Nous voilà au cœur du parc national de Manu, là où la route s’arrête et où on ne peut se déplacer qu’à pied ou en bateau. Suite de notre aventure dans la jungle amazonienne côté Pérou ! 🤠
Mercredi 22 novembre 2023
Nous avons bien mangé, nous avons fait la sieste. Il est temps maintenant de partir à l’aventure dans la jungle, la vraie. Depuis le lodge, 10 minutes pour descendre à la rivière, puis 30 minutes de navigation et on accoste sur une plage de galets. Pour atteindre la rive, pas le choix, il faut se mettre à l’eau ! Heureusement, nous sommes équipés des super bottes en caoutchouc de l’agence.
Je me mets à l’eau et… Horreur ! Ma botte droite est trouée et prend l’eau ! Alors ça, c’est pas de chance. Je fais part de ma mésaventure à Rémi, qui m’annonce que sa botte gauche est aussi trouée. Le temps de vider nos bottes et d’essorer nos chaussettes, maman arrive et nous annonce qu’une de ses bottes est trouée ! 😂 Alors là, c’est trois fois pas de chance ! De tout le groupe, nous sommes les 3 à avoir choisi une paire défectueuse ! Chacun sa technique pour traverser les ruisseaux et les mares de boue. Je marche sur le talon pour garder mon trou hors de l’eau, Rémi décide de carrément sortir du sentier pour éviter les flaques et maman… bon maman lâche l’affaire. Mouillée pour mouillée ! 🤣
Une petite heure de marche nous emmène jusqu’à un vaste espace dégagé dans la jungle. À l’orée de la clairière, un mirador nous permet de prendre un peu de hauteur pour mieux admirer le paysage et les oiseaux qui habitent les lieux. Mais le temps d’arriver là-haut, un violent orage éclate. On s’abrite tous sous le toit en tôle tandis que la pluie tombe de plus en plus dru. Euh… Est-on réellement en sécurité sur cette tour en fer ? 🤨 Mais Lucho semble détendu et nous présente les différentes espèces d’oiseaux qui attendent patiemment que la pluie passe. Rassurés, on profite nous aussi du moment.
Malgré la pluie, le tonnerre qui rugit et les éclairs qui claquent autour de nous, on apprend à prendre notre mal à patience, comme le font les oiseaux. C’est drôle et apaisant de voir comment les animaux réagissent avec patience et philosophie à la tempête de Mère Nature, si fréquente en cette saison. Là où on aurait tendance à s’agiter et à chercher un refuge, eux se contentent d’attendre calmement sous la pluie, sans bouger pour que l’eau glisse sur leurs plumes au lieu de pénétrer. Comme ils sont calmes et patients ! On prend exemple sur eux et on apprend nous aussi à apprécier l’instant. Puis, lorsqu’il y a une accalmie, ils secouent leurs plumes et recommencent à picorer… jusqu’à l’averse suivante !
C’est en radeau qu’on quitte notre point de vue. Lucho, qui a déjà fait un aller-retour avec le reste du groupe, est fatigué ! Alors, Rémi est mis à contribution ! Armé d’un long bâton, il pousse sur le fond de la rivière pour faire avancer l’embarcation. Une fois à gauche, une fois à droite ! On avance lentement dans le silence de la jungle. Le moment est paisible. Magique !
Le temps de rejoindre le fleuve où nous attend le bateau, la nuit tombe déjà sur la jungle. On termine donc la marche à la lueur des lampes frontales et c’est dans l’obscurité la plus totale qu’on remonte le courant pour rejoindre le lodge. Comment nos guides font pour se repérer ? On n’en a aucune idée !
Nous sommes tous très fatigués par cette longue journée, mais elle n’est pas finie ! Après mangé, Lucho nous propose de partir… randonner ! De nuit ! C’est parti pour une marche nocturne dans la jungle amazonienne, à la recherche des animaux qui ne sortent que la nuit ! Lucho ouvre la marche. Avec sa puissante lampe torche, il balaye les bords du sentier à la recherche des insectes et autres animaux nocturnes. Pendant ce temps, on suit tant bien que mal derrière, glissant dans la boue et trébuchant sur les racines.
Au bout de deux heures de marche dans l’obscurité la plus totale et le silence de la forêt, il faut bien admettre que notre intérêt face aux papillons de nuit, criquets, araignées en tout genre et autres insectes rampants tend à diminuer considérablement. « Si tu me montres encore un criquet, je fais demi-tour ! », me dit Rémi alors que que je lui montre un énième gros criquet déniché par notre guide 😅
Heureusement, on finit par revenir au lodge, moites de sueur et bien fatigués. On rejoint notre cabane en s’extasiant devant les énoooormes crapauds buffles qui nous barrent la route. Les criquets, ok, mais ce genre de crapaud plus gros que ma tête, ça c’est impressionnant ! Décidemment, pas la peine de marcher 2 heures dans la jungle, il suffisait de regarder sous notre cabane ! 🤣 La douche fraîche est un soulagement et on se met ensuite rapidement au lit !
Jeudi 23 novembre
La nuit a été agitée. Entre le tonnerre tonitruant qui a résonné plusieurs fois autour de nous et la pluie qui martelait fort le toit en tôle de notre habitation, on a eu du mal à s’endormir. Mais ensuite, on a bien dormi. Enfin Rémi et moi… Car maman a été réveillée par le chant de ces p**** d’oiseaux oropendolas. Au petit matin, elle est remontée et est à deux doigts de jeter des cailloux sur leurs nids suspendus 😂
On détourne habilement son attention en lui proposant d’aller petit-déjeuner. En plus ce matin, c’est pancake, de quoi nous ragaillardir pour la journée qui nous attend ! Mais, alors qu’on arrive au comedor tout essoufflés et déjà transpirants (c’est qu’il est haut ! 🥵), une surprise de taille nous fait momentanément oublier notre petit-déjeuner pancake. Un chien ! Un gros chien couché devant la porte de la cuisine. Ça alors ! Mais en s’approchant, on se rend soudain compte que ce n’est pas un chien… mais un tapir ! Un tapir ! 😲
Alors là ! La seule fois où nous avions eu l’immense chance d’apercevoir deux tapirs, c’était dans un parc national au Costa Rica ! Nous avions alors eu une chance incroyable et nous ne pensions pas avoir l’occasion d’en revoir pendant notre voyage. Et pourtant ! Nous sommes nez à nez avec un tapir au parc national de Manu. Quelle chance ! Nous sommes choqués, maman est ravie ! Bon, soyons honnête, celui-ci tient plus du chien-tapir semi domestiqué que du tapir sauvage ! 😆 En effet, elle s’appelle Natura. Recueillie lorsqu’elle était tout bébé, elle vit en totale liberté autour du lodge, mais est bien habituée à l’Homme. D’ailleurs, elle adore les papouilles !! Des gratouilles entre les oreilles et elle ferme les yeux d’un air appréciateur. Des gratouilles sous le menton et on la perd 🤤 Ça commence comme ça…
Et ça finit comme ça ! Les quatre pattes en l’air pour qu’on lui gratouille le ventre à l’infini ! 🤣 Ça y est, on est à deux doigts de l’adopter !
Remis de nos émotions face à cette drôle de rencontre inattendue, et après avoir dégusté d’excellents pancakes au dulce de leche et fruits frais, il est temps de partir randonner ! On reprend le bateau qui nous emmène jusqu’à une réserve privée à quelques kilomètres de là. Un vieux monsieur nous accueille. Il habite seul dans une cabane en bois. Il y a plusieurs années, alors qu’il sortait de chez lui pour rejoindre les toilettes, il a trouvé… un jaguar couché devant chez lui ! 😳 Incroyable ! On aimerait bien voir le jaguar, nous aussi, mais on a probablement plus de chance d’adopter Natura ! 😅 D’ailleurs, c’est un animal tellement mythique et mystérieux qu’on ne dit pas qu’on a vu « un » jaguar. On dit qu’on a vu le jaguar.
La bonne nouvelle du jour, c’est que Rémi et moi avons trouvé de nouvelles bottes étanches ! Ma nouvelle paire est 2 pointures au-dessus de ma pointure normale. Dès que je m’enfonce trop profondément dans la boue, mon pied sort de la botte… 😆 Quant à maman, elle a préféré garder sa botte trouée. Chouic, chouic 😁
Probablement pas de jaguar par ici, mais Lucho nous met en garde contre un animal bien plus dangereux pour l’Homme : le fer-de-lance. Pendant 20 minutes, il se lance dans un monologue sur la dangerosité de ce serpent dont la morsure est mortelle. On le trouve généralement dissimulé dans les feuilles en bord de sentier. Le mot d’ordre est donc de NE PAS marcher hors du sentier ! Après tous ces avertissements et recommandations, c’est tout de même un peu angoissés qu’on s’élance dans la jungle dense et épaisse. Lucho ouvre la marche. Pour l’occasion, il a troqué son inséparable monoculaire pour une machette et nous ouvre le passage.
Comme la jungle est belle et luxuriante ! Pendant 3 heures, nous marchons sous les arbres, dont le ramage tentaculaire nous abrite de la pluie fine qui tombe sans discontinuer. Le silence règne sous la canopée et malgré tous les efforts de notre guide, on ne trouve pas trace du moindre animal. On se contente donc d’admirer la végétation luxuriante qui nous entoure : des arbres millénaires qui étendent leurs branches massives loin au-dessus de nos têtes, des troncs gigantesques, des racines, des champignons de toutes les sortes, de la mousse, des fougères, des arbustes, des lianes, des branches armées d’épines aussi grosses qu’un doigt. La jungle dans toute sa beauté et sa diversité !
Lorsqu’on revient au lodge après cette longue randonnée, on est trempés, couverts de boue et épuisés. Grand seigneur, Lucho nous accorde une pause bien méritée après le repas de midi. Autant dire que la sieste est de qualité, ce jour-là ! En plus, il pleuviote et les oropendolas se sont provisoirement tus, pour le plus grand soulagement de maman 😅 Mais à 15 h 30, fini le repos, Lucho nous rappelle pour une nouvelle balade. Fort de son échec de la matinée, il est bien décidé à nous trouver quelques animaux à se mettre sous la dent (façon de parler !). C’est reparti, autour du lodge cette fois. Et cette fois-ci, le chien tapir est de la partie, pour notre plus grand bonheur !
En effet, en nous voyant partir, Natura nous emboîte naturellement le pas. Tel un vrai chien (la ressemblance est quand même troublante), elle nous suit à petits pas, s’arrêtant par-ci par-là pour renifler ou grignoter une herbe. Et quand elle se fait distancer, elle pique un sprint qui fait trembler le sol pour nous rattraper. Dans ce cas-là, mieux vaut ne pas se trouver sur son passage ! Encore plus drôle, quand on s’arrête pour observer la forêt à la recherche des singes, elle se couche à nos pieds, l’air épuisé ! Vraiment, quel fou rire, ce tapir ! 🤣
On apprend également que les tapirs sont d’excellents nageurs ! Mieux encore, qu’ils peuvent plonger et rester plusieurs secondes sous l’eau. Une petite poussée derrière les fesses de la part de Lucho pour la motiver un peu et Natura se lance. Décidemment, ces tapirs sont plein de surprises !
Lucho se promène sur le sentier en poussant des cris aigus. À force de persévérance, il réussit à dénicher des singes ! Ce sont d’abord de petits singes capucins, qui viennent investiguer sur l’origine de ce cri étrange. Puis, bien plus discrets, c’est une famille de petits singes titis. Ils se tiennent immobiles dans les arbres afin de ne pas attirer notre attention. Mais c’était sans compter sur l’œil expert de notre guide !
Il a beaucoup plu ces derniers jours et le chemin est littéralement inondé ! On patauge ainsi dans plusieurs centimètres d’eau, en essayant de ne pas faire de vague pour ne pas submerger nos bottes en caoutchouc et inonder nos chaussettes (chouic, chouic, fait maman dans sa botte trouée 😆). Toute cette eau n’entame en rien notre enthousiasme (confère nos têtes d’heureux gagnants !) 😁
La nuit tombe progressivement sur le parc national de Manu. Alors que le ciel est encore bien clair au-dessus de nos têtes, il fait déjà noir au sol, sous les arbres et on allume nos lampes frontales. Lucho est à la recherche d’un serpent. Voilà trois soirs qu’il espère nous en dénicher un. Ce soir, c’est le moment où jamais. Et c’est une réussite ! Il arrive à attraper un long serpent tout fin, un brin nerveux. Enfin, n’importe qui le serait s’il était suspendu par la queue face à un projecteur !
Autre trouvaille marquante de la soirée (outre les dizaines de criquets et papillons de nuit, évidemment), c’est un énorme crapaud buffle. On en a vu plein au camp. Mais, alors qu’on se contentait de les admirer de loin, voilà que Lucho l’attrape et le soulève ! Il est énorme et a l’air particulièrement blasé ! 😅
On retourne au lodge après 4 heures de marche. Nous sommes tous en nage. L’humidité est étouffante, dans la jungle. On transpire tous à grosses gouttes. On arrive directement au niveau du comedor, ce qui est un soulagement, car ça veut dire qu’on n’a pas besoin de monter les marches pour aller manger ! Le repas copieux est vite englouti et on file tous au lit sans demander notre reste !
Vendredi 24 novembre
4 heures. On émerge du sommeil et on tend l’oreille. La veille, Lucho nous a donné une consigne claire : « s’il pleut, on reste au lit. S’il ne pleut pas, on y va ! ». Il ne pleut pas, alors on s’extrait du lit. Il fait nuit noire lorsqu’on se regroupe devant les cabanes. Tout est silencieux. Le temps de descendre jusqu’au fleuve et de s’élancer sur les eaux agitées du Madre de Dios (il a encore beaucoup plu, cette nuit), une faible lueur perce déjà par dessus la canopée. Une heure plus tard, il fait jour lorsqu’on accoste sur une plage de galets au milieu de la rivière. On est là pour assister à un spectacle unique qui n’a lieu qu’au lever du jour, quand il ne pleut pas : des dizaines de perruches et de perroquets viennent grignoter l’argile riche en sel et minéraux sur les falaises de la jungle !
On reste 1 heure à observer ce joli spectacle avant de rentrer au lodge. Notre séjour en Amazonie et au parc national de Manu touche à sa fin. Une longue, très longue journée de route nous attend pour retourner à Cusco. Mais avant ça… petit-déjeuner ! Et ce matin, une invitée surprise nous rejoint ! Mais qui a oublié de fermer la porte ? Maman, avec toute l’autorité dont elle sait faire preuve face à un individu un brin rebelle, se porte immédiatement volontaire pour renvoyer Natura dehors : après tout, les chiens ne sont pas admis en cuisine ! 😉
5 comments
Ces camaïeux de verts m’enchantent.
Cette jungle amazonienne laisse libre court à l’imagination, tous les rêves, les fantasmes, les références à des films, des livres…
Cette pluie 🌧️🌧️ tropicale est intense, bruyante, magnifique !! D’autant plus qu’on est à l’abri 😂 Il y a des éclairs ⚡⚡qui illuminent le ciel, puis des grondements de tonnerre assourdissants. C’est franchement pas rassurant car toute la structure est en fer et on est perché comme un paratonnerre 😱🫣
C’est difficile de marcher dans cette jungle autant le jour que la nuit car il ne faut s’accrocher à rien pour s’aider, tout à la force des cuisses, garder l’équilibre pour ne pas tomber, glisser tellement c’est mouillé. En effet, il y a beaucoup de plantes ou de petites bestioles venimeuses donc « don’t toutch »…. Si j’avais su j’aurais pris des moufles !
Les bottes c’est bien, ça nous protège des désagréments piquants en tout genre, faune et flore. Mais l’inconvénient c’est que ça glisse. Ça glisse quand on monte. Ça glisse quand on descend. Ça glisse quand on est à l’arrêt.
Lucio nous met en garde, il y a des serpents venimeux 🪱, il nous montre son portable avec des photos pour qu’on puisse les repérer. On marche en silence, on regarde partout, à droite, à gauche, au dessus de nous, sous nos pied…. Je vois des serpents partout, une branche c’est un serpent, une racine c’est un serpent, une liane c’est serpent. Tout est serpent 😱😱
La marche est difficile, il fait chaud mais on est obligé de garder les manches longues, casquette ou capuche du sweat, au cas où un serpent nous tomberait dessus car ils sont aussi sur le arbres 😱
Toujours inspecter et secouer les vêtements, vérifier l’intérieur des bottes avant de les enfiler. C’est la base de la jungle life 😉
La jungle est belle, fascinante, mystérieuse, attractive, envoûtante mais inamicale, inhospitalière, hostile, dangereuse afin de garder sa virginité. Je suis vraiment conquise par ce milieu si paradoxal.
C’était vraiment une belle expérience, des souvenirs inoubliables, des piqûres d’insectes un peu partout 😂
Je quitte à regret cette belle jungle amazonienne et quelques larmes coulent en silence sur mes joues dans le bateau qui nous ramène à la civilisation. Quelle émotion durant ces 4 jours….
Après avoir décidé d’adopter un alpaga, c’est décidé j’adorerai aussi un tapir-chien. C’est trop rigolo. Elle me rappelait tellement le comportement d »Elliott 💕💕
Mamie
31 décembre
Que la jungle est belle !!! Ne serait-ce qu’en lisant cette belle aventure on en savoure la luxuriance et le silence comme si on y était.
Belle et amusante histoire que celle du tapir.
Bisous.
Bonjour,
Nous partons en août au Pérou et cette expérience forêt Amazonienne nous fait grandement envie. Auriez-vous le contact du guide ou de l’agence?
Merci !
Bonjour ! Voici le site internet de l’agence par laquelle nous sommes passés :
https://manuvilcaperujungletrip.com.pe/es/inicio/
N’hésitez pas à les contacter sur WhatsApp, ils répondent rapidement 🙂
Bon voyage !