Nous n’étions pas prêts pour le Nicaragua. Pas prêts du tout ! Et pourtant, quel incroyable coup de cœur nous avons eu pour ce pays incroyable aux milles facettes. Au Nicaragua, nous avons redécouvert ce pour quoi nous voyageons : des émotions fortes, des souvenirs impérissables, des paysages à couper le souffle, des bivouacs sauvages de rêve. Pour nous, tout a commencé au volcan Telica. On t’emmène avec nous à la découverte du Nicaragua et ses volcans !
Vendredi 02 juin 2023
Le passage de frontière vers le Nicaragua est réputé pour être compliqué. Eh bien, il a été à la hauteur de sa réputation ! 🤪 À notre arrivée, la douanière est malade et elle est d’une humeur massacrante. Lorsqu’elle apprend qu’on n’a pas rempli le document censé faciliter les démarches, c’est le coup de grâce pour elle. Alors elle confisque nos passeports et nous envoie nous asseoir dans le coin sans autre forme de procès. On est punis, il ne nous reste plus qu’à attendre 😐
On attend, on attend. Lorsqu’elle vient finalement à bout de la longue file d’attente, elle consent à s’occuper de nous et 20 minutes plus tard, le visa du Nicaragua est tamponné sur… un bout de papier, qu’elle glisse dans notre passeport… Maintenant, il faut s’occuper du Jeep. Et c’est un joyeux bordel ! 🤨 Tout le monde se renvoie la balle, on nous traine de guichet en guichet, on attend, on demande, on cherche, on attend encore. « C’est vous à vélo ? » Non ! « C’est vous avec le chat ? » Non ! Il faut payer à droite, puis à gauche. Il faut tamponner un papier, puis un autre. Une signature ici, puis là-bas. Le douanier qui doit fouiller le Jeep ouvre la portière arrière et semble soudain pris d’une grosse flemme. Il referme la porte et dit que c’est ok. Ah !
On retourne au bureau avec nos papiers, soulagés. Enfin ! Ah non, il manque une signature. Un douanier nous interpelle par dessus la file d’attente : « Drone ? ». La question tant redoutée. Mais nous n’avons rien à nous reprocher, notre drone a été envoyé depuis le Honduras vers le Costa Rica. « No ! », on répond. Mais le douanier, sourire aux lèvres, connaît le manège : « Sí, drone ! ». No ! Sí ? No ! Rémi mime un avion : « Se fue el drone ! Costa Rica ». Ah ! Il signe notre papier, mais note tout de même la mention « scanner », qui indique que le Jeep doit passer au redoutable scanner pour vérifier qu’un drone n’est pas planqué quelque part. Mais retournement de situation, alors qu’on pense être en route pour le scanner, on se retrouve finalement face à la sortie. Ultime vérification de nos papiers et après 3 h 30 de lutte, on nous ouvre les portes du Nicaragua !
Samedi 03 juin
Après la frontière, nous ne sommes pas allés bien loin. On s’est installés sur une aire de repos en bord de route. Toute la nuit, le manège des allers et retours des camions nous a bercés. Le seul avantage, c’est qu’on n’a vu personne, alors on n’a rien payé. On roule jusqu’à Chinandega pour passer à la banque retirer des Cordobas, la monnaie locale, faire des courses et acheter une carte SIM. Puis direction l’océan Pacifique pour passer la nuit chez William, un français qui possède une magnifique propriété sur les hauteurs.
On s’installe dans son immense jardin, sous les cocotiers et surtout… près de la piscine ! C’est notre première piscine depuis longtemps et on s’en donne à cœur joie ! En même temps, par 38°C, on n’est bien que dans l’eau. On passe l’après-midi au bord de l’eau à se reposer et à se baigner puis une fois le soleil couché on cuisine un délicieux gaspacho bien frais. Oh, et je passe chez le coiffeur ! Dégradé, balayage, brushing… Bon non, Rémi se contente de couper grossièrement les pointes (avec beaucoup d’application 😘), mais quel bonheur de raccourcir par cette chaleur ! 😅
Puis en dessert, on monte au restaurant pour déguster un joyau de la cuisine locale : une mousse au chocolat ! Bon ok, ce n’est pas très local et on sent la patte française de William derrière cette mousse légère, parfaitement dosée, pas trop sucrée, accompagnée de quelques amandes effilochées et d’une boule de glace à la vanille 🤤 Bref, tu as compris, un chef d’œuvre ! Et pour couronner le tout, William nous offre même deux shots de calvados directement importé de France et de sa réserve personnelle. Comme à la maison !
Dimanche 04 juin
Il y a des endroits plus durs à quitter que d’autres ! Le petit paradis de William en est le parfait exemple. On resterait bien une nuit de plus, voire deux ou quatre, mais la route appelle. On prend tout de même le temps de faire sauter quelques crêpes, de faire un dernier plongeon dans la piscine et de prendre une douche bien fraîche au milieu des grenouilles. À midi, nous sommes prêts à prendre la route et en guise d’au revoir, William nous offre une superbe baguette française. Une baguette. Elle sent divinement bon, en fermant les yeux, on se croirait revenu dans une boulangerie française. Merci encore pour ton accueil William ! 🙂
On s’arrête en route manger du riz cantonnais revisité dans un nouveau restaurant tenu par un jeune couple super sympa. Rémi leur donne d’ailleurs leur premier avis Google ! Puis on quitte la route pour emprunter… Ah zut, on vient de rater l’entrée. Demi-tour ! Heureusement, le trafic au Nicaragua est très apaisé comparé à ses pays voisins. Il faut dire qu’ici, la police ne plaisante pas ! D’ailleurs, on a remarqué que les habitants ont l’habitude de faire les phares pour signaler les contrôles routiers. Et il y a en a beaucoup ! Donc, on quitte la route pour emprunter un chemin de terre qui coupe tout droit en direction du volcan Telica. On traverse des petits villages, on passe quelques habitations et on slalome entre les vaches, les chiens, les chevaux, les cochons, les enfants et les charrettes.
Enfin, la piste se transforme en trail boueux et accidenté qui nous emmène jusqu’au pied du volcan. Le volcan Telica est actuellement le volcan le plus actif du Nicaragua. Son sommet est auréolé d’un panache de fumée et de nuages et pour l’instant, on ne discerne pas grand chose. JP se débrouille comme un chef pour monter et nous évite ainsi une laborieuse marche d’approche de 8 kilomètres. Encore une fois, vive le 4×4 en Amérique Centrale ! 😁
Et en plus, on peut camper au pied du volcan Telica. Pour la première fois depuis le Belize, on s’apprête à faire du camping sauvage. Seuls, au milieu de nulle part, loin de tout. Quelques fermiers passent à cheval et tous nous saluent avec le sourire, de quoi nous rassurer. Ce soir, on sort le grand jeu : pour faire honneur à la baguette offerte par William, on sort un pâté spécialement gardé pour une grande occasion. Ou plutôt pour un bon pain. La baguette est excellente, le pâté est décevant.
Pas le temps de s’apitoyer cependant, le tonnerre gronde dans la vallée et il pourrait éclater ici à tout instant. On se réfugie à l’abri sous la tente pour une soirée bien arrosée (par la pluie !).
Lundi 05 juin
On se réveille la tête dans les nuages. Tout est détrempé, à commencer par la tente. On patiente en prenant un copieux petit-déjeuner et à midi, un miracle se produit : les nuages se dispersent et le Telica nous apparaît enfin dans toute sa splendeur !
Ni une ni deux, on enfile nos chaussures de randonnée et on part à l’assaut du volcan Telica. Le chemin ne présente aucune difficulté. Il monte en pente douce et on rencontre simplement quelques ânes et des chevaux en train de brouter. En moins d’une heure, nous atteignons la crête du volcan. Et là, stupéfaction. Nous nous trouvons face à un vide immense. Ou plutôt, nous devinons un vide immense derrière une masse de nuages et de fumée qui se dégagent du cratère. C’est à couper le souffle. La lèvre du volcan Telica est déchiquetée et plonge à pic vers des profondeurs inconnues. L’odeur âcre du soufre qui se dégage du cratère nous pique les yeux et la gorge et le grondement sourd et ininterrompu résonne à nos oreilles.
Nous étions loin de nous attendre à un tel spectacle, face à un volcan qui paraît si inoffensif vu d’en bas. Ici, aucune sécurité ni panneau préventif. On apprendra plus tard qu’une partie de la crête du volcan s’est effondrée il y a peu suite à l’érosion. Mieux vaut donc garder nos distances ! Nous sommes seuls face au vide. La fumée est telle qu’il nous est impossible d’apercevoir le fond du cratère ou d’en mesurer la grandeur. On sent néanmoins toute la force qui se dégage du volcan. La Nature dans toute sa puissance, comme on l’aime tant sur les volcans. C’est très impressionnant.
Après une petite heure passée au sommet, on redescend. La vallée s’étale devant nous, avec le San Cristobal en toile de fond, le plus haut volcan du pays, lui aussi bien actif. On te raconte notre folle aventure sur le San Cristobal dans un prochain article ! 😉
On retourne au Jeep où on cuisine une délicieuse sauce bolognaise. Le camp est rangé, la vaisselle est faite, nous sommes prêts à prendre la route. Mais au dernier moment, retournement de situation improbable ! Le temps est soudain parfaitement dégagé, avec un grand soleil et plus aucun nuage à l’horizon. Une idée folle nous prend alors : et si on remontait, histoire de voir le fond du cratère ?
On n’hésite qu’une seconde avant de rechausser nos chaussures de randonnée. Trois heures après notre première ascension, nous revoilà sur les flancs du volcan pour une deuxième ascension du volcan Telica ! Cette fois-ci, la motivation est à son comble, car la fourchette est serrée. À tout moment, le temps peut changer. Nous sommes en saison des pluies, après tout ! On remonte en presque 30 minutes. Et là, devant nous, s’offre le cratère du Telica, avec sa bouche monstrueuse qui s’enfonce dans la terre et qui crache sans discontinuité son panache de fumée ! Magnifique !
On ne le savait pas, mais si on était restés au sommet jusqu’à la tombée de la nuit, on aurait pu apercevoir de la lave ! Mais on redescend vite vite, car les nuages s’amoncellent rapidement. Déjà, la vallée est entièrement bouchée. Le temps d’arriver au Jeep, il se met à pleuvoir. On avait plié le camp, il faut maintenant le déplier car nous allons passer une deuxième nuit ici avant de rejoindre dès demain notre deuxième volcan du Nicaragua, qui promet quelques sensations fortes !
6 comments
Frisson assuré devant ce cratère gigantesque !!!
Mamie
C’est exceptionnel ce spectacle mais ça craint d’être si près… Vous avez beaucoup de chance de vivre ce genre d’expériences.
Soyez toujours prudents.
Bisous. Maman.
Bonjour, nous sommes actuellement au Nicaragua. Où est situé la propriété de William? Je n’ai pas trouvé sur IOverlander! Merci 🙏
Hello ! 🙂 Pour le spot de William, c’est le point “Al Cielo” sur IO, près de San Agustin. Il est classé dans la catégorie Hôtel, peut-être pour ça que vous ne le trouvez pas ! 🙂 Bon séjour au Nicaragua !
Bonjour
super récit
Avec quelle carte / application avez-vous trouvé le chemin pour vous rendre au pied du volcan en 4×4 ?
Merci par avance !
Hello ! Merci pour ton message 🙂 On utilise MapsMe et l’application Osmand pour le off-road. Y a aussi les points sur IOverlander pour trouver les bivouacs. Profitez-bien du Telica !