Après trois mois de confinement et un hiver plus ou moins interminable, il est enfin temps de sortir prendre l’air ! Nous avons une semaine devant nous et nous comptons en profiter pour faire un road trip dans la région de Charlevoix. Une semaine de vacances, au grand air, en mode camping, avec pour seul programme de faire de belles randonnées et voir de beaux paysages, autant dire qu’on attend ce moment depuis bien longtemps !
-Itinéraire : check -Location de la voiture : check -Hôtels : pas check. Pas de dépenses inutiles, on dormira dans la voiture !
On embarque nos couettes (été pour la couverture, hiver pour le « matelas »), notre plaid et nos coussins pour se construire un nid douillet à l’arrière de la voiture. On fait des courses de tous les produits non-frais qu’on peut emporter et qui pourront décemment survivre à une semaine en voiture et on emporte tous les accessoires nécessaires pour cuisiner à l’arrache (un couteau, deux tup-tup, deux fourchettes, un ouvre-boîte, un économe, du sel, de l’huile d’olive et même du persil séché, taboulé oblige ! et un peu de liquide vaisselle). On se permet un sac de vêtements à deux, majoritairement des vêtements de sport, car cette semaine est placée sous le signe de la randonnée ! Et on emporte un savon, un gant de toilette, une brosse à dent et un pot de dentifrice solide, car l’hygiène, c’est quand même un peu important ! 😆
On case tout cela dans notre nouvelle voiture fraîchement récupérée et on quitte enfin la ville ! Cette semaine, on veut du vert, de la nature, des chants d’oiseaux, le bruit de la rivière et de beaux paysages ! Tout le reste, c’est du bonus !
Samedi 18 Juillet – Première rando et première soirée en mode roots !
Après trois heures et demi de route en direction du nord, il est déjà plus de midi lorsqu’on arrive au fameux parc national de la Jacques Cartier. On a beaucoup entendu parler de ce parc, très populaire au Québec. Il s’agit d’un parc SEPAQ (Société des établissements de plein air du Québec). Ça tombe bien, quelques semaines plus tôt, nous avons acheté à rabais le pass annuel de la SEPAQ.
Le parc est à l’image du pays : immense. Le sentier que nous voulons faire se trouve au kilomètre 18, on roule donc au pas, d’abord sur une route, ensuite sur un chemin de gravier, s’attendant à tout moment à voir surgir des bois une biche. Déjà, les paysages nous impressionnent. Après tous ces mois passés en ville, on retrouve la quiétude de la nature avec le plus grand plaisir.
Arrivés au départ du sentier, on apprend qu’il vient tout juste de rouvrir après avoir été fermé à 10 heures pour limiter le nombre de personnes l’empruntant. Autant dire qu’on tombe à pic ! On enfile nos baskets, on prend nos sacs à dos – l’eau et l’appareil photo pour monsieur, le pique-nique pour moi – et c’est parti !
🥾 Sentier des Loups – 11 kms – 446 m de dénivelé – Classé difficile
On s’enfonce directement dans la forêt et ça monte raide, dès le départ. Il nous faut 1 heure pour atteindre le premier belvédère. La vue est évidemment magnifique !
Nous avons peine à croire que le matin même, nous étions dans les embouteillages de Montréal. On s’installe sur un talus pour manger notre reste de quiche cuisinée la veille et des chips. Puis c’est reparti ! Le sentier est plus agréable sur la deuxième partie, il monte moins et on est seuls au monde.
On arrive au deuxième belvédère après une autre heure de marche et on a droit à une vue saisissante sur les fractures du massif des Laurentides et la spectaculaire vallée de la Jacques Cartier. Plutôt pas mal 😎
Après la descente, on fait une halte au centre de service pour remplir nos gourdes, notre poche à eau et notre bidon d’eau potable puis on décide de partir à la recherche d’une « plage » près de la rivière pour faire un brin de toilette. On s’arrête finalement au point de départ des balades en canoë, fermé à cette heure-ci. On vérifie que personne ne se trouve aux alentours et c’est parti pour la douche ! L’eau est glacée mais quand faut y aller, faut y aller ! On se mouille, on se savonne, on se rince, le tout en se faisant dévorer par les moustiques. C’est froid, mais ça fait du bien !
Vers 18 heures, on quitte le parc, car il est interdit d’y faire du camping sauvage. On a repéré une aire au pied des pistes, à 20 minutes du parc, et sur laquelle il est autorisé de se poser pour la nuit. Pour cette première soirée, c’est grand luxe ! Dans la malle de la voiture, on cuisine un taboulé pour le pique-nique du lendemain et on se fait des wraps thon-concombres-tomates-chips pour le repas du soir, qu’on déguste assis à l’arrière de la voiture.
Lorsqu’on veut se brosser les dents, malheur ! on se rend compte que notre dentifrice solide a fondu durant l’après-midi passée dans la voiture ! Bon, ben ce sera du dentifrice liquide pour ce soir ! On fait ensuite notre lit à l’arrière. En guise de matelas, on met notre plaid plié en deux ainsi que notre grosse couette d’hiver pliée en deux également. On suspend les serviettes aux vitres arrière, comme quand on était petit et qu’il fallait se cacher du soleil ! Et, entre les deux sièges avant, on tend une troisième serviette pour cacher la vue depuis le pare-brise. Le résultat est plutôt cosy, mais il fait chaud ! On décide de laisser les vitres avant entre-ouvertes. Dès que la nuit tombe, on s’enferme dans la voiture pour échapper aux moustiques. À 22 heures, extinction des feux !
Dimanche 19 Juillet – Rando sous la pluie et détour par Québec
Réveil sous la pluie ! L’intérieur de la voiture est moite et humide comme l’intérieur d’une serre. On ouvre la portière et le premier grand bol d’air frais de la journée est un vrai bonheur ! Pendant la nuit, il a fallu se lever en urgence pour fermer les vitres, car il pleuvait dans la voiture. On a eu du mal à trouver une position confortable tellement le « sol » était dur. Mais pour cette première nuit, nous avons plutôt bien dormi et nous en sommes les premiers surpris !
Debout à l’arrière de la voiture, on se fait des tartines de confiture entre deux gouttes d’eau. Puis, on fait notre lit. Chaque affaire trouve sa place. Il faut rester organisé, sinon cela va vite devenir le bazar… et Rémi et moi, nous sommes les pros du bazar ! Tout est très humide…
Malgré la pluie, on retourne au parc de la Jacques Cartier pour faire une autre randonnée.
🥾 Sentier l’Éperon – 5,4 kms – 210 m de dénivelé
On marche sous la pluie et dans la boue, mais il ne fait pas très froid et la balade reste très agréable. Je me fais attaquer par une sangsue (ça nous rappelle des souvenirs d’Indonésie) et on croise des crapauds et grenouilles et plein de moustiques. L’ambiance sous la pluie et dans la brume nous plaît beaucoup !
Après la randonnée, on se trouve un endroit près de la rivière pour déguster notre taboulé. Délicieux ! On fait une vaisselle à l’eau dans la rivière.
Il pleut toujours, on décide donc d’improviser. On quitte le parc et on s’en va faire un tour à Québec, à 30 minutes de là. On se promène dans le Vieux-Port et dans la Vieille Ville. L’ambiance est agréable. La dernière fois que nous étions à Québec, c’était il y a quatre ans et il faisait -20° ! C’est drôle de se promener au même endroit, mais en t-shirt et en mangeant une glace !
Vers 16 heures, on reprend la route. On prend en direction du nord en suivant le fleuve Saint-Laurent jusqu’au village de la Baie Saint-Paul. Comme beaucoup de villages au Canada, la vue est belle mais il n’y a pas grand chose à faire. On se balade dans la seule rue un peu animée du coin et on fait la queue pendant près d’une heure pour commander un sandwich à la viande fumée, que Rémi avait repéré à l’avance. On ne mange pas sur place mais on prend la voiture pour se poser au bord du fleuve, sur une table de pique-nique. Le vent souffle fort mais la vue est plutôt sympa ! Sur la pelouse, se baladent d’énoooormes ragondins qu’on prend au début pour des castors.
Nos sandwiches avalés, on roule un peu jusqu’à notre deuxième spot de la semaine, une aire pour VR (Véhicules Récréatifs). De beaux vans et des Westfalia sont déjà installés et on fait pauvre figure avec notre campement dans la voiture. Un jour… On descend à la rivière faire un peu de toilette puis on s’enferme dans la voiture dès que la nuit tombe. Cette fois, on ferme bien les vitres, car il doit à nouveau pleuvoir pendant la nuit.
Demain, nous avons rendez-vous avec un autre parc emblématique de Charlevoix : l’incroyable parc national des Grands-Jardins !