Place au farniente pour cette dernière étape (déjà) … Un petit coin de paradis avec notre bungalow à quelques mètres de la mer. Au programme : beaucoup de repos et beaucoup de baignade ! Étape carte postale …
J31 – Rimba, petit coin de paradis
Réveil à 8h30 ce matin par un coup frappé à la porte de la chambre “Breakfast!” C’est un buffet et il ne reste déjà plus grand chose. Vers 11h, on part au marché avec un des employés de la guesthouse pour acheter quelques fournitures scolaires. Nous allons en effet passer notre dernière semaine à Sumatra à l’écolodge Rimba, tenu par un couple franco-indonésien. Leur association, basée à Montpellier, soutient des écoles locales (entre autres choses) et nous souhaitons apporter des fournitures scolaires qui seront distribuées dans les écoles. Nous achetons donc des crayons en papier, des règles, des gommes et des taille-crayons. Nous rachetons également des piments (ceux achetés à Bukittinggi ont malheureusement pourris) et de la cannelle en poudre.
Notre taxi vient nous prendre directement devant la guesthouse. Notre échange est très court : “-Where are you from? -Francis -Oh! World cup champion! -Yeah!” #fierté. Il nous faut tout juste 1h pour rejoindre Bungus et sa petite plage. Une petite embarcation nous attend pour nous amener à Rimba car la plage de l’écolodge, perdue au pied d’une jungle dense, est uniquement accessible par bateau. Le trajet dure 1h.
Nous sommes accueillis par les aboiements des chiens qui nous attendent sur la plage. C’est une magnifique plage sauvage, sable blanc, des arbres (en train d’être taillés), hamacs et cabanons en bois. Nous avons droit à une chambre avec terrasse et salle de bain partagées. Pas d’eau chaude. Mais un grand lit avec une moustiquaire et un petit sofa sur la terrasse, face à la mer. Bref, un petit coin de paradis. Nous n’avons pas vu la mer depuis nos premiers jours sur Sumatra. À présent, on va l’entendre nuit et jour pendant une semaine.
Dans le bungalow principal, nous rencontrons Nadège. Elle est originaire de Montpellier et vit sur cette plage paradisiaque coupée de tout depuis 6 ans. Elle a une petite fille magnifique de 18 mois, qui court partout pieds nus et joue sur la plage avec les chiots et les crabes. Cadre de rêve pour passer son enfance ! On fait la connaissance de Bilbo le hibou “domestiqué”. Comme un chien, il répond à son nom : quand Nadège appelle “Bilbo!”, il arrive, se pose près d’elle et la fixe sans ciller. Il nous regarde fixement avec ses grands yeux jaunes. Il a longtemps été captif de l’homme et est donc incapable de chasser pour se nourrir, c’est pourquoi il reste dans le coin. Il mange les glaçons que Nadège lui donne.
On passe l’aprem sur la terrasse à regarder le soir se coucher progressivement. Il n’y a qu’un service ici pour les repas, donc même si on n’a pas mangé ce midi, il faut attendre 19h30.
La douche est glacée et il y a d’énormes araignées dans la salle de bain, il faut bien regarder où on met les pieds car elles se confondent dans le sol en pierre. Il y a aussi d’énormes bernard-l’hermite, plus sympathiques, qui se baladent sur la plage.
J32 – Journée farniente
Les aboiements des chiens me réveillent à 9h. Rémi est levé depuis 6h30… On a droit à deux magnifiques œufs au plat pour le petit déj’, un régal ! Ça change des pancakes.
On part se promener le long de la plage en observant les coquillages et les bernard-l’hermite. Il y en a des milliers, plus ou moins téméraires ! On adore les observer. Le paysage est magnifique. Après un aller-retour sur la plage, nous nous perchons dans la cabane dans les arbres qui offre une vue incroyable sur la mer. En observant les vagues, je discerne soudain une forme ronde, à quelques mètres du rivage. Une tortue ! Elle est à 3 mètres du bord et surfe sur les vagues. Incroyable d’en voir une de si près ! On l’observe pendant de longues minutes et on voit à plusieurs reprises sa tête sortir hors de l’eau pour respirer. Voyant qu’elle ne semble pas décidée à s’en aller, on part chercher masques et tubas et on plonge dans l’eau. Elle est juste là, on a l’eau à peine au-dessus des genoux. On l’observe jusqu’à ce qu’elle reparte vers le large. On a pied sur une vingtaine de mètres puis le plateau s’arrête soudainement et plonge directement à 3 m de profondeur.
À 14h, un groupe de français débarque. On reste étendu sur la plage, à l’ombre des arbres, tout l’aprem. Rémi fait un peu de snorkeling mais l’eau est trouble et la visibilité mauvaise. On assiste à un magnifique coucher de soleil bien qu’un peu nuageux. Douche froide et excellent repas avec le groupe de français et quelques allemands.
J33 – Alerte plage paradisiaque !
Rimba Ecolodge, c’est l’endroit paradisiaque par excellence où il est totalement impossible de se débarrasser du sable. On en a toujours partout, même quand on sort tout juste de la douche. Il y a bien une petite bassine pour se rincer les pieds avant de monter sur la terrasse, mais rien n’y fait ! Alors on passe souvent le balai mais dans l’ensemble, on a appris à faire avec. C’est ça de vivre les pieds dans l’eau ! C’est aussi l’endroit qui a ravivé ma peur des 🕷️. On n’en a pas vues une seule de tout le séjour et pourtant on a passé plusieurs nuits dans la jungle. Mais ici, il y en a partout, et des énormes et poilues ! Surtout dans la douche. Elles se cachent dans les moindres recoins mais moi je les vois ! Elles sont étalées à même le sol de pierre, noires sur gris alors c’est claquettes obligatoires dans la salle de bain. J’en ai même trouvé une dans le PQ, que j’ai failli toucher. Depuis j’apporte mon propre pq, celui qu’on a volé à Bukittinggi (on n’est pas fiers) 😄
Il a plu des trombes d’eau toute la nuit (ça faisait longtemps). J’ai mal dormi, persuadée qu’il y avait des insectes tapis partout sur le lit (c’est probablement dû à l’épisode traumatisant de l’araignée dans le PQ, j’en vois partout maintenant).
Aujourd’hui, nous nous levons tôt car nous partons en excursion avec le groupe de français et le stagiaire, Quentin, qui doit nous servir de guide. On prend le petit déj’ (œufs au plat) et à 10 heures, on embarque sur le bateau. 15 personnes sur une petite embarcation à marée descendante, ce qui devait arriver arriva : on s’échoue. “Que tous ceux qui ont pris pancake chocolat/banane au petit déj’ quittent le navire !” Les garçons sautent à l’eau, poussent le bateau, une vague passe et nous voilà partis.
Il nous faut 30 mins pour rejoindre le petit village voisin, dans lequel nous nous promenons sous une chaleur de plomb. “Bule, Bule!” (Prononcer “Boulé”, c’est le nom des touristes ici… Quand on entend “boulé!”, on se retourne, au début ça fait tout drôle 😂). Les villageois n’ont probablement jamais vu autant de blancs d’un coup. Ils rigolent en nous voyant passer avec nos dégaines de touristes, les enfants lancent leurs éternels “Hello!” avant d’exploser de rire. On suit l’unique chemin en terre et on passe devant la mosquée (toujours le plus beau bâtiment du village, et de loin), les écoles, les échoppes, les maisonnettes. On s’arrête sur la plage (qui n’a rien de paradisiaque pour le coup) pour regarder les pêcheurs remonter le filet. Ils sont de chaque côté de l’épaisse corde et tirent doucement mais sûrement. Il leur faut en moyenne 2h pour le remonter sur la plage ! Ils y trouveront du poisson mais aussi quantité de plastiques… qu’ils rejetteront à la mer.
Nous faisons une pause thé glacé qui fait du bien. Il fait ultra chaud et on est posés juste devant une route qui vient fraîchement d’être goudronnée. C’est la toute nouvelle route qui doit relier Padang et sortir le village de son isolement ! Les engins passent et repassent devant nous et l’odeur de goudron est forte et désagréable.
Après avoir récupéré notre repas de midi dans une échoppe du village, nous reprenons le bateau et traversons la baie en direction de l’île d’en face. Nous accostons sur une plage de sable blanc, immaculée, aux eaux turquoises transparentes ! Magnifique ! L’île est déserte, à l’exception d’une petite cabane en bois. Ni une ni deux, nous enfilons masques et tubas et partons faire un peu de snorkeling. Le plateau de sable et de coraux plonge vers un vide immense, d’un bleu profond, un peu angoissant et nous nous en tenons éloignés (enfin, surtout moi !)
Nous mangeons un nasi goreng sur la plage, face à la mer, à l’ombre des arbres. Quel cadre magnifique !!
L’aprem’ passe doucement entre recherche de coquillages et de coraux sur la longue plage, farniente à l’ombre, photos et snorkeling. Lorsque la marée est tellement haute qu’on ne peut plus s’allonger sur la plage sans être submergés par les vagues, nous reprenons le bateau et rentrons.
Le soir, nous avons droit à un barbecue de poissons et des French fries !! Trop bon ! Nous restons jusqu’à 1h du mat’ à jouer au UNO et à discuter avec Nadège, Quentin, le stagiaire belge et Romain, l’ami de Nadège.
Nadège a rendez-vous la semaine prochaine avec un javanais qui a inventé une machine qui créé du pétrole à partir de déchets plastiques. Une vraie révolution ! Elle voudrait en acheter une pour le village afin de les inciter à ne pas jeter le plastique dans la nature et dans la mer… Nous parlons écologie, plastique, gouvernement, maladies, rafflesia (Nadège en fait l’élevage, elle aurait même découvert une nouvelle espèce de rafflesia qu’elle étudie) et animaux du coin, pailles en bambou et mérou géant.
J34 à 35 – Nager avec des tortues !
Programme de la journée : ne rien faire ! Et ça fait du bien. On prend le petit déj’ à 10 heures (œufs au plat, toujours) puis je vais me poser sur la plage, à l’ombre, pour lire. J’y reste jusqu’à 13 heures. Pendant ce temps, Rémi part faire du snorkeling et il revient avec de magnifiques vidéos de tortues. Pendant le repas, le temps tourne à l’orage. Il pleut des trombes d’eau. Une pluie fine et silencieuse mais drue. On reste à table le temps de faire quelques parties de UNO avec les français, puis chacun rentre chez soi. L’après-midi s’étire lentement sous la pluie ininterrompue, entre lecture, sieste et écoute du bruit des vagues.
Riz/poulet en guise de repas du soir puis soirée tranquille entre UNO et lecture. La douche glacée est difficile à endurer.
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Il est tout juste 8 heures et nous sommes déjà sur la plage. Il n’y a pas un chat, nous avons la plage et la mer pour nous tout seuls. Masques et tubas à la main, nous guettons la surface à la recherche d’une tête que nous ne tardons pas à voir. Go !
L’eau est super chaude, transparente, la marée basse. Visibilité parfaite. Nous avons l’eau jusqu’à mi-cuisse jusqu’à la fin du plateau qui plonge immédiatement à 3 mètres de profondeur. Je nage un peu, j’hésite. Rémi s’éloigne pour chercher la tortue. Je me trouve un rocher sur lequel j’ai pied et je me perche là. Ballottée dans tous les sens par les vagues, je plonge la tête sous l’eau pour guetter les environs. Le plateau n’est pas loin. Ni une ni deux, je plonge à toute allure pour le rejoindre ! Je nage à fond, poussée par les vagues, quand soudain, nageant en sens inverse, je croise une énorme tortue. On se jette un regard surpris en se croisant. Je n’en reviens pas. Je fais vite demi-tour pour l’observer et, rassérénée par sa présence, je décide de la suivre. Rémi me rejoint.
Elle est si belle, si calme, si élégante. En l’observant, toutes mes angoisses disparaissent. Elle vaque tranquillement à ses occupations en m’observant parfois du coin de l’œil et je reste à une distance respectueuse. Je flotte au-dessus d’elle, ballottée par les vagues. Elle mange des coraux, flotte entre deux eaux, remonte à la surface pour reprendre sa respiration. Le soleil se reflète sur sa carapace. Le moment est magique. Lorsqu’elle s’éloigne finalement vers le large, nous revenons sur le plateau et, l’eau aux épaules, on rince nos masques en essayant de garder notre équilibre malgré les vagues et en revivant ce moment magique. Nous nageons un peu en observant les poissons multicolores, les coraux de toutes sortes, les coquillages et les algues. Quand soudain… Je tape sur l’épaule de Rémi, “Tortue !” Il y a 2 mètres de fond et elle est là, tranquille. Elle nous regarde approcher sans s’en effrayer. Elle plonge entre les rochers et grignote les coraux. Puis elle remonte à la surface reprendre sa respiration.
Soudain, elle se glisse sous un rocher et ne bouge plus. Elle resta là 10 mins puis repart. Nous la suivons. L’endroit est profond, Rémi s’amuse à plonger jusqu’au fond avec elle. Elle fait sa vie comme si nous n’étions pas là.
Finalement, l’appel du ventre est plus fort que tout et nous décidons d’aller petit-déjeuner. Nous avons pas mal dérivés et nous nous laissons ramener par les vagues jusqu’à la plage. Gare aux coraux tranchants ! Elles nous attirent en arrière, on est incapables de lutter puis, dans un vrombissement, elles nous projettent en avant. Encore et encore, jusqu’à la plage.
Nous prenons un petit déj’ bien mérité (œufs au plat encore et toujours et banana-chocolate pancake) puis lisons dans les hamacs pour le reste de la matinée. Rémi part chercher des coquillages sur la plage. Toute la troupe de chiens m’a rejoint sur le sable et je regarde le chiot embêter tous les adultes qui ne bronchent pas. À 13h, nous allons manger un mie goreng. Plus que quelques jours et on va pouvoir dévorer une pizza ! Le groupe de français part à 14 heures et le ciel commence doucement à se voiler.
Avant qu’il pleuve, nous partons avec Nadège voir son “élevage” de raflesias dans la jungle. Il y en a toute une tripotée à l’état de bourgeons dont elle surveille la croissance. Nous partons pieds nus car il ne faut pas abîmer ou casser les lianes qui rampent au sol et sur lesquelles les raflesias poussent. De graine à graine, il faut cinq ans à une raflesia pour pousser, autant dire qu’il vaut mieux ne pas abîmer quoi que ce soit. C’est donc pieds nus -une première !- que nous nous rendons dans la jungle. Nadège nous montre des petites boules marron accrochées à des lianes, il y en a de toutes les tailles. Ce sont de futures raflesias ! Un jour, elles deviendront des fleurs de plusieurs mètres d’envergure. Nadège sort son calepin et son mètre mesureur pour noter les nouvelles mensurations des bourgeons. Il y en a plus de trente ! C’est énorme, quand on sait combien cette espèce de fleur est rare. Elle pense avoir à faire à une nouvelle espèce de raflesia pas encore répertoriée et elle en note l’évolution et les caractéristiques pour les étudier ensuite avec des spécialistes.
La pluie se met à tomber, nous obligeant à rentrer en quatrième vitesse. Le temps de rejoindre le bungalow, nous sommes trempés ! Trempée pour trempée, je décide d’aller me baigner. Comparée à la pluie, l’eau de la mer est super chaude. Je fais quelques brasses sous des trombes d’eau et un ciel noir d’encre. La mer est étonnamment calme. Rémi me rejoint et on reste quelques minutes à profiter du spectacle. Puis nous sortons et nous rinçons sous la pluie.
Il pleut tout l’aprem et nous restons sous notre terrasse à lire. Le soir, nous ne sommes plus que quatre pour le dîner (riz/poisson). Nous jouons au UNO jusqu’à plus de minuit.
J36 à 37 – Encore des tortues !
Levés à 9h, petit déj’ et à l’eau ! Nous sommes chauds patate pour retourner observer les tortues. Un requin à pointes noires a été vu la veille près des récifs et nous aimerions aussi le croiser (enfin je crois !) Nous nageons au milieu des poissons multicolores. Ils nous observent prudemment et ne nous laissent pas approcher. On aperçoit une énorme langouste/homard dont les longues antennes dépassent d’un rocher. On scrute les profondeurs à la recherche d’une tortue mais bientôt, l’eau devient trouble et nous sommes contraints de faire demi-tour et de revenir vers la plage. C’est là que je croise une tortue ! Je sors la tête de l’eau et j’appelle “Rémi !”, “Rémiiiiii !”, “RÉMIII !!” 😂 Nous suivons la tortue sur quelques mètres mais l’abandonnons rapidement car elle file droit vers le large. Elle était énorme, de loin la plus grosse qu’on ait vue. Nous regagnons la plage, non sans s’être écorché les mains et les pieds sur les coraux. La marée est basse et elle a créé de petites piscines à l’eau brûlante. On s’affale sur la plage et on ne bouge pas de toute la matinée.
Vers 15h, Rémi repart nager. Je l’observe de loin quand, tout à coup, je vois une tête surgir hors de l’eau à quelques mètres de la plage. Le temps que je m’équipe, elle a profité de l’eau rendue trouble par la marée montante pour disparaître. Rémi revient tout sourire, il en a vues quatre ! Dont un mâle énorme, peut-être le même que ce matin. Nous nous installons sur la terrasse pour visionner les vidéos qu’il a prises.
Il se met à pleuvoir et nous passons la fin d’après-midi à se faire dévorer par les moustiques. Au repas du soir, 3 nouveaux venus sont arrivés. Nous passons la journée à jouer au Pablo et à discuter avec Nadège.
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Après un bon petit déj’, nous partons directement nager. La marée est basse, nous crapahutons tant bien que mal sur le plateau puis plongeons dès qu’il se termine. Le décor est toujours le même mais on ne s’en lasse pas. Il y a toujours des milliers de choses à voir. Je me sens enfin bien dans l’eau. Nous restons une bonne heure et nous croisons pas moins de quatre tortues ! Elles sont toujours aussi belles, aussi calmes et élégantes. Ça aussi, on ne s’en lasse pas. On observe un énorme mâle (toujours le même) qui nage tranquillement entre nous deux, pas du tout perturbé par notre présence. Il renifle à droite et à gauche, tourne autour d’un beau corail, nous observe du coin de l’œil. Il semble voler lorsqu’il remonte à la surface pour reprendre sa respiration. Il est si gros et si vieux que des coquillages ont élu domicile sur sa carapace. Et il a une énorme queue, c’est comme ça qu’on sait que c’est un mâle ! Quand une femelle arrive en face, les deux se reniflent, leurs becs se touchant brièvement puis chacun reprend sa route. On ne sait plus qui suivre mais ce mâle est si beau et si fascinant qu’on ne peut le quitter.
Au bout d’une heure, nous décidons de rentrer. Quatre tortues en une matinée, c’est plus que ce que nous osions rêver. Comme d’hab’, après l’effort, le réconfort. Je m’installe sur le sable avec mon livre pendant que Rémi va se balader sur la plage. À 13h, on a droit au fameux nasi goreng puis nous partons avec Nadège observer les Raflesia. Rémi bat en retraite à cause des moustiques et je reste avec Nadège pendant qu’elle cartographie les nouveaux bourgeons.
Après-midi à lire et à se reposer dans les hamacs, face à la mer. Nous avons droit à un magnifique coucher de soleil. On y assiste dans l’eau super chaude, dur d’en sortir ! Après ça, l’eau de la douche est tout simplement glacée. Nous passons à nouveau la soirée à jouer aux cartes.
J37 à 38 – Brève escale à Kuala Lumpur
Nous déjeunons plus tard que d’habitude aujourd’hui, vers 10 heures. Il nous faut ensuite plus d’une heure pour rassembler nos affaires éparpillées un peu partout et faire nos sacs. À 12h30, nous embarquons sur le petit bateau qui doit nous reconduire jusqu’à la civilisation. 30 mins de bateau, 1h30 de taxi partagé avec Christopher (il va prendre le bus de Padang pour aller jusqu’à… Jakarta, 48 heures… !! Est-il fou ? xD) Nous arrivons finalement à l’aéroport de Padang à 14h30 et la première chose que nous faisons, c’est de dévorer un muffin au chocolat ! Du chocolat, quel bonheur !
Ma voisine dans l’avion prie avec ferveur pendant le décollage, ce n’est pas très rassurant. Deux rangées plus loin, nous retrouvons Quentin, le stagiaire de Rimba, parti refaire son visa. À Kuala Lumpur, nous changeons nos Roupies pour des Ringit et laissons une fortune pour acheter nos billets de train vers le centre ville. Ensuite c’est le métro et quand nous émergeons, nous nous retrouvons en plein… New York ?? Ah non, Kuala Lumpur, au temps pour moi ! Incroyable. Des buildings immenses, des lumières, du bruit, des odeurs, des rues à quatre ou cinq voies de circulation, le métro aérien, macdo, KFC et BK côte à côte. Mais où est passé notre paradis perdu avec notre plage paradisiaque ? Il semble déjà appartenir à un autre monde…
Nous marchons presque deux kms, nos backpacks sur le dos, pour rejoindre notre hôtel. Il fait nuit mais il fait chaud. On n’est plus habitués à autant d’effervescence, de bruits et de “blancs” et on se rend compte à quel point Sumatra est une île sauvage et peu touristique. KL, c’est une ville à l’américaine, moderne, organisée, rien à voir avec les grandes villes indonésiennes qui sont très “asiatiques”. Ici, il y a des passages piétons, des feux rouges que l’on respecte, de vrais restaurants qui servent autre chose que du riz/poulet et beaucoup, beaucoup de touristes. La capitale n’est probablement pas à l’image du pays mais on a l’impression d’être de retour en occident.
Notre hôtel est magnifique et d’une propreté à laquelle on n’est plus habitués. La chambre nous impressionne par sa normalité et son confort et la douche !! Pas d’araignées, un vrai bonheur. Et de l’eau chaude à volonté ! Encore plus de bonheur. Comment ça, c’est normal ?
Nous posons nos sacs à dos et partons à la recherche d’un restau. Pour le coup, on l’avoue et on l’assume, on n’a envie de rien d’autre que d’une bonne vieille pizza ou un burger bien gras ! Dans la rue la plus touristique de la ville qui nous accable par son effervescence un peu glauque, nous dénichons un restaurant dans lequel nous commandons milkshakes et burgers ! Pas de riz, plus jamais xD
Après mangé, il est déjà 23 heures mais nous marchons 30 minutes pour aller admirer les célèbres tours Petronas. Elles sont illuminées dans le ciel nocturne et nous les admirons un long moment au milieu de toute une horde de touristes, asiatiques pour la plupart.
Nous n’avons pas aussi bien dormi depuis une éternité. Pas un bruit. Pas le moindre aboiement de chien. Pas une cigale, pas un criquet, pas le ressac incessant de la mer. Rien. Petit déj’ au buffet qui offre des spécialités de tous les pays du monde mais qui ne brille pas par sa qualité.
Nous partons ensuite à la KL Tower pour admirer la vue panoramique sur la ville depuis son sommet. Magnifique !
À l’aéroport, on se fait un BK (nous sommes faibles). On en a définitivement terminé avec la nourriture asiatique. À Sumatra, nous avons, la plupart du temps, mangé comme des rois et avons découvert des spécialités excellentes mais maintenant, au bout de 6 semaines, on ne rêve que de pizzas, de croissants et de chocolatines !
Retour sans incident : KL-Hong Kong / Hong Kong-Paris / Paris-Montpel en train.
🧳 Après notre mois passé sur Java/Bali/Lombok l'an dernier, nous avions envie de continuer à découvrir ce pays magnifique qu'est l'Indonésie et notre choix s'est finalement porté sur Sumatra. Nous ne nous attendions pas à vivre une expérience si différente de l'an passé. Sumatra est une île très peu touristique où les habitants sont toujours surpris et contents de nous voir. L'ambiance y est à des années-lumière de Java et Bali où le tourisme de masse règne en maître. Nous avons adoré son authenticité, sa simplicité et la bienveillance et le sourire de ses habitants, toujours prompts à prendre des photos avec nous et à nous lancer des "Hellos" à tout bout de champ. Nous nous sommes également réconciliés avec la nourriture indonésienne et les spécialités locales !Enfin, nous avons adoré partir à la rencontre des orang-outans dans leur milieu naturel et espérons de tout cœur que l'Homme saura prendre conscience à temps du danger qu'il fait peser sur cette espèce en danger !
Nous avons promis à Rapani de repasser le voir un jour et de refaire l'ascension du Kerinci avec lui. Mais pendant la saison sèche, cette fois !! Ainsi, nous pourrons peut-être enfin profiter de la vue magnifique qui est restée timidement cachée derrière les nuages !
Sumatra est une île sauvage et magnifique comme on les aime, avec une diversité de paysages que nous avons adorée. Nous espérons qu'elle saura se préserver du tourisme de masse afin de conserver son authenticité !