Les volcans, cette passion ! Depuis notre voyage en Indonésie, nous adorons nous en approcher au plus près. Aujourd’hui, nous gravissons notre premier volcan mexicain : le Nevado de Colima. Une ascension de nuit pour un lever de soleil glorieux ! Et en prime, un record personnel d’altitude ! Grandiose !
Samedi 11 février 2023
Le Parque Nacional Volcán Nevado de Colima, au Sud de l’État de Jalisco, héberge deux grands sommets : le Volcán de Colima culmine à 3 958 mètres d’altitude. Impossible de le gravir, car il est en activité. Le Nevado de Colima, qui fait face au volcan, culmine à 4 430 mètres d’altitude. Il est éteint et c’est lui que nous allons gravir, en partie, ce matin !
Les guides du groupe d’étudiants rencontrés la veille ont bousculé nos plans : ils nous disent en effet que le meilleur moment pour gravir le volcan est tôt le matin, afin d’admirer le lever du soleil. Il n’en faut pas plus pour nous motiver à avancer le réveil ⏰ Il sonne à 5 h 15 après une nuit agitée. Dur de bien dormir en altitude ! Heureusement, nous n’avons pas mal à la tête et rien qui nous fait craindre de souffrir du MAM, le mal des montagnes. Du givre recouvre le sol. C’est dans la nuit noire que nous nous habillons et buvons un café et un thé chauds, histoire de se réchauffer. À 6 heures, nous partons à la lueur des lampes frontales sur le chemin bien balisé. Du moins au début ! Le voilà qui se sépare en deux. Plutôt à droite ou à gauche ? On prend à droite, alors qu’il fallait aller à gauche… Lorsqu’on s’en aperçoit, Rémi nous fait couper à travers bois pour retrouver le sentier. L’altitude se fait sentir : le souffle est court et les jambes sont lourdes. Nous grimpons toujours plus haut à mesure que le jour se lève. En 1 h 30, nous atteignons la crête du Nevado de Colima, à 4 060 mètres d’altitude. Nous sommes euphoriques : nous venons de battre notre record d’altitude ! Et quelle vue !
Le soleil arrive en même temps que nous. On le regarde se lever sur la vallée en contrebas et sur le volcan de Colima, juste en face. Les guides nous ont prévenus qu’il n’était pas en éruption, mais qu’il était tout de même possible de le voir fumer. On attend, plein d’espoir, mais nous n’avons pas la chance de le voir cracher son panache de fumée. Dommage !
Après les photos pour immortaliser le moment et un rapide en-cas, c’est parti pour la descente. On adore descendre les volcans ! Notre technique est bien rôdée : on court sur le flanc du volcan, se laissant emporter par la pente et glisser sur le sable. Aussi, nous redescendons en 35 minutes ce que nous avons mis 1 h 30 à monter ! Nous atteignons le Jeep couverts de poussière et affamés. Pour JP aussi, la descente est plus rapide que la montée. On rejoint la route en 1 h 30, puis c’est parti pour 300 kilomètres. Sauf que… 300 kilomètres sur une route mexicaine, c’est un calvaire : il y a des topes partout, et surtout quand on s’y attend le moins, des camions ultra chargés, encore des topes, des routes défoncées, des nid-de-poule et des traversées de village laborieuses. On longe d’immenses propriétés encadrées de fils barbelés et fermées par de hauts portails avec caméras de sécurité. Ce sont des champs d’avocatiers ! Dans le Michoacán, l’avocat vaut de l’or ! Les cartels locaux l’ont bien compris et font peser de lourdes menaces sur les producteurs : chantage, menace, rackets. Finalement, nous parcourons 300 kilomètres en 7 heures !
Nous arrivons épuisés au village de San Juan Parangaricutiro. Enfin, ce qu’il en reste ! En 1943, un volcan naît à quelques kilomètres du village : le Paricutín, aujourd’hui un des plus jeunes volcans au monde. L’éruption dure 9 ans. Le village est alors englouti par une coulée de lave lente mais inexorable. Seul le clocher de l’église est encore debout, qui s’élève au milieu de la coulée de lave refroidie !
Ce soir, on s’offre un camping au Centro Turistico de Angahuan. Depuis le mirador, la vue sur le Paricutín au coucher du soleil est magnifique. On ouvre la tente sous les pins et on essaye la douche. Elle est rustique mais chaude. Enfin ça, c’est ce qu’on nous dit. En réalité, elle est chaude 30 secondes, puis froide le reste du temps 😞 Courage !
Dimanche 12 février
La nuit a été bien meilleure que la précédente. Nous sommes motivés et on retourne tester la douche. Cette fois-ci, elle est si brûlante qu’on ne peut pas rester sous l’eau ! Décidemment, on n’y arrive pas. On traine au camping toute la matinée, entre vaisselle, pancakes, rangement du Jeep, repliage de la tente, plans en drone.
Puis nous prenons la route de Pátzcuaro. Encore une ville coloniale ! Et oui, c’est encore très mignon. Le centre ville est très bien uniformisé, avec ses maisons blanches au soubassement rouge. Nous nous promenons au hasard des ruelles et on se fait happer par le marché local, toujours très animé. La foule est nombreuse. Quelques mètres plus loin, une autre place, beaucoup plus guindée. Ici, pas de locaux, mais des touristes fortunés flânant entre les boutiques huppées, les hôtels de luxe, les cafés branchés, les galeries d’art. Deux mondes qui ne se côtoient pas.
Mardi 14 février
Après une journée de pause dans la grande ville de Morelia, nous rejoignons les montagnes. La nuit à 3 300 mètres d’altitude est fraîche mais bonne. Nous partons ce matin découvrir la Reserva de la Biosfera Mariposa Monarca, une réserve de papillons Monarque. Un guide nous accompagne à travers la forêt jusqu’à l’endroit où, chaque hiver, migrent des centaines, des milliers, des millions de papillons Monarque ! 🦋
Nous sommes au sanctuaire de la Sierra Chincua, un des deux sanctuaires de la région ouvert au public. Au milieu de la forêt de conifères, dans un endroit très localisé, nichent de 17 à 20 millions de papillons. Ils ont migré ici depuis le Canada et les États-Unis pour passer l’hiver au chaud et se reproduire. Au moment où nous arrivons, ils se réveillent à peine d’une nuit bien fraîche et sont regroupés en grappes pour se tenir chaud. Les branches et les troncs des arbres en sont recouverts ! Une grappe sur une branche peut peser jusqu’à 25 kg ! Malheureusement aujourd’hui, il ne fait pas assez chaud pour les voir s’envoler par milliers. On se contente donc de les admirer sur leurs branches et d’en voir quelques uns voleter autour de nous.
Nous prenons ensuite la route jusqu’à la grande ville de Toluca, car nous comptons demain gravir le Nevado de Toluca ! Encore un volcan. Eh oui, on te l’a dit : on adore les volcans !
2 comments
Bravo pour le record d’altitude !!
Bisous
Impressionnant tous ces papillons !
Je vous souhaite de voir quelques fumées volcaniques !!!!
Bisous.
Mamie