Des volcans majestueux, des papillons aux milles couleurs, des bassins à l’eau transparente, des plages magnifiques et un trajet en ferry angoissant, tels ont été nos quatre jours riches en aventures sur l’île volcanique d’Ometepe.
Mercredi 14 juin 2023
C’est depuis le petit port de San Jorge que nous embarquons sur le ferry de 16 heures vers l’île d’Ometepe. Après quelques rapides formalités, on embarque sur le ferry Che Gevara et c’est parti pour 1 h de traversée !
Ometepe est la plus grande île du Nicaragua. Elle est située dans les terres, sur le lac Nicaragua, aussi appelé Cocibolca et est constituée de deux volcans : le Maderas, 1 394 m d’altitude et inactif et le Concepción, 1 700 m d’altitude et dont le sommet fumant appelle à quelques aventures, même depuis l’autre côté de la rive.
À mesure qu’on approche de l’île, le temps se gâte et c’est sous une pluie battante qu’on arrive au port. On avait prévu de camper sur la plage, mais vu le temps, on change nos plans. Pour 18 $, on s’offre une petite chambre dans un joli hostel. Il y a une cuisine pour cuire le riz, une douche fraîche revigorante, un ventilateur et de l’électricité pour recharger la batterie. Dans ces cas-là, plus il pleut dehors, et plus on est contents ! 😅
Jeudi 15 juin
La nuit a été excellente et au petit matin, le temps est couvert mais il ne pleut plus. On charge nos affaires dans la voiture et je manque de me faire charger par un taureau énervé et poursuivi par un troupeau de chiens. Gare aux taureaux en ville, plus qu’aux voitures !
Petite reconnaissance des lieux au volcan Concepción. On aimerait en faire l’ascension, mais on a ouï dire qu’un guide était obligatoire 🙄 Qu’en est-il réellement ? Il est 11 h et à cette heure-ci, il n’y a personne à la guérite. Le chemin est accidenté, mais rien que JP ne puisse surmonter. On repère un endroit où se garer au moment de l’ascension, puis on fait demi-tour. Sur le retour, on tombe sur… un guide ! Zut, il nous a vus nous aventurer sur le chemin et nous a suivis. Il nous propose ses services : 15 $ par personne et 3 $ par personne d’accès au parc. Ça pique ! On prend son numéro et on s’échappe. C’est parti pour la découverte de l’île, à commencer par la pointe Jesus Maria. Il s’agit d’une longue bande de sable qui s’avance sur le lac. La vue sur le Concepción est à couper le souffle !
Pour le repas de midi, on s’installe dans un petit restau de plage, où on déguste un superbe plat local : poulet, riz, bananes cuites, galettes de bananes et salade. Excellent !
Direction ensuite Ojo de Agua, des bassins d’eau fraîche et claire au milieu de la forêt. Le prix est de 10 $ par personne, incluant 5 $ de consommations. Euh, et si on ne souhaite pas consommer mais seulement se baigner ? 😝 Bah c’est 10 $ quand même ! On commence donc par commander des smoothies, tout en calculant soigneusement afin de dépenser ni plus ni moins 5 $ chacun 🤪 Puis, à l’eau ! Et tête la première, sinon c’est pas drôle !
Deuxième tournée de jus pour terminer notre bon. Ils sont super sucrés et tout ce sucre pèse sur l’estomac. On a du mal à finir ! Il est 16 heures, c’est l’heure de… la pluie ! Mais même par mauvais temps, les bassins restent agréables. Par contre, les singes hurleurs au-dessus de nos têtes sont moins contents, on les entend grogner de mécontentement 😅
Ce soir, on dort sur l’île du Sud, celle du volcan Maderas. Depuis le spot, la vue est incroyable sur le volcan Concepción. Enfin, elle est censée l’être, quand il n’y a pas de nuages ! Pas grave, l’endroit reste quand même très sympa, avec douche et toilettes pour 200 cordobas, soit 5 €. Avec tous les jus qu’on a dû boire, on a le ventre bien rempli et on file directement se coucher.
Vendredi 16 juin
Le lendemain, il fait gris et le volcan est toujours caché derrière une épaisse couche de nuages, mais ça ne nous empêche pas de profiter de la plage ! On tente même une baignade dans le lac, mais pas trop loin ! En effet, il est avéré que les eaux de ce lac d’eau douce sont habitées par des requins 🦈 Et pas n’importe quel requin : des requins bouledogues ! On n’a pas envie de les croiser ceux-là. Entre les requins et les crocodiles, mieux vaut rester près du bord 😅
On part ensuite explorer l’île du Sud, plus sauvage que sa voisine l’île du Nord. Ici, la route n’est plus pavée et on évolue sur un chemin bien boueux. La vie semble douce et paisible sur cette île et on a droit à des saluts amicaux des habitants. On s’arrête manger chez Maria, qui est très contente de nous recevoir et qui nous cuisine deux plats locaux excellents : un riz frit et une soupe de coco aux légumes.
Notre excursion de l’après-midi nous emmène sur les flancs du volcan Maderas, à la chute San Ramon. Le Jeep nous évite 3 kilomètres de montée sur un chemin bien pentu et il ne nous reste plus qu’à parcourir les 3 derniers kilomètres à pied pour rejoindre la chute à travers bois. On croise la route de plein de singes : singes hurleurs et singes capucins et on arrive au pied de la chute après plus d’une heure de marche. Il n’a pas encore beaucoup plu et la chute est presque à sec. Mais avec ses 180 m de haut, elle reste impressionnante !
De retour sur la route principale, on termine le tour de l’île d’Ometepe sur des chemins détrempés et sous la pluie. Cette partie de l’île est peu habitée, mais il faut rester vigilant : on cède d’ailleurs la priorité à une tortue en train de traverser. Le volcan Maderas est à peine visible derrière les nuages. Ce côté de l’île étant moins abrité du vent, on continue la route et on s’installe pour la nuit à Punta Jesus Maria, au bord de l’eau. L’endroit est calme, ça fera l’affaire. On a la visite de Martin et Lesly, les enfants des voisins qui vivent dans une cabane sur la plage, sans électricité ni eau courante ! On leur offre une pomme et quelques gâteaux et ils sont super contents !
Samedi 17 juin
Au programme du jour : la visite de Charco Verde et sa serre de papillons. Il y en a des dizaines, tous vraiment très beaux et bercés par de la musique classique.
Le tour de la lagune ne présente pas vraiment d’intérêt, si ce n’est la rencontre avec une famille de singes hurleurs.
Pour ce qui est de l’après-midi, on décide de retourner profiter de l’eau fraîche et limpide de Ojo de Agua. Cette fois-ci, on utilise le bon de 5 $ chacun pour manger un excellent poisson frit. Et évidemment, comme il est de coutume sur l’île en ce moment, on termine l’après-midi sous la pluie !
Pour compléter notre tour de l’île d’Ometepe, on fait le tour de l’île du Nord, autour du volcan Concepción, encore et toujours dans les nuages. Demain, c’est décidé, nous en faisons l’ascension. Enfin, s’il est fait beau ! Et si on arrive à se lever aux aurores. Et si on arrive à éviter les guides. Bref, tu as compris, beaucoup de « si » qui font que la motivation n’est pas à son comble. Surtout que l’ascension du Concepción est réputée pour être difficile, dans le genre du San Cristóbal 🥵 On se pose au Nord de l’île du Nord, sur une plage et on rencontre Maxime et Camille et leur chien Malakaï, qui voyagent en van depuis… Whitehorse ! Comme nous, ils sont français expatriés au Canada et on a beaucoup de choses à se raconter !
On discute jusque tard dans la soirée, puis on se donne rendez-vous à 4 h du matin pour gravir le volcan ensemble. S’il ne pleut pas. Et si… Enfin, tu as compris ! 😂
Dimanche 18 juin
On s’est levés à 4 heures du matin. On est sortis de la tente et on a jeté un regard au ciel. Les étoiles étaient visibles, il ne pleuvait pas, les conditions semblaient bonnes, même s’il est difficile de juger si tôt le matin. Ce qu’on a fait ensuite ? On s’est recouchés ! Eh oui, la météo a beau être idéale, si la motivation n’est pas là, ce n’est pas la peine d’essayer. On quitte donc l’île d’Ometepe sans faire l’ascension du Concepción. On se console en se disant que la saison n’est pas idéale et qu’on avait peu de chance d’arriver là-haut sans avoir la tête dans les nuages. Pourtant, on n’a jamais eu une aussi belle journée sur l’île qu’aujourd’hui ! Pff.
On se rend à l’embarcadère à midi, après avoir passé la matinée avec Max et Camille. Là, on apprend qu’un ferry part dans 30 mins, qu’il est complet, mais qu’on pourra embarquer s’il reste de la place. Le feu vert arrive 10 minutes plus tard. On achète les tickets en déclarant une voiture, un Jeep. On paye le prix « carro ». Mais au moment d’embarquer, c’est le drame : « no es un carro, es una camionetta ». Tout s’accélère, on nous presse, tout le monde crie, on nous réclame 60 $C supplémentaires. Le temps de comprendre ce qui arrive, le ferry part sans nous. On retourne à l’accueil, mais le jeune refuse de reconnaître son erreur. Il dit qu’on a refusé de payer. Mais c’est toi qui a inscrit « carro » sur notre billet, t’avais qu’à lever tes fesses pour vérifier ! 😠 Ça ne nous serait jamais venu à l’idée de déclarer une « camionetta ».
Bref, tout le monde est énervé. Il nous rembourse l’intégralité du billet et déclare que tous les autres ferrys du jour sont pleins et qu’on n’a qu’à revenir demain 😤 Ou alors on peut filer un petit billet pour accélérer les choses… Même pas en rêve ! On part manger un bout, puis on revient tenter notre chance pour le ferry de 14 h. Le jeune refuse de nous laisser monter, mais heureusement, sa collègue intervient et nous trouve une place. Cette fois-ci, on paye le tarif « camionetta » et on peut embarquer ! Enfin, en théorie. Quand on voit à quel point le ferry est plein, on se demande où est censé passer le Jeep 🤨
Une partie de Tetris s’engage. Les scooters d’un côté, ça ne marche pas. Les scooters de l’autre, ça ne marche pas. Finalement, JP entre en marche avant et trouve une place au bord du ferry, si en arrière qu’il est maintenant impossible de fermer la herse. Tout passe au millimètre près et c’est si serré que Rémi ne peut plus sortir ! Le mec fait signe de couper le moteur. Euh non, ça ne va pas là. La roue arrière du Jeep n’est pas entièrement sur le ferry ! 🥴 Tant pis pour la herse, elle reste ouverte et le ferry part immédiatement. Quelle angoisse cette heure de traversée ! Des sueurs froides pour Rémi qui sentait le Jeep tanguer à chaque vague avec l’impression de basculer à tout moment.
Autant dire qu’on est très soulagés de voir le calvaire se terminer après 1 h d’angoisse. Heureusement que le lac était calme aujourd’hui ! On se fait une promesse : la prochaine fois, on décline gentiment et on revient le lendemain. C’est sur cette dernière aventure qu’on prend la route de la frontière pour quitter le Nicaragua. Dans quelques heures, nous commencerons notre road trip au Costa Rica ! Le Costa Rica ! 🤩
2 comments
Bonjour,
J’ai bien aimé le Nicaragua et une pesée particulière pour le volcan aux laves bouillonnantes. Impressionnant mais magnifique.
J’adore les volcans (ceux qui subissent les éruptions ne doivent pas dire pareil) et vous avez bien fait et eu beaucoup de chances de pouvoir les grimper et les admirer.
Gros bisous.
Mamie.
Très sympa ces quelques jours sur cette ile. Vraiment de beaux paysages très verts.
Les bassins d’eau froide ressemblent au Cenote du Mexique.
Et depuis l’Ouest Américain je n’avais plus vu les sauts de grenouille !! 🙂
L’horreur d’avoir consenti à laisser le jeep sans protection pendant la traversée !! L’angoisse à chaque vague de le voir chavirer …. 🙁
Un coup de coeur pour le Nicaragua.
Il me tarde de voir le Costa Rica, pays où j’aurais dû venir ….
Bisous
Maman