Suite de notre road trip en famille au Pérou ! Après plusieurs jours au cœur de la Vallée Sacrée, nous quittons Cusco pour découvrir une autre merveille péruvienne : Vinicunca ! Cette montagne, aussi surnommée la montagne aux sept couleurs ou la montagne arc-en-ciel, culmine à 5 200 mètres d’altitude. Autant dire qu’elle se mérite 😜
Jeudi 30 novembre 2023
Aujourd’hui est un grand jour : nous quittons Cusco, non sans un petit pincement au cœur. Rémi et moi reviendrons évidemment récupérer le Jeep dans 2 semaines. En attendant, direction le Sud, vers la montagne aux sept couleurs, un des sites hyper touristiques de la région. Aussi, pour éviter les minibus remplis de touristes qui envahissent les lieux en matinée, nous faisons le choix d’aller voir la montagne aux sept couleurs en milieu de journée. Il y a deux pistes qui permettent d’y arriver. Et des deux, nous choisissons celle qui est bloquée par les communautés locales au bout de 20 km ! On n’est pas les bienvenus et on nous fait comprendre que la route est bloquée plus loin. On ne sait pas si c’est vrai, mais les visages peu accueillants nous incitent à rebrousser chemin. 1 h 30 plus tard, nous voilà à nouveau sur la bonne voie.
La piste est étroite et vertigineuse. Or, en voulant éviter les touristes là-haut, on se retrouve à les croiser sur la piste. Et finalement, je ne sais pas ce qui est mieux ! On croise des dizaines de minivans qui roulent à toute allure et qui refusent de se tasser pour qu’on se croise ! Quels c*** ces chauffeurs péruviens ! 🤬 Ils se plantent au milieu de la piste et nous fixent sans émotion dans les yeux. C’est donc à nous de faire marche arrière, de manœuvrer et de trouver un terre plat où se tasser pour pouvoir se croiser. Ils repartent alors à toute allure sans même un signe de remerciement 😤. Résultat : on a des sueurs froides à chaque fois qu’on voit un minivan arriver.
Nous arrivons finalement sain et sauf à l’entrée de la réserve, mais les nerfs à vif. On s’acquitte ensuite du droit d’entrée de 20 soles par personne (5 €). Le parking se situe à 4 900 mètres d’altitude et il faut encore monter de 300 mètres pour atteindre la montagne arc-en-ciel. La randonnée n’a de difficulté que l’altitude. On s’équipe chaudement, car le vent souffle fort et c’est parti ! Le paysage est haut en couleurs !
Le souffle est court. Les jambes sont lourdes. Le cœur bat à toute vitesse. La haute altitude se fait sentir. Maman souffre. Mais elle persévère, doucement mais sûrement. Petit à petit, on gagne en altitude et on passe la barre symbolique des 5 000 mètres d’altitude. Alors, la magnifique montagne aux sept couleurs nous apparaît dans toute sa splendeur ! Comme elle est belle avec ses différentes couches minérales qui lui donnent ses couleurs !
Allez, encore un dernier effort ! Nous gravissons la colline qui fait face à la montagne et au sommet, nous atteignons 5 036 mètres d’altitude. Quel record inoubliable pour maman ! Plus de 5 000 mètres d’altitude lors de sa première incursion en haute montagne. Plus haut que le Mont Blanc ! Bravo !! 👏
La montagne est magnifique et le paysage alentour est aussi à couper le souffle ! Mais le plafond nuageux est bas, alors on distingue à peine les sommets enneigés et les glaciers de la Cordillère des Andes péruviennes et notamment un des plus hauts sommets de la région : l’Ausangate, 6 384 mètres.
Le temps se couvre et la pluie menace, alors on ne perd pas de temps pour redescendre jusqu’à la voiture. Et avant de quitter cette magnifique vallée, on profite du paysage incroyable pour immortaliser nos ponchos péruviens… au Pérou !
Plus de Jeep signifie plus de camping ! Nous avons donc réservé un hostel dans un petit village sur la route. Vu les photos, on s’attend au pire. Aussi, nous sommes éberlués quand on nous introduit dans une magnifique chambre très propre et confortable avec vue panoramique sur le village et les montagnes alentours. Il y a même une fenêtre dans la douche pour se laver avec vue 😅 Ça, c’est du luxe !
Vendredi 01er décembre
Ce matin, nous faisons un détour de 2 heures pour aller admirer un pont inca. Le détour est long et laborieux sur une piste défoncée. On roule donc doucement, histoire de ne pas abîmer notre voiture de location et la caution de 1 000 € qui va avec 😅 Des petites dames en habit traditionnel travaillent dans les champs et mènent des troupeaux de moutons ou de lamas. Elles nous regardent passer d’un air impénétrable mais se dérident un peu lorsqu’on leur fait un signe de la main.
Le pont Q’éswachaka est le dernier pont inca « encore debout » de la région de Cusco. En s’approchant de plus près, on se rend compte que c’est une vraie œuvre d’art toute en paille. Q’éswachaka signifie « pont de corde » en quechua. Il mesure 29 mètres de long et 1,20 mètre de large. La technique ancestrale de tissage s’est transmise de génération en génération depuis 600 ans. Les quatre communautés de la région se réunissent une fois par an lors d’une grande fête traditionnelle pour refaire entièrement le pont. Ils sont alors plus de 1 500 personnes, hommes, femmes et enfants à travailler pendant trois jours pour récolter la paille, tisser le pont (les femmes) et le mettre en place (les hommes) !
Cette tradition visant chaque année à reconstruire ce pont ancestral est classée au patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO depuis 2013. L’ingénieur de cette œuvre ancestrale, présent sur les lieux, nous raconte fièrement qu’il a été invité à Washington et en Inde pour reconstituer une version miniature du pont et partager son savoir-faire unique. Une vraie consécration pour ce vieux monsieur qui parle à peine quelques mots d’espagnol !
Maman dira de la traversée de ce pont suspendu branlant que c’est la chose la plus terrifiante qu’elle ait jamais faite ! Pour quelqu’un qui a fait Angels Landing, la randonnée la plus dangereuse et la plus vertigineuse des États-Unis, on a du mal à le croire ! 😜
Après deux heures de piste laborieuse, on retrouve enfin la route. Soulagement ! La gérante de l’hôtel où nous avons dormi nous a conseillé le restaurant « El Cordero Macho », où on peut déguster un plat typique de la région. On ne sait pas à quoi s’attendre mais on se lance et on commande tous les trois un kankacho. C’est en réalité de la viande de porc très tendre, accompagnée de plusieurs sortes de pommes de terre et de patates douces. Autant la viande est super bonne, autant les pommes de terre finissent par être écœurantes ! À la fin du repas, la serveuse vient nous proposer une boisson, offerte par la maison. On ne comprend pas bien de quoi il s’agit. Rémi nous rassure : « c’est du thé ! ». Un thé ? Tu parles ! Allez, salud ! 🤣
Sur ce, on reprend la route en direction de Puno, notre prochain arrêt au Pérou. Cette grande ville est située sur un des lieux les plus emblématiques du Pérou : le lac Titicaca, qu’on a hâte de découvrir ! Mais avant de partir pour les rives du mythique lac Titicaca, petit saut dans le temps pour te faire découvrir une autre montagne arc-en-ciel. En effet, à mesure que la glace des sommets fond, d’autres montagnes multicolores se dévoilent. Or, après avoir quitté maman à l’aéroport de Lima, avoir récupéré le Jeep à Cusco (en prenant l’avion cette fois !), nous avons pris la direction de la frontière bolivienne. Et sur la route, nous nous sommes arrêtés découvrir une autre montagne aux sept couleurs !
Jeudi 14 décembre
Contrairement à la montagne Vinicunca, la montagne Wilkacunca est peu connue et donc peu touristique. On ne craint donc pas de se trouver nez à nez avec des dizaines de bus ! Et en effet, lorsqu’on arrive sur le parking, il n’y a que quelques voitures et peu de monde. Déjà, le paysage est très coloré !
On s’élance sur le chemin de randonnée. Et, dès les premiers mètres, je me fais attaquer par un alpaga belliqueux ! Il me court après sur plusieurs mètres sous mes cris effrayés. Rémi, lui, est mort de rire. On reprend notre marche tranquille après l’avoir semé. On prend ensuite un peu de hauteur.
La montagne arc-en-ciel Wilkacunca s’étend face à nous. Ici aussi, le paysage est magnifique !
4 comments
Ce matin j’ai la pression : Natacha m’a appris hier qu’on allait voir les Rainbows Montains, ça c’était prévu dans le programme mais elle avait omis un petit détail 🤔 …. me dire qu’elles sont perchées à plus de 5000 mètres d’altitude. 😱😱😱
Après avoir croisé une trentaine de Collectivos Locos sur cette piste hyper dangereuse, c’est parti pour une petite ascension. Petite…. Petite…. On est à 4800 mètres d’altitude, on doit grimper 3 km avec un dénivelé de 300 mètres. Dit comme ça, c’est raisonnable…. Sauf qu’à cette altitude, c’est l’enfer, le souffle est court, l’effort est plus difficile, plus intense. Je respire fort, je souffle comme un bœuf, je fais des pauses de plus en plus souvent, je peste, et j’espère que cette montagne aux 7 couleurs vaut le coup….
Et effectivement le spectacle est hallucinant, merveilleux, c’est fantastique de voir ce que la nature peut créer. C’est magnifique !!
L’ascension valait vraiment le coup, mais je ne vois ni Natacha ni Rémi. J’entends crier « maman, maman ! » Je lève la tête, « Ho – my – God », il y a encore une montagne à gravir pour arriver au sommet et voir la Rainbow Montain en hauteur. Ils sont déjà là-haut. Bon ben je ne vais pas rester là, je monte….. Natacha m’encourage, oui, oui, j’arrive….. Ça y est, j’y suis, quel exploit physique et un exploit d’autant plus grand que je suis à 5068 mètres dans un cadre magique !! Mon record absolu !!! Et en plus sans être malade.
Anecdote : le soir, avant d’atteindre nos chambres, vous voulez le croire, il faut encore monter 5 étages, oui 5 étages. Je n’en peux plus !!! 😭😭
Ce pont ancestral est d’une technicité impressionnante, travaillé à la main, avec des matériaux naturels. La rencontre avec ce vieux monsieur, ingénieur et garant de la transmission générationnelle est très émouvante quand il nous raconte sa vie.
C’est un privilège fantastique d’être devant cette réalisation et de pouvoir traverser ce pont. Je fais la fière à l’entrée du pont, mais au moment de m’y engager, j’ai les jambes qui tremblent, le vertige me prend quand je regarde la profondeur du canyon, il y a un peu de vent qui fait bouger le pont, mais j’ai l’impression que c’est une tempête !!! Je veux rebrousser chemin mais c’est encore plus dangereux de reculer 😱😲. J’avance lentement, extrêmement lentement. Je crois que j’ai eu la peur de ma vie de traverser ce canyon sur ce pont fait juste de pailles tressées. Je me suis crue dans « Indiana Jones et le temple maudit » …. 🤣
Dommage qu’on n’ait pas de vidéo de la course de l’alpaga belliqueux 😂😂😂😂
incroyable !! merci pour ce beau récit et les photos fabuleuses
un sacré exploit physique aussi et un moral de plomb ,bravo 🙂
Merci beaucoup ! C’est toujours un plaisir de partager notre aventure 😀 Maman a été incroyable comme toujours ! 💪
Mamie
Magnifique Vinicuenca et toutes ces montagnes arc en ciel. !!!!
On a l’impression de voir des tableaux, des aquarelles. La nature fait de belles choses.
La fabrication de ce pont est quelque chose d’exceptionnel, une véritable construction. On n’arrête pas de rester « baba » devant tout ce qu’ont pu faire les Incas.
Bisous.