Non, on n’en a jamais assez ! On s’attaque maintenant au plus haut volcan du pays, le pic d’Orizaba. Il culmine à 5 675 mètres et son sommet enneigé domine toute la région. Pas question de monter jusqu’au sommet, on va simplement le voir de plus près et profiter encore un peu de l’air frais de la montagne avant de retourner en ville.
Mardi 26 février 2023
Nous quittons Puebla sous un ciel menaçant, qui ne tarde pas à se transformer en une grosse averse. C’est notre première pluie depuis Los Angeles ! Heureusement, elle ne dure pas et le ciel bleu revient rapidement. Il ne faut pas rouler longtemps pour commencer à l’apercevoir : le pic d’Orizaba. C’est dire qu’il est haut et qu’il domine les alentours de son sommet enneigé. Avec ses 5 675 mètres de haut, le pic d’Orizaba est le plus haut sommet du pays et le plus haut volcan d’Amérique du Nord. Juste à côté, le Cerro Gordo est surmonté d’un observatoire, et c’est là que nous voulons aller.

Après notre épopée sur l’Iztaccíhuatl, tu te demandes ce que nous venons faire au Parque Nacional Pico de Orizaba ? Non, on ne compte pas le monter ! Son ascension ne peut se faire sans guide et pour cause : il faut traverser un labyrinthe de roche, dans lequel il est facile de se perdre, puis un dangereux glacier. Guide obligatoire ! En tout cas, pour l’ascension via la face Nord. Nous, on accède au parc national par la face Sud du volcan. Ici, pas de neige ni de glacier. Le chemin qui monte jusqu’au refuge, qu’on aperçoit tout en haut, sur les flancs du volcan, semble facile. De quoi nous donner quelques idées… Et si ? 😏



On s’installe pour la nuit à 4 100 mètres d’altitude, au pied du sentier vers le sommet. Il fait frais, mais après le carnaval par 40°, c’est plutôt agréable ! On s’installe sous les pins pour une nuit très calme.
Lundi 27 février
Au sommet du Cerro Gordo, la montagne face au pic d’Orizaba, se trouve un observatoire. C’est là que nous voulons aller. On pourrait monter avec le Jeep par le chemin de service, mais où serait le fun ? Le problème, c’est que les parcs nationaux mexicains sont loin d’être aussi bien organisés que les parcs nationaux américains. Ici, il n’y pas de rangers, pas de cartes des sentiers, pas même de panneaux indicatifs. On essaye de repérer un sentier sur les téléphones. Ok, là, en voilà un ! C’est parti ! Vu d’ici, l’observatoire ne semble pas si loin.

On monte 1 kilomètre sur un chemin bien tracé, puis on arrive face à une barrière. Impossible d’aller plus loin, il semble y avoir une exploitation d’on-ne-sait-pas-trop-quoi. Des ouvriers sont là, on leur demande comment faire pour aller jusqu’à l’observatoire. « Aquí ! » Ils nous montrent la direction de l’observatoire, mais il n’y a aucun sentier. À travers champs ? « Sí, sí ! ». Ah bon. Un feu de forêt a ravagé les alentours il y a quelques jours. Ça fume encore par endroit. Mais au moins, l’endroit est bien dégagé. On s’élance en direction de l’observatoire, avec comme point de repère la clôture de l’exploitation, un peu plus haut.



Lorsqu’on arrive à la clôture, on se rend compte que ce sont des fils barbelés ! Tant pis. Avec les bâtons, on les écarte et on se glisse les uns après les autres au travers. On est sortis de l’exploitation. Et il n’y pas l’ombre d’un chemin. Les garçons évaluent le terrain, cherchent le meilleur angle d’approche. Pas trop raide, pas trop dangereux. Ils repèrent finalement un couloir entre deux parois rocheuses qui semble mener tout droit jusqu’à l’observatoire. La pente est raide et caillouteuse, mais ça devrait le faire.

La galère commence ! D’en bas, la pente semblait raide. Mais une fois qu’on est sur la pente, elle est suuuper raide ! Le sable glisse sous nos chaussures et on s’y enfonce profondément. Plus on monte… et plus l’observatoire semble loin ! 😓 L’effort est intense, surtout que nous sommes haut en altitude. Heureusement que nous sommes maintenant bien acclimatés ! Difficile de se reposer, car quand on prend appui sur une roche, elle glisse sous nos pieds ! Allez, dix pas et une pause. Dix pas et une pause. Petit à petit, l’observatoire semble enfin se rapprocher. Encore un effort et on y est !




Quel effort ! On ne s’attendait pas à un tel périple en partant ce matin. On est récompensés par une belle vue sur la vallée et sur l’imposant pic d’Orizaba, qui s’est paré de quelques nuages pendant l’ascension. On admire la vue, on se repose de la montée, on mange quelques barres de céréales et une pomme, puis c’est l’heure de la descente.

Cette fois-ci, pas de folie. On choisit le chemin le plus long mais le plus sûr : le chemin de service. Il descend en lacets serrés jusqu’au camp de base où sont garés les véhicules. Pendant la marche, nous sommes en pleine réflexion. Thibaud et Margot veulent le tenter. Le pic d’Orizaba. Pas jusqu’au sommet, mais ils veulent essayer d’atteindre les 5 000 mètres qu’ils ont ratés à l’Iztaccíhuatl. Que faire ? L’idée de retenter l’exploit (et qui sait, le surpasser ?) me plaît bien, mais Rémi n’est pas très chaud. Tant pis, on reste raisonnables et on décide de ne pas y aller. On mange rapidement au Jeep, puis on dit au revoir à nos amis, qui tenteront le 5 000 demain matin très tôt (et y arriveront ! 💪) et on redescend dans la vallée. Depuis la route, on a une vue imprenable sur le pic d’Orizaba à droite et sur l’observatoire à gauche.

La route est longue et chaude. Qu’il fait chaud ! Le bruit de la route, la chaleur écrasante, les odeurs, les autres véhicules, les villages animés. On craque et on met la clim. 4 heures de route plus tard, on s’installe dans un lit de rivière non loin de la route, mais bien caché. Il fait une chaleur de plomb, même une fois la nuit tombée ! On passe la soirée dehors, au clair de lune, en essayant d’aérer le Jeep au maximum. La nuit promet d’être chaude !
Mardi 28 février
La nuit a été calme et chaude. Encore beaucoup de route nous attend pour rejoindre la ville d’Oaxaca. Et elle est très montagneuse. Ça tourne dans tous les sens, ça monte et ça descend et qu’est-ce qu’il fait chaud !



On arrive à Oaxaca en début d’après-midi. Oaxaca est la capitale de l’état du même nom. C’est une grande ville de 700 000 habitants. C’est l’effervescence sur les routes. On se faufile dans la circulation jusqu’au garage Jeep. Aujourd’hui, JP a rendez-vous chez le docteur pour la grande révision des 50 000 kilomètres parcourus depuis le début du voyage. On arrive comme une fleur et ils acceptent de nous prendre illico. Parfait ! On patiente 3 heures dans la salle d’attente. Le verdict tombe : JP est en parfaite santé 😀 Rien à signaler. Ça, c’est une super nouvelle ! Ils nous le ramènent et là, c’est la stupeur ! Ils en ont profité pour le nettoyer (et nous le faire payer…). JP n’a jamais été aussi propre ! Il brille de mille feux. Ils ont posé une graisse luisante et poisseuse sur les pare-chocs et sur les pneus. C’est très… brillant. Poisseux. Bizarre. Les pneus n’ont jamais été aussi noirs. Malheureusement, un Jeep, ça aime la poussière. Et la graisse humide et poisseuse attire la poussière comme la peste. Au bout d’une heure, les pneus n’ont jamais été aussi marrons ! On s’installe pour la nuit dans un parking sécurisé près du centre-ville.
Mercredi 01 mars
Aujourd’hui, nous partons à la découverte d’Oaxaca. Il fait extrêmement chaud. On se promène sur le zocalo, ombragé, animé et bordé de magasins et de restaurants. Les ruelles autour du centre historique sont colorées et très branchées et il y a beaucoup de touristes étrangers. On visite aussi la cathédrale Nuestra Señora de la Asunción, toute d’or vêtue.












On rejoint Thibaud et Margot au marché et on part ensemble déguster de superbes tacos de carne dans un petit restaurant qui ne paye pas de mine. On mange pour 2,5 € par personne ! Il fait tellement chaud qu’on s’accorde ensuite une pause dans une auberge de jeunesse. De l’extérieur, le mur austère surmonté d’une porte de garage défraichie n’invite pas à entrer. Mais à l’intérieur, on pénètre dans un bel écrin de verdure, frais, ombragé avec… piscine ! Dommage, nous n’avons pas nos maillots. On se contente de boire un jus de fruit au bar. C’est encore tous les quatre qu’on part ensuite découvrir les environs d’Oaxaca.
3 commentaires
Toujours autant de plaisir à vous lire. Quel courage de gravir toutes ces montagnes ! Mais ça vaut le coup et ça nous permet de profiter de superbes photos !
Encore un volcan … quel spectacle !
On peut dire que les espagnols ont bien laissé leur empreinte au Mexique.
Qui a visité l’Espagne se retrouve en partie au Mexique.
Bisous. Bonne continuation.
Mamie.
MDR le nettoyage de JP !!
Toujours aussi essoufflée de lire vos ascensions….
Bisous.