randonnée du jour !
🥾 Sentier les Trois-Sommets – 15,8 kms
Nous nous élançons dans une longue boucle qui doit nous mener aux trois grands sommets du parc : Le mont Saint Joseph, le mont Victoria et enfin le mont Mégantic, avec son observatoire. Nous nous enfonçons dans les bois dans une ambiance très sombre et pesante. Nous sommes seuls au monde. Le moindre bruit attire notre attention. Il pleut doucement, mais nous sommes abrités de la pluie par les arbres.


De point de vue en point de vue, nous avons droit au même paysage à chaque fois. C’est assez envoûtant, comme ambiance, mais nous ne pouvons nous empêcher de regretter le paysage magnifique qui doit se cacher derrière cette épaisse couche de nuages.
Au bout d’une heure d’ascension, la pluie redouble d’intensité, nous obligeant à sortir notre arme secrète : nos sexy k-ways ! On a une sacrée dégaine là-dedans, mais au moins, l’eau ruisselle sans nous mouiller. Lorsque nous arrivons au sommet du premier mont, le mont Saint Joseph, un beau chalet semble nous attendre. Sous le porche, un banc ! Nous nous y abritons immédiatement en reluquant l’intérieur du chalet, fermé à clé, qui semble bien cosy.
L’antenne relais qui se cache derrière les nuages nous offrent une connexion internet meilleure qu’à l’appart et, en consultant les prévisions météo, nous apprenons que le temps doit se dégager à midi. Il est 11 heures. Nous faisons le pari d’attendre. À l’abri sous le porche, nous en profitons pour -essayer- de faire sécher nos vêtements et grignoter nos noix, graines et raisins secs. De temps en temps, les nuages passent et nous avons un aperçu, très bref, de la vallée. Mais nous avons bon espoir ! À midi, toujours pas de vue, mais il ne pleut plus ! Nous décidons de reprendre la route.



Lorsque nous arrivons au point de vue suivant, la magie commence à opérer ! Entre deux passages de nuage, nous discernons enfin le paysage des montagnes environnantes. Nous apercevons même le sommet du mont Mégantic, avec son dôme et son observatoire des étoiles.




Au prochain point de vue , le ciel bleu est visible, ainsi que quelques rayons de soleil ! Les prévisions météo semblent avoir visé juste.

De voir, au loin, l’observatoire, nous fait réaliser que la route est encore longue. À cause de la pluie et de notre long arrêt au chalet, nous avons perdu beaucoup de temps. En consultant la carte du sentier, nous nous rendons compte qu’il n’y a plus de points de vue jusqu’à l’observatoire. Nous décidons donc de rebrousser chemin et de redescendre par le même sentier, pour refaire les points de vue que nous avons manqués à cause du temps couvert. C’est donc sous le soleil et face à de beaux paysages que nous refaisons le chemin inverse.

Dans la descente, nous faisons une belle rencontre : un magnifique serpent ! Un vrai plaisir à observer.



La fin de la descente se fait au pas de course, car nous ne sommes pas en avance pour notre rendez-vous avec Philippe et Karina, que nous devons rejoindre à la ZEC (Zone d’Exploitation Contrôlée) du mont Louise-Gosford. De retour à la voiture, nous faisons le plein d’eau, puis prenons immédiatement la route. En route, des panneaux indiquent que nous sommes à 15 minutes de la frontière américaine. C’est le moment de faire le plein d’essence, car son prix est très bas (15 centimes en-dessous du prix à Montréal !).
Nous retrouvons nos amis à l’entrée de la ZEC. L’accueil est fermé, nous nous inscrivons donc sur le registre d’entrée et notons que nous payerons nos droits d’entrée et notre nuit de camping demain à la sortie. Nous embarquons également deux fagots de bûches pour notre soirée feu de camp. Il fait beau, il fait chaud : nous décidons, pour la toute première fois, d’utiliser la fonction « décapotable » de notre Jeep ! Dommage que nous n’ayons pas profité de cet atout avant de poser le rack de toit, cela aurait été plus pratique ! Mais le fun est quand même là 😁 Pour bien en profiter, nous faisons un peu de trail avant de rejoindre le campement.



Notre campement, ou plutôt notre coin d’herbe au bord du chemin, se situe au fond de la ZEC. Il nous faut une bonne heure de chemin pour le rejoindre. On ne risque pas de voir passer grand monde ! Un peu en contrebas de notre campement, derrière les herbes et les buissons, coule un petit ruisseau. Plus loin, le chemin monte jusqu’à une butte dégagée : ce sera idéal pour observer les étoiles, ce soir. Nous installons le camp. Remettre le toit car, le soleil se couchant, la température tombe. Monter la tente, pour nos amis. Préparer le feu. Faire une toilette de chat dans le ruisseau à l’eau glacée. C’est quand même revigorant, et quel bonheur de se promener tout nus dans la nature quand on se sait seuls au monde 🤣
Tandis que la nuit tombe, nous allumons le feu. Ce soir, c’est pâtes carbo et marshmallows grillés au feu ! Une soirée comme on les aime ! Vers minuit, nous prenons nos lampes de poche et nous élançons dans la nuit. Nous avions initialement prévu de monter jusqu’au sommet du mont Gosford, ce qui représente 2 heures de marche aller-retour, mais la motivation (couplée à la peur de rencontrer un ours) s’est fait la malle au cours de la soirée. Nous marchons donc 10 minutes jusqu’au sommet de la butte, qui nous offre une vue splendide sur le ciel étoilé. Silencieux, dans le noir le plus total, conscients de l’immensité des montagnes et de la nature qui nous entourent, nous nous allongeons sur le chemin et observons les étoiles pendant une bonne heure.

Dimanche 15 août 2021
Le lendemain, nous sommes levés à 7 heures. Sans réveiller nos amis, nous nous habillons rapidement puis partons en voiture jusqu’au bout du chemin de la ZEC. De là, nous partons à pied pour une petite randonnée matinale. Pendant une heure, le chemin monte raide. Fraîchement sortis du lit, nous sommes vite essoufflés. Puis, les sous-bois s’éclaircissent peu à peu. Nous y sommes !
Nous sommes à la frontière entre le Canada et les États-Unis ! Moment de gloire insoupçonné ! Nous sommes tout excités de poser le pied -illégalement- aux États-Unis. Le chemin frontalier s’étend à perte de vue, de chaque côté, sur des kilomètres et des kilomètres. Bien débroussaillé (on se demande d’ailleurs comment !), il est nettement visible sur des kilomètres. Immédiatement, ce sentier nous attire. Nous avons envie de nous y aventurer, de voir où il mène, jusqu’où il va. Clairement, ce n’est pas le chemin le plus fréquenté du coin. Il semble sauvage, loin de tout, inexploré. À gauche, le Canada, à droite, les États-Unis.






Mais le sentier frontalier est une longue randonnée, très longue, et nous avons autre chose de prévu pour la journée. Nous revenons au Canada et retournons au camp retrouver nos amis. Après ces deux heures de marche, nous prenons un petit-déjeuner bien copieux. Puis nous repartons ! Cette fois-ci, tous ensemble, nous allons gravir le Mont Gosford, le plus haut sommet du Sud du Québec. Mais avant, petite pause photo avec notre Jeep et son nouveau look. Le mont Gosford, où nous allons, est juste derrière !



Nous retournons au bout du sentier mais, au lieu de prendre à droite pour monter vers la frontière, nous prenons le sentier qui part à gauche. Bien qu’étant le sommet le plus haut du Sud du Québec, le Mont Gosford est très accessible : il nous faut un peu plus d’une heure d’une montée plutôt douce (et avec un enfant de 5 ans) pour découvrir l’incroyable paysage au sommet. Incontestablement, il s’agit de la plus belle vue de l’été. Nous sommes scotchés.

Les monts s’étendent à perte de vue, dans un paysage verdoyant et immense qu’on devine sauvage. La nature s’étend sans aucune limite. Le ciel est si dégagé que nous apercevons même le Mont Washington, le point culminant du Nord-Est des États-Unis. Nous restons une bonne heure, au sommet, sous un soleil qui tape fort et qui réchauffe. Nous osons à peine imaginer la vue qu’il devait y avoir hier soir sur le ciel étoilé. Surtout, cette vue à 360° depuis la tour d’observation nous fait envier un lever de soleil à cet endroit. Ça fait rêver 😉



L’après-midi est déjà bien entamé lorsque nous prenons le chemin du retour. 1 heure pour redescendre jusqu’aux véhicules. 1 heure pour rejoindre l’entrée de la ZEC. 30 minutes pour payer, regonfler et se dire au revoir. 3 heures de route jusqu’à Montréal. Nous rentrons une nouvelle fois à 20 heures. Mais, une fois de plus, que du bonheur !