C’est à la nuit tombée que le volcan Masaya révèle son terrible secret : un impressionnant lac de lave niché au creux de son cratère fumant. Encore une expérience riche en émotion qu’on n’est pas prêts d’oublier !
Lundi 12 juin 2023
Nous arrivons devant l’entrée du parc du volcan Masaya à 17 heures. Cette fois-ci, c’est la bonne : le temps est parfait, pas de nuages à l’horizon, pas de risque d’orage. On s’acquitte des 20 $ de frais d’entrée et on s’élance sur la route qui mène au bord du cratère. Ici, pas de longue randonnée, pas d’ascension éreintante. Il suffit de se garer sur le parking et de rejoindre les points d’observation. De là, la vue sur le cratère est époustouflante. Malgré les émanations toxiques du volcan, des dizaines de perruches nichent sur les parois du cratère. Entre elles et le grondement du volcan, quel boucan !



Un sentier nous permet de prendre un peu de hauteur. Le Masaya fait parti d’un ensemble volcanique composé de plusieurs volcans et plusieurs cratères, mais il est le seul en activité. Il est surveillé et étudié de très près et on distingue même un « ascenseur » qui descend jusqu’au fond du cratère. Qui ose s’aventurer là dedans ? La dernière activité notable du volcan remonte à janvier 2016.

On arrive tout en haut de la colline au moment où le soleil se couche. Quel spectacle ! Les couleurs sont incroyables. Les nuages se mêlent à la fumée du volcan. On en prend plein les yeux. Pour la quatrième fois, les volcans du Nicaragua nous offrent un spectacle incroyable et de belles émotions.




Une fois le soleil couché, on se hâte de redescendre au bord du cratère pour assister au spectacle. Y a-t-il de la lave au fond ? Tout dépend de l’activité actuelle du volcan. Avant de pouvoir en avoir le cœur net, il faut patienter et jouer des coudes parmi la foule. Ah ça, quand il n’y a pas besoin de marcher, y a du monde ! Ce n’est pas au sommet du San Cristóbal qu’on aurait croisé tous ces gens ! 😝 Finalement, on accède au point de vue et là, stupéfaction ! Un lac de lave bouillonne paisiblement au fond du cratère.

Nous restons impressionnés et émus face à un tel spectacle. C’est la première fois que nous voyons du magma. On distingue clairement les bouillonnements liquides et les croûtes de lave à la surface. Exceptionnel ! Clairement une des choses les plus impressionnantes qu’on a vues pendant ce voyage.

Après de longues minutes à observer la lave glouglouter, il est temps de quitter les lieux pour rejoindre notre lieu de bivouac. Comme la veille, on s’installe au bord de l’eau. Et comme la veille, la soirée est orageuse. On installe la tente à la lueur des lampes frontales. On va pour ouvrir la porte arrière, ma main est à quelques centimètres de la poignée et là… Une mygale ! Une énorme mygale poilue tranquillement installée sur la poignée. Horreur ! Jamais mes doigts n’ont été aussi près d’une telle chose 😲 Heureusement, Rémi la chasse bravement et elle retourne dans sa forêt, le plus loin possible de notre campement, on espère.
Mardi 13 juin
Parfois, on sait exactement de quoi sera faite notre journée, et puis parfois, on improvise et on se laisse porter. On quitte notre spot paisible mais plein de bestioles pour rejoindre l’autre rive du lac Masaya. Malheureusement, notre promenade le long du malecon tourne court, car il est en travaux. Tant pis, on prend une rapide photo du lac Masaya et du volcan du même nom, qui semble d’ailleurs bien inoffensif sous cet angle, et on prend la route.

Direction le point de vue sur la lagune d’Apoyo, un lac volcanique parfaitement rond. Pour accéder au point de vue et prendre la photo, nous devons nous acquitter de frais d’entrée de 20 cordobas par véhicule. Ah non, pour nous c’est 20 cordobas par personne. Bon, ce n’est pas très fair, mais on ne va pas chipoter pour 1 € 😅

On rejoint ensuite la ville de Granada, en passant devant le volcan Mombacho, réputé pour sa jungle luxuriante et sa vie sauvage. Il est aujourd’hui parfaitement dégagé, on espère que ce sera toujours le cas demain pour notre ascension ! Granada est une ancienne ville coloniale très animée et pleine de monde. Surtout, il y fait une chaleur suffocante. Le bruit, la circulation, la foule, la chaleur, tout a vite fait de nous monter à la tête ! 🥴






On trouve refuge dans un petit restaurant. Il n’y a pas la clim, mais il fait frais et sombre. Ça fait du bien. Comme à León, il y a plusieurs spécialités et on peut choisir différents assortiments. C’est un régal ! Par contre, au moment de payer, on déchante rapidement : là où on mangeait la même chose à León pour 200 cordobas à deux (5 €), on nous demande ici 850 cordobas (21 €) ! La douille. Pff voilà avec l’Amérique Centrale : dès qu’on baisse notre garde, on se fait entuber 😤

Un violent orage éclate en fin d’après-midi et on hésite à prendre une chambre dans un hostel. Mais on résiste et on décide de retourner à la laguna de Apoyo qui semble être un endroit calme pour passer la nuit. Un chemin nous permet de descendre au fond du cratère, jusqu’au bord du lac.



Dans la soirée, nos amis suisses Fabienne et Simon débarquent. Tous les quatre, on a droit à une leçon de pêche par Andrès, qui habite une maison au bord de la lagune. Dès la nuit tombée, il allume une lampe électrique au-dessus de l’eau pour attirer les poissons et pêche à l’aide d’un fil de pêche attaché à… un spray de déodorant ! Qui a dit qu’il fallait une canne à pêche pour pêcher ? Il en attrape des dizaines durant la soirée. Rémi s’y essaye, mais bizarrement ça marche moins bien ! 😄 Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir une superbe technique de lancé dès le premier coup !
Mercredi 14 juin
On aimerait randonner au Mombacho, mais quand on y arrive en début de matinée, il est dans les nuages. Au prix où coûtent l’entrée au parc et le guide obligatoire, l’idée de ne voir que de la brume nous refroidit. On change radicalement de plan et on s’élance sur une piste en direction de la côte Pacifique. Il n’y a rien aux alentours, si ce n’est quelques maisons éparses, mais on tombe quand même sur des policiers très zélés 👮
Comme d’habitude depuis 2 semaines au Nicaragua, on présente nos papiers et la version numérique de l’assurance voiture. Mais ça ne leur convient pas. Ils veulent la version papier. Ah 🤨 On a beau expliquer que ça n’a jamais dérangé aucun de leurs collègues, ils ne veulent rien savoir. Le boss confisque le permis de conduire et s’en va. Puis il revient. Il négocie. On négocie. Il repart. Ainsi de suite pendant 20 minutes. Il aimerait bien qu’on paye une « infraction », mais ce n’est pas un mot de notre vocabulaire 😁 On temporise, on montre qu’on n’est pas pressés et notre technique finit par payer ! Sur une promesse qu’on ira imprimer ce fichu papier dès que possible, il nous laisse repartir. Ouf ! On peut rejoindre l’océan.

Petite baignade sur la magnifique plage Gigante à l’eau chaude et aux vagues ravageuses. Puis on rejoint un hostel pour déjeuner. Le menu est excellent et pour le même prix on a le droit de profiter de la piscine. Parfait ! Le propriétaire américain, avant de partir pour sa session quotidienne de surf, accepte même d’imprimer notre assurance. Fini les soucis, il faudra trouver autre chose à nous reprocher à l’avenir 😅



Après s’être bien rafraîchis dans la piscine, on reprend la route. Et rebelote, on tombe sur un contrôle de police au milieu de nulle part. Cette fois-ci, on exhibe fièrement notre contrat d’assurance fraîchement imprimé. La policière veut quand même vérifier si on a bien un extincteur dans la voiture. Puis elle demande à voir notre triangle de sécurité ! Cette fois, il faut monter sur le Jeep, déverrouiller la caisse sur le toit, fouiller dans notre barda et sortir triomphalement notre triangle. Quelle suée ! En plus, elle y jette à peine un œil… Enfin satisfaite, elle nous laisse repartir. On peut prendre la direction du port de San Jorge afin d’attraper le prochain ferry vers l’île volcanique d’Ometepe ! Ah ça oui, le Nicaragua n’a pas fini de nous en mettre plein la vue avec ses nombreux volcans !
1 commentaire
C’est extraordinairement chaudement merveilleux de voir ce magna bouillant de si près !!
Bisous;
Maman.