Nicaragua – Descente du Cerro Negro en luge !

Encore une piste, encore une ascension, encore un cratère, encore un volcan ! Sauf que cette fois-ci, on troque l’interminable et épuisante descente exigeante pour les genoux par… une luge ! Eh oui, il est possible de descendre le Cerro Negro en luge ! Première fois qu’on descend tout un volcan en 10 minutes top chrono ! 😎

Mardi 06 juin 2023

On quitte le volcan Telica et son impressionnant cratère pour rejoindre un autre volcan : le Cerro Negro. Une piste de sable noir parsemée de bouses de vaches et de crottins de chevaux nous emmène à l’entrée du parc. On ne te dit pas dans quel état a fini le Jeep ! Pour une fois, il n’est pas recouvert de boue, mais de m**** 😂

À l’entrée, on s’acquitte des droits d’entrée : 5 $ par personne et 10 $ par… luge. Oui, car le Cerro Negro se monte à pied mais peut se descendre en luge ! Bon, en guise de luge, ce sont simplement quelques planches de bois clouées entre elles, mais ça devrait faire l’affaire. On se rend en voiture au pied du volcan et on s’installe pour manger. Il y a deux écoles : les téméraires qui dévalent la piste à toute allure sans s’arrêter et les inquiets qui ne cessent de freiner et qui mettent une éternité à descendre. Mon petit doigt me dit que Rémi et moi ne seront pas dans la même catégorie 😅 Finalement, ça a l’air plus impressionnant que prévu cette affaire !

C’est parti pour l’ascension ! Monter un volcan, ce n’est déjà pas facile, mais monter un volcan en charriant une luge en bois bien lourde et encombrante, ce n’est pas une mince affaire ! Ça monte sévère et la roche volcanique roule sous nos pieds. Mais pas à pas, on prend vite de la hauteur.

On arrive sur la crête du volcan après 1 h de marche. Le cratère est un paysage de désolation. Aucune fumée ne s’en dégage, si ce n’est quelques fumerolles, mais on sent monter une forte chaleur qui nous chauffe le visage. Il y a aussi des milliers d’insectes, dont certains qui piquent ! Impossible de rester en place. De l’autre côté, les anciennes coulées de lave du volcan s’étendent sur des kilomètres dans la vallée.

Direction ensuite la piste de luge. Mais avant de s’élancer, il faut s’équiper. Lourdes combinaisons en jean, gants épais, lunettes de protection. Ni une ni deux, on se transforme en version Mario Kart de nous-mêmes, voire en plombier pour Rémi 😂 Quelles dégaines !

Puis c’est parti pour la descente du Cerro Negro en luge sur le sable volcanique. La pente est raide, c’est impressionnant. Je m’élance en première. À l’accueil, on nous a dit que pour freiner et s’arrêter, il faut enfoncer les pieds dans le sable. Le problème, c’est que je prends de la vitesse si vite que la technique ne fonctionne pas ! Je dois mettre les mains et me jeter à moitié hors de la luge pour m’arrêter 😅

Freiner ? Rémi n’a pas ce problème : il fait un tout droit jusqu’en bas sans s’arrêter, me doublant d’un air déterminé et disparaissant rapidement hors de ma vue dans une trainée de poussière. Quel pro ! Je le retrouve en bas, très heureux d’avoir descendu le Cerro Negro en luge, décoiffé et couvert d’une bonne couche de poussière noire.

Heureusement, on sait qu’on aura droit à une bonne douche ce soir à l’hostel ! On rend nos équipements et on quitte le parc, non sans enfin réussir à prendre une belle photo d’un motmot, l’oiseau emblème du El Salvador.

Direction León, une ville coloniale. Les possibilités pour dormir en tente de toit sont limitées, donc nous réservons deux nuits à Volcano Hostel. On obtient la chambre Telica, de quoi nous rappeler de beaux souvenirs ! JP trouve une place juste devant l’entrée, de sorte qu’on peut le voir facilement, nous et le gardien. La chambre est parfaite, spacieuse, avec trois ventilateurs qui nous rafraichissent de tout côté et une salle de bain. Et en prime, piscine ! 😛

Mercredi 07 juin

On passe une matinée studieuse à l’hostel, au bord de la piscine et on profite du bon WiFi pour skyper avec la famille. Du moins jusqu’à ce qu’un gros orage éclate et coupe la connexion. C’est le signal pour partir explorer la ville et surtout, manger ! En se baladant dans les rues, on trouve plusieurs petits stands de rue de style buffet à des prix qui défient toute concurrence. Pour 100 cordobas par personne, soit 2,50 €, on a droit à une assiette bien copieuse et un jus frais.

La ville de León n’a pas toujours été à son emplacement actuel. Des tremblements de terre et éruptions du volcan Momotombo ont détruit l’ancienne ville León Viejo à plusieurs reprises, située à une trentaine de kilomètres de là. La nouvelle ville de León est ainsi construite un peu plus loin des volcans. León est une ville universitaire, berceau de la révolution sandiniste des années 1960 et 1970, lorsque le FSLN (Front Sandiniste de Libération Nationale), soutenu par une majorité de la population, s’est opposé à la dictature en place. Après une guerre sanglante, la dictature a finalement été renversée en 1979. L’histoire de cette révolution se retrouve sur de nombreuses murales de la ville.

Visite ensuite de la cathédrale de la Asunción construite entre 1747 et 1814. C’est la plus grande cathédrale d’Amérique Centrale ! Son toit blanc est accessible pour une belle vue sur les toits de la ville et les volcans qui l’entourent : San Cristóbal, Telica, Cerro Negro et Momotombo. Obligation cependant de se déchausser !

Le soir venu, on retourne en ville pour manger des burritos dans un food truck. Quid des burritos au Nicaragua ? Ils sont bons, mais ça ne vaut pas ceux du Mexique ! En dessert, on se prend ensuite un smoothie au beurre de cacahuète, chocolat et banane ! 😋 Tout un programme, à déguster devant l’ordi lors d’une soirée bien studieuse.

Jeudi 08 juin

À 11 h, tout est prêt, sauf nous ! Nous devons quitter l’hostel, mais la motivation n’est pas au rendez-vous. Allez, on s’écoute et on décide de rester une nuit de plus, histoire de profiter encore un peu et de terminer ce qu’on a à faire. On passe la journée à travailler, à manger à nouveau dans un buffet et à profiter de la piscine. Le soir, on retourne manger des falafels et on termine à nouveau par des smoothies fraise/pêche et Oreo, qu’on déguste dans la chambre devant la demi-finale de Koh Lanta. Une soirée qui fait plaisir ! 😊

Vendredi 09 juin

Ce matin, c’est la bonne ! Maintenant qu’on a terminé tout ce qu’on avait à faire et qu’on a pu se reposer à l’hostel, la motivation est revenue et on peut quitter León sereinement. Mais notre programme a changé : au lieu de continuer notre route vers le Sud, on retourne de 50 kilomètres sur nos pas en direction du volcan San Cristóbal. Ce volcan nous intrigue et on a subitement décidé qu’on voulait en faire l’ascension.

La route bitumée se transforme en un chemin pavé, qui lui-même se transforme en une piste boueuse. On monte, on monte et on se retrouve dans les nuages. Fini la chaleur et le soleil, ici il fait frais et il pleut. C’est pas plus mal après la chaleur étouffante des derniers jours ! La famille qui gère l’entrée au parc nous accueille. Le prix n’est pas donné : 15 $ de camping et 10 $ d’entrée au parc. En plus, on ne voit strictement rien, car des nuages bloquent la vue. Aïe, on espère que ce sera dégagé demain, sinon on devra annuler notre ascension. Le responsable du parc a l’air confiant en tout cas et il nous conseille de partir à 5 h 30 ! Aouch. Très gentil, il offre à Rémi un café bien corsé produit à la finca.

On est au lit de bonne heure… sous la pluie ! Le réveil est réglé à 5 h. Il n’y a plus qu’à espérer un miracle, afin qu’on se réveille demain matin sous un ciel dégagé pour l’ascension du plus haut volcan du Nicaragua 🤞