Voyager en Amérique du Sud sans faire un détour en Amazonie ? Impensable ! Et c’est le Pérou que nous avons choisi pour faire notre excursion dans la jungle amazonienne. En effet, depuis Cusco, le périple n’est pas « très loin » et les excursions pas « très chères » ! Nous allons donc passer les quatre prochains jours au cœur du parc national de Manu dans la forêt amazonienne péruvienne. L’Amazonie ! Le poumon vert de notre belle planète 🌳 Un endroit mythique et mystérieux pour nous. On a hâte de voir ce que ces prochains jours nous réservent ! Beaucoup d’aventures, à n’en pas douter 🤠
Mardi 21 novembre 2023
5 heures. Le réveil sonne sous la tente. Il fait froid et humide dans notre camping à 3 800 mètres d’altitude sur les hauteurs de Cusco. C’est aujourd’hui que commence notre grande aventure amazonienne. Les sacs sont prêts. On plie la tente. Jeepy et la voiture de location de maman vont sagement rester au camping pendant 4 jours. 5 h 40, le minivan confortable et spacieux de l’agence arrive, avec seulement 10 minutes de retard. Le temps de charger nos trois backpacks à l’arrière et de récupérer nos 4 autres compagnons de voyage en ville, et nous voilà partis pour 3 heures de route jusqu’à l’entrée du parc national de Manu.
Le parc national de Manu est une réserve protégée d’un million et demi d’hectares. Elle est située au point de jonction entre les Andes tropicales, à 4 000 mètres d’altitude et le Bassin amazonien péruvien, à 350 mètres d’altitude. Cette différence d’altitude et donc de climat fait du parc de Manu un espace extrêmement riche en biodiversité et en faune. De plus, l’immense majorité de Manu est inaccessible et même interdite à toute personne extérieure aux communautés indigènes vivant coupées du monde. Des panneaux interdisent d’ailleurs tout contact avec les populations indigènes et notamment, en cas de rencontre, de ne pas essayer de les prendre en photo, car ils pourraient considérer l’appareil photo comme une arme. Néanmoins, une rencontre fortuite ne risque pas d’arriver, car ces populations vivent dans les parties les plus reculées du parc, loin, bien loin de l’endroit où nous allons.
L’orée du parc est accessible aux touristes et une autre petite partie, un peu plus enfoncée dans la jungle, est accessible uniquement aux chercheurs et scientifiques. Tout le reste est un territoire vierge de toute activité humaine. Accompagnés de notre guide Lucho, d’un chauffeur et d’une cuisinière, nous nous élançons sur la route du parc qui commence à 4 000 mètres d’altitude et qui descend en virages serrés jusqu’à… 700 mètres ! Avec notre chauffeur adepte du mâchage de feuilles de coca et qui roule très vite et freine très fort, il faut avoir l’estomac bien accroché ! 🥴 On essaye donc tant bien que mal de profiter des paysages mystérieux et brumeux. À cette altitude, ce n’est pas la forêt tropicale, mais la forêt de nuages qui règne en maître, semblable à celle du Costa Rica.
Notre guide Lucho est passionné par la jungle et les animaux qui l’habitent. Armé de son inséparable monoculaire, il nous fait régulièrement sortir du véhicule pour marcher en bord de route à la recherche des animaux de la jungle. On adore marcher silencieusement derrière lui en scrutant les arbres et la canopée à la recherche de branches qui bougent ou de mouvements suspects dans le feuillage ! 🧐 Finalement, nos recherches et l’œil expert de Lucho payent ! On aperçoit d’abord le coq de roche, ce magnifique oiseau rouge qu’on avait déjà vu à Jardín, Colombie. On a aussi la chance d’apercevoir un beau motmot, une petite chouette endormie sur le toit d’un bâtiment abandonné ainsi que les oropendolas et leurs étranges nids suspendus. Mais malheureusement pas de trace du plus bel oiseau au monde, le quetzal.
Outre les oiseaux, Lucho est aussi fort pour trouver les singes ! Pour les repérer dans l’immensité de la forêt, il nous indique sa technique : il faut chercher les branches et feuillages qui bougent de haut en bas, et non de droite à gauche (là, c’est plutôt dû au vent qu’aux animaux ! 🍃). Grâce à cette technique infaillible, on repère une famille de gros singes laineux. Mais ils sont de l’autre côté de la vallée ! Impossible de les discerner correctement, même avec le puissant monoculaire de Lucho, car ils sont très actifs et n’arrêtent pas de bouger.
On a plus de chance avec les singes capucins. En effet, ils sont curieux et s’approchent tout près de nous lorsque Lucho semble les appeler avec des cris aigus.
Enfin, lors d’une pause goûter à un mirador en bord de route, on aperçoit un agouti !
Cette journée de route dans le parc national de Manu a été très longue, mais riche en rencontres ! En fin d’après-midi, on atteint enfin le lodge où on va passer notre première nuit dans la jungle. L’endroit est beau et paisible. Le jardin est plein d’arbres fruitiers et de cacaotiers, la chambre est rudimentaire mais confortable, avec une moustiquaire autour du lit et une vraie douche -froide-. C’est tous ensemble qu’on mange un premier repas excellent (ils le seront tous !), avec plus ou moins d’enthousiasme. C’est dire que les 8 heures de route nous ont quelque peu retourné l’estomac et assommé de fatigue 🥴
Après le repas, on accepte quand même de faire une petite marche nocturne autour de l’étang voisin. Le croassement des grenouilles résonne partout dans la nuit autour de nous. On marche en rang serré, sursautant au moindre frémissement ou effleurement. On a tous en tête les bêbêtes terrifiantes qui peuplent la jungle amazonienne. Et on ne sait pas trop si on a envie de les voir ou pas 😅 Heureusement pour ce soir, rien de velu ou de rampant !
Mercredi 22 novembre
Notre première nuit dans la jungle a été chaude et calme. Enfin, pas pour tout le monde ! Maman n’a « pas fermé l’œil de la nuit » 😶. En effet, les bruits de la jungle l’ont hantée jusque dans ses rêves. Et au petit jour, elle a été réveillée par le chant des oropendolas. En effet, les mâles effectuent une pirouette pour attirer les femelles, le tout accompagné d’un joli chant. « Un cri strident ! », d’après maman 😆 En attendant le petit-déjeuner, on se promène autour du camp, le nez en l’air, à la recherche des oiseaux qui habitent les lieux. Et ils sont nombreux !
Après le copieux petit-déjeuner, c’est à pied que nous partons jusqu’au jardin botanique voisin. Moyennant quelques soles, on peut accéder à un mirador d’où il est possible de voir de nombreux animaux : petits singes-écureuils, attirés ici par les bananes laissées sur une branche, colibris qui viennent se nourrir aux mangeoires et même un magnifique ara bleu, sauvé des griffes de propriétaires peu scrupuleux, qui s’en sont débarrassés car il rongeait les meubles de la maison… Ah, la bêtise humaine 🙄. Il ne peut pas voler, car on lui a coupé le bout des plumes au niveau des ailes. Mais elles devraient repousser d’ici deux ans. D’ici là, il sera probablement trop dépendant des humains pour partir vivre sa vie d’ara.
Par contre, il est très agile et très friendly. Il est attiré par le bracelet en argent de ma mère, monte sur son bras et essaye de le lui voler avec plus ou moins de délicatesse ! Pareil pour la sangle de l’appareil photo. Dès qu’on a le dos tourné, on le retrouve en train de mordiller la sangle !
Une marche de 5 minutes nous emmène jusqu’au mirador en hauteur. De là-haut, la vue est belle sur la jungle et la rivière qui coule en contrebas. On pose pour les photos depuis la plateforme, quand tout à coup…
… Je me retourne, et qui vois-je perché sur une branche, juste devant nous ? Le king vulture ! Le sarcoramphe roi ou vautour pape, en français. Le beau et l’unique, le condor de la jungle. On a tout le loisir de l’observer sur sa branche, tandis qu’il guette les environs. Puis il prend majestueusement son envol et disparaît. Whaou, une belle rencontre !
On a ensuite droit à un petit tour dans le jardin botanique : balançoire géante au-dessus de la rivière et petite promenade en radeau sur l’étang.
C’est ensuite l’heure des choses sérieuses ! Pour l’instant, nous étions dans la partie du parc national de Manu accessible par l’unique route. La civilisation était là : petits villages, magasins, écoles, voitures. Maintenant, il n’y a plus de route ! Pour nous enfoncer plus profondément dans le parc et dans la jungle, nous prenons le bateau. Une petite embarcation à moteur nous attend au village du coin, pour nous emmener vers des territoires -presque- vierges de toute civilisation. On s’installe à bord, prêts à s’enfoncer dans la jungle amazonienne via le large fleuve Madre de Dios.
Depuis la rivière, que nous descendons rapidement en suivant le courant, l’immensité de la jungle nous apparaît dans toute sa splendeur. Comme c’est beau. Silencieux. Hostile. On imagine les milliers d’animaux qui vivent parmi les arbres et même les communautés indigènes, quelque part, qui vivent coupées du monde extérieur. On pense à eux, à leur mode de vie encore basé sur la chasse et la pêche dans cet environnement pourtant hostile à l’Homme, mais qu’ils ont appris à apprivoiser. Pourtant nous, dans cette immensité verte, on ne survivrait pas longtemps !
On est cependant tous les trois très heureux d’être ici, à l’orée de la mythique forêt amazonienne, le poumon vert de notre planète. Poumon vert. Face à cette étendue d’arbres sans limite, auréolée de nuages, cette expression prend finalement tout son sens. Tandis que le bateau file sur l’eau, nous restons muet et bouche bée face à la Nature. La vraie. Celle (encore) entièrement vierge de la main de l’Homme.
Après une heure de navigation, le bateau accoste au bord d’une petite ouverture dans la végétation. Une marche de 10 minutes nous emmène jusqu’au lodge de l’agence, où nous allons passer les deux prochaines nuits. Situés un peu en hauteur, les bâtiments se mêlent à la végétation et offrent une belle vue sur la jungle et la rivière. On tombe immédiatement sous le charme de l’endroit, où résonnent tout autour de nous les chants des oiseaux. C’est magnifique et paisible.
Le comedor, le lieu où on prend nos repas, est le bâtiment le plus en hauteur du site. Depuis les fenêtres de moustiquaire, la vue est incroyable sur la végétation alentour. On s’y rejoint à midi pour un superbe repas bien copieux, avant de tous rejoindre nos cabanes pour faire la sieste.
Il faut dire qu’on a besoin de forces, car l’après-midi -mais aussi la soirée- s’annoncent riche en aventures ! À suivre !
1 commentaire
Quand Natacha m’a proposé de partir 4 jours dans la jungle amazonienne j’ai accepté de suite impatiente de voir et pénétrer un petit peu dans “le poumon vert de notre planète”. Mais franchement je ne m’attendais absolument pas à un si extraordinaire coup de coeur ❤️
Même si j’ai eu la nausée 🤢 sur ces routes tortueuses, ça valait vraiment le coup !! Tous ces animaux, nouveaux pour moi, c’est émouvant de les voir évoluer dans leur milieu naturel, de marcher en silence, d’être à l’affût….
Du vert partout, c’est apaisant, des chutes d’eau vertigineuses, c’est impressionnant, de la brume c’est un paysage mystérieux.
La jungle est pleine de bruits diurnes et nocturnes 😢 difficile de dormir sans les boules Quies. Au début j’adorais le chant et la parade amoureuse des Pandulas, à la fin je les aurais tous étripés !!! 😩😩 Ainsi que le coassement des grenouilles, j’en aurais fait un plat bien français 🤣🤣
Ne pas oublier la distribution des bottes, obligatoires pour se périple de 4 jours, pour marcher dans l’eau et la boue, mais aussi pour éviter de se faire piquer, mordre par toutes sortes de bestioles peu recommandables….
Qui a eu l’idée farfelue de construire des lodges en bois en plein milieu de la forêt….. ??? Mais quelle bonne idée pour nous, touristes en quête d’aventure amazonienne !!! C’est beau, allongée sur le lit, il n’y a pas de fenêtre, juste des moustiquaires, et je peux voir la forêt qui m’entoure de toute part 💚💚, sentir l’odeur de la nature, et entendre ces maudits Pandulas 😠😠