Mexique, México – Le Popo et Teotihuacan

Voyager c’est bien, se reposer c’est bien aussi ! Nous nous sommes installés pendant cinq jours dans un camping près de Mexico City où nous avons passé nos journées à… ne rien faire de spécial ! Ah si, on a tout de même visité la célèbre cité de Teotihuacan, un site incontournable du Mexique.

Vendredi 17 février 2023

Ce soir, nous voulons voir le « Popo » de plus près. Le Popo, c’est le petit nom du Popocatépetl, le deuxième sommet le plus haut du Mexique, avec 5 426 m. Il signifie « montagne fumante ». Et fumant, il l’est !Depuis quelques jours, nous suivons sa forme massive qui se détache à l’horizon, toujours plus près. Le Popo menace de sa silhouette parfaite plusieurs dizaines de millions d’habitants des agglomérations de Mexico, la capitale et de Puebla. Sa dernière explosion remonte à 2020 : un nuage de cendre a été expulsé jusqu’à 8 000 mètres d’altitude. Il y a une semaine, nous avons reçu un message d’alerte sur Ariane nous indiquant que le volcan était particulièrement actif en ce moment. Un périmètre de sécurité de 12 kilomètres a été établi autour du cratère fumant 🌋 On trouve un endroit pour camper non loin du parc national du volcan. Qu’il est beau et impressionnant, avec son cône parfait et son nuage de fumée qui s’en échappe régulièrement !

À 21 h 30, nous sommes au lit devant une série. Des gyrophares suivis d’une sirène de police nous réveillent. Rémi sort. Les deux policiers sont très sympathiques, mais refusent catégoriquement qu’on dorme ici. D’après eux, l’endroit n’est pas safe. Pas à cause du volcan, mais à cause des « gens ». Bon. On se fait escorter, tout gyrophare, dans la nuit jusqu’au village le plus proche. La voiture s’arrête en bord de route et le policier nous dit qu’on peut dormir ici. Ici, au bord de la route étroite, en pleine pente, à côté d’un village sombre et désert. Est-on censés être plus en sécurité ici ? On sort l’appli IOverlander et on trouve une station-service Pemex à quelques mètres. Le policier accepte de nous y escorter. On se gare entre deux camions. Le commissariat est juste en face ! Tout le monde est content.

Samedi 18 février

Notre première nuit dans une station-service a été étonnamment calme et on a bien dormi. On refait la route en sens inverse pour rejoindre le Parque nacional Iztaccíhuatl-Popocatépetl. Vue sur le Popo fumant d’un côté, vue sur l’Iztaccíhuatl, le troisième plus haut sommet du Mexique avec ses 5 215 mètres. C’est lui que nous comptons gravir la semaine prochaine. On profite d’être sur place pour prendre quelques renseignements et évaluer le terrain. L’ascension est réputée difficile et il faut réserver une nuit au camp de base. On part ensuite pour une petite randonnée de 4 kilomètres qui offre des vues spectaculaires sur les deux volcans. On attend, on attend et on est gratifiés d’un beau panache de fumée par le Popo !

De retour en ville, on fait un bref arrêt pour acheter un poulet grillé au feu de bois qu’on déguste dans une station-service. C’est dire qu’il n’est pas facile de trouver de jolis endroits pour pique-niquer au Mexique. Il n’y a pas d’aire de repos et les bords de route sont passants, bruyants, poussiéreux et sales, pas idéal pour un pique-nique bucolique.

On s’arrête faire quelques courses, car on prévoit de faire une pause de plusieurs jours dans un camping pour se reposer un peu avant l’ascension. Notre camp de base pour ces prochains jours est le camping Mi Lindo Mexico, proche de Mexico et encore plus proche de la grande cité de Teotihuacan. À notre arrivée, grosse surprise : Tom, Alison et leurs trois enfants de la chaîne Youtube Nesta autour du monde sont ici, avec leur combo overland Defender et remorque. Quel setup ! À peine arrivés, nous sommes invités à l’anniversaire d’Énoha, qui fête aujourd’hui ses 12 ans ! Tarte aux fraises, crumble, boissons, on est gâtés pour notre arrivée ! 😊

Dimanche 19 et lundi 20 février

La vie est douce au camping Mi Mexico Lindo, très douce. Les journées sont chaudes, très chaudes. Mais la douche est froide, très froide ! On ne fait pas grand chose, mais les journées défilent tout de même super vite. Rémi s’occupe de la maintenance du Jeep pendant que je m’occupe du blog. On fait un peu de ménage, on lave et répare notre réchaud à essence, qui avait la mauvaise habitude de repeindre nos poêles et casseroles d’une bonne couche de suie. On fait un peu de sport, mais pas trop, car l’ascension du volcan dans quelques jours promet d’être ardue et il ne faut pas qu’on soit courbaturés. On fait aussi découvrir le Jeep à nos voisins Tom et Alison qui à leur tour nous présentent leur setup. On passe vraiment pour des touristes à côté ! 😂

À 10 minutes à pied du camping se trouve l’entrée d’un des sites les plus touristiques du Mexique : Teotihuacan. Aussi, tous les matins, nous sommes réveillés par des bruits étranges, qu’on prend d’abord pour des rafales de vent. Mais impossible, la tente ne bouge pas. On passe le nez dehors et on se retrouve alors face à un magnifique spectacle.

Des montgolfières ! Des dizaines de montgolfières. Elles survolent au lever du soleil les temples de Teotihuacan. Et elles passent juste au-dessus du camping, parfois très près. Si près d’ailleurs que l’une d’elles finit même par se poser sur le terrain de foot !

On fait une petite excursion en ville pour faire un peu d’intendance : déposer le linge à la lavandería, déposer les chaussures de Rémi à la zapatería pour refaire des coutures, passer au supermarché et se balader au mercado pour faire quelques courses.

Mardi 21 février

La cité de Teotihuacan a prospéré de 100 avant J.C. à 650 après J.C. À son apogée, vers 450 après J.C., elle était la cité la plus puissante de Méso-Amérique et probablement la plus grande cité précolombienne. Elle comptait alors près de 100 000 habitants (ce qui était énorme pour l’époque !) et avait une superficie de 25 km². Teotihuacan a été fondée par la civilisation Teotihuacan, dont on sait aujourd’hui encore peu de choses. Les Aztèques sont arrivés bien plus tard, au XIII^e siècle, alors que la ville avait déjà été abandonnée depuis longtemps. C’est eux qui ont donné à la cité le nom de Teotihuacan, qui signifie le « lieu où naissent les dieux ». Le site archéologique a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1987.

La pyramide du Soleil est l’édifice le plus imposant de la cité. Elle est haute de 65 mètres et possède une base de 244 mètres. Un temple était édifié à son sommet, dont il ne reste rien. Contrairement à ce que pensaient les archéologues qui lui ont donné son nom, elle était dédiée au dieu de la pluie Tlaloc, et non au soleil ! Les Aztèques en firent un lieu de pèlerinage. L’intérieur de la pyramide n’a toujours pas été entièrement fouillé. Peut-être reste-t-il quelques mystères à découvrir sur cette civilisation mystérieuse depuis longtemps disparue ?

La pyramide de la Lune mesure 43 mètres de haut. Contrairement à la pyramide du Soleil qui a été construite en une seule phase, la pyramide de la Lune est le résultat de la superposition de plusieurs monuments, ajoutés à différentes époques. Des restes humains ont été découverts à l’intérieur de la pyramide lors de fouilles, probablement sacrifiés lors de rituels religieux.

Les deux pyramides sont reliées par la Chaussée des Morts, l’avenue principale de Teotihuacan, qui fait 2 kilomètres de long. Elle a été nommée ainsi par les Aztèques qui pensaient, à tort, que les temples qui longent l’avenue étaient des tombeaux. Ils s’agissaient en réalité de bâtiments administratifs et de temples dédiés aux dieux secondaires.

Le Temple du Serpent à Plumes, ou le temple de Quetzalcoatl, est l’édifice le plus richement décoré de la ville. L’ensemble de l’édifice était peint en couleurs. Le temple est décoré de têtes de serpent à plumes sculptées. Leurs yeux étaient jadis sertis de pierres de jade. Des squelettes humains ont été retrouvés lors de fouilles, mains liées dans le dos et accompagnés d’objets précieux, permettant de penser qu’il s’agissait de sacrifices humains rituels. Les raisons de l’effondrement brutal de la cité autour de 650 après J.C. sont encore mystérieuses. Plusieurs hypothèses sont évoquées : une invasion étrangère, une épidémie, un appauvrissement des sols, un changement climatique ou une révolte des populations les plus pauvres.

De retour au camping, nous sommes assommés par la chaleur. Mais il faut retourner en ville récupérer notre linge et les chaussures de randonnée. Heureusement, Tom doit aussi aller faire quelques courses en ville et il propose de nous y déposer. On a droit à un petit tour dans le Déf’, quelle classe ! On mange ensuite tous ensemble et on passe la soirée à parler voyages, véhicules, itinéraires, Youtube. On leur raconte nos aventures en Alaska, où ils comptent bien aller l’été prochain !

Mercredi 22 et jeudi 23 février

Deux fois par semaine, un boulanger vient livrer les résidents du camping en pain frais et viennoiseries. Les Nesta, qui sont des habitués (ça fait 1 mois et demi qu’ils sont ici !) passent commande. On prend deux baguettes, une miche de pain et deux chocolatines. Inutile de dire qu’on s’est fait plaisir ! Le petit-déj’ est un délice !

On passe ensuite la journée à travailler et à flâner dans le camping. La journée est un peu plus « fraiche » que les précédentes et la douche glacée semble encore plus glacée que d’habitude. Tant pis ! C’est passage obligé, car le terrain est assez poussiéreux et ça vole dans tous les sens.

D’ailleurs, le lendemain matin, c’est grand ménage ! Après un nouveau petit-déjeuner du tonnerre, on sort la plupart de nos affaires pour un dépoussiérage en bonne et due forme du JP et de la tente de toit. On mange sur le pouce, car on doit prendre la route au plus tôt de l’après-midi. Après cinq jours de repos au camping, on s’apprête à repousser nos limites pour vivre une aventure qui s’annonce épique. Mais avant, on dit au revoir à Tom, Alison, Saona, Énoha et Natéo ! Peut-être qu’on se recroisera un jour sur les routes du monde. En attendant, on continuera de les suivre sur Youtube !