Ascension d’un nouveau volcan et pas n’importe lequel : le Nevado de Toluca est le quatrième plus haut sommet du Mexique. Nous ne sommes pas montés jusqu’au sommet, mais suffisamment haut pour établir un nouveau record personnel d’altitude ! On visite aussi notre première cité précolombienne, la première d’une longue série au Mexique.
Mardi 14 février 2023
C’est confiants que nous entamons l’ascension en voiture vers le Nevado de Toluca sur un chemin poussiéreux. Virage après virage, on gagne en altitude. Quand tout à coup : « Y a un problème », me dit Rémi. En effet, JP semble souffrir. Rémi écrase l’accélérateur mais le Jeep ralentit jusqu’à caler. Silence. Oh oh. JP souffrirait-il de l’altitude ? Ce serait mauvais signe, car nous ne sommes « qu’à » 3 500 mètres. En analysant la situation, on finit par envisager un autre mal : une essence de mauvaise qualité ! C’est vrai que la veille, nous avons voulu faire quelques économies en faisant le plein dans une station-service pas chère. Grossière erreur ! Heureusement, un bidon de 20 litres sur le toit est rempli d’une « bonne » essence. Illico, Rémi remplit le réservoir pour diluer l’essence. Petite sueur froide au moment de démarrer… Le moteur crachote puis rugit ! Ouf !! On repart prudemment sur quelques mètres, jusqu’à ce que… plus de jus, le Jeep cale à nouveau. On patiente 10 minutes en se demandant s’il ne faudrait pas faire demi-tour plutôt que de prendre le risque de devoir appeler une dépanneuse jusqu’ici… Nouvel essai. Le moteur repart encore une fois. Quel champion ce Jeep ! Rémi accélère pour désencrasser le moteur. On arrive finalement au stationnement sans plus aucun problème. Ce soir, nous campons à 4 100 mètres d’altitude.
Mercredi 15 février
La nuit en altitude a été agitée, mais nous sommes en forme ce matin, prêts à partir à l’assaut du Nevado de Toluca. Ce volcan est le quatrième plus haut sommet du Mexique. Son pic le plus haut culmine à 4 645 mètres d’altitude. L’ascension est courte mais raide. Le souffle est court et les jambes sont lourdes. Nous montons laborieusement jusqu’à la crête du volcan. De là-haut, le vent souffle fort et nous avons une magnifique vue sur les deux lacs du cratère : la Laguna del Sol et la Laguna de la Luna. On descend dans le cratère pour s’en approcher. Le paysage est très sec et balayé par le vent.
Une fois au fond du cratère, nous décidons… de remonter et de gravir l’un des pics du volcan. Le chemin est raide. L’ascension est difficile. Le sable et la roche se dérobent sous nos pieds. On doit faire plusieurs pauses pour reprendre notre souffle. Mais finalement, on atteint le sommet ! Nouveau record d’altitude établi !
La vue est à couper le souffle : d’un côté le cratère du volcan avec ses deux lacs et de l’autre la vallée. On aperçoit même le cône imposant du Popocatépetl à l’horizon, l’un des volcans les plus hauts du pays. On espère bien s’en approcher d’ici quelques jours. Comme toujours, la descente est bien plus rapide et bien plus facile que la montée. On se laisse glisser jusqu’au fond du cratère et on s’arrête au bord du lac le temps de grignoter un snack bien mérité. Pour retrouver le Jeep, nous devons encore remonter sur la crête du volcan et redescendre de l’autre côté. L’effort n’est pas fini !
Nous arrivons au Jeep épuisés. Le vent s’est calmé, alors on en profite pour manger sur place. La vue est toujours aussi belle, mais un lourd nuage de pollution s’est installé dans la vallée. Il faut dire que la ville de Toluca en contrebas compte près de 700 000 habitants. Au moment de démarrer le Jeep, on serre les fesses ! Mais il part sans soucis et on redescend tranquillement de la montagne. Tout semble être rentré dans l’ordre ! Ouf 😌 On passe l’après-midi à travailler à Toluca avant de revenir trouver un bivouac nature au pied de la montagne. On trouve un endroit calme et ensoleillé dans un champ. Il fait beau et chaud, on en profite pour prendre une douche. On mange et au lit ! L’altitude et la randonnée nous ont épuisés.
Jeudi 16 février
Au matin, l’herbe est recouverte d’une bonne couche de givre. On a bien senti qu’il avait fait très frais cette nuit 🥶 Heureusement, les sacs de couchage n’étaient pas loin ! Dès 9 heures, le soleil vient nous réchauffer et c’est en t-shirt que nous prenons le petit-déj’. Depuis que nous sommes au Mexique, nous n’avons pas pris une seule autoroute payante. Le secret ? Ne pas être pressé ! On traverse tous les petits et grands villages, toujours très animés avec les marchés, les centres historiques plein de monde et les petites ruelles encombrées. Beaucoup de mexicains nous sourient et nous saluent. On adore observer les bas-côtés de la route quand on roule, toujours plein de vie. On capture des scènes de la vie quotidienne, on observe les échoppes, les passants, les échanges. En dehors des villages, la route est souvent belle, parfois un peu cabossée. Le GPS nous fait souvent quitter le goudron pour emprunter des petits chemins poussiéreux qu’il pense plus rapide… On gravit des montagnes, on descend dans des vallées, on traverse des villages perchés à flanc de colline puis on retourne dans la montagne. Et on s’arrête ici et là pour prendre des photos et pour remplir nos réservoirs d’eau à une source naturelle.
On arrive à Taxco en début d’après-midi. Nous avons repéré un stationnement près du centre ville. Le GPS nous embarque dans les ruelles de la ville. C’est très pendu et de plus en plus étroit ! Bon JP est petit, ça devrait aller. On s’enfonce toujours plus dans les ruelles, jusqu’à ce qu’un villageois nous fasse de grands signes. « El vehículo no va a passar ! » Ça ne passe plus ! Zut. Il nous aide à effectuer un laborieux demi-tour dans la ruelle très pentue et très étroite. On repart en sens inverse. On prend un autre chemin, mais la même galère recommence.
Cette fois-ci, on suit les minibus locaux. Si eux passent, on devrait passer aussi. On s’enfonce dans le centre ville, il y a un monde fou, beaucoup de circulation, des piétons et des stands de rue sur la chaussée. On se retrouve sur la place principale du village. Tout le monde nous regarde passer avec de gros yeux. On arrive tant bien que mal à trouver un stationnement et c’est avec soulagement qu’on laisse le Jeep pour découvrir Taxco à pied. On est affamés, alors on commence par trouver le mercado pour manger des spécialités locales à bas prix. Le centre ville est très mignon. Il y a plein de coccinelles ! Elles servent de taxi.
Après une crêpe et une glace, on quitte Taxco pour se rendre aux Grutas de Cacahuamilpa. On y arrive sous une chaleur de plomb. Ça tombe bien, on va aller se rafraîchir dans les grottes. Mais ça, c’était sans compter leur prix excessivement cher. Tant pis, on abandonne. Comme on a déjà payé 50 $MEX pour accéder au stationnement, on décide de dormir ici. Dans la soirée, les touristes quittent les lieux, les petites gargotes ferment et on se retrouve seuls. Tout est calme, un chien errant est là pour nous tenir compagnie et il fait super bon. La nuit va être bonne ! Sauf que… Rémi est malade ! Finalement, la nuit est agitée 🤒
Vendredi 17 février
Dès 8 heures, de gros cars de touristes affluent sur les lieux. C’est le moment de s’en aller. Nous allons aujourd’hui visiter notre premier site précolombien. Xochicalco est une ancienne cité mésoaméricaine. Elle a été construite en 650 après J.C. suite à la chute de l’empire de l’immense et prospère cité de Teotihuacan, et abandonnée en 900 après J.C. En 250 ans de prospérité, les habitants ont érigé une imposante cité, devenue un centre religieux et administratif important de l’époque. À son apogée, la cité abritait environ 20 000 habitants. Sa chute semble avoir été causée par des rebellions villageoises contre l’armée et les nobles qui dirigeaient la cité. Les temples et bâtiments semblent avoir été incendiés et des objets luxueux comme des poteries ont été retrouvés brisés.
On commence par le musée, très moderne, qui présente quelques belles pièces de poteries parfaitement restaurées. On en apprend plus sur les traditions et les habitudes des habitants de l’époque. Puis on s’en va à la découverte du site. On y trouve la Grande Pyramide qui trône sur la Place Principale, un observatoire, l’acropole où vivaient les classes sociales les plus riches, trois terrains de jeu de balle (ou jeu de pelote), un jeu rituel très pratiqué en Mésoamérique où les gagnants avaient l’honneur d’être sacrifiés aux Dieu, en tout cas ici à Xochicalco. On trouve aussi la Pyramide du Serpent à Plumes, un temple richement orné où avaient lieu les cérémonies religieuses.
Après cette belle visite et un repas pris en bord de route, nous reprenons la route avec pour objectif de pouvoir dormir ce soir au plus près du Popocatépetl. Enfin ça, c’est ce qui était prévu. C’était sans compter sur la police qui en avait décidé autrement !
2 comments
Sympa tout ça….
Pas facile de circuler dans ces petites ruelles en pente mais c”est très pittoresque.
Impressionnant cratère.
Bisous.
Mamie