De nombreux voyageurs décident de ne pas visiter le Honduras. D’abord parce que le Honduras présente peu d’attraits comparé à ses populaires voisins, ensuite parce que le pays est actuellement en crise. Au moment où nous entrons au Honduras, le pays est en état d’urgence et la situation est tendue. La nouvelle politique de répression du gouvernement, qui n’est pas sans rappeler celle mise en place par le Salvador en 2022, a entrainé des dizaines de milliers d’arrestations en quelques semaines et de fortes tensions avec les maras, les gangs d’Amérique Centrale. C’est donc avec un peu d’appréhension et déterminés à rester prudents qu’on aborde ce nouveau pays.
Vendredi 26 mai 2023
Le passage de frontière Salvador – Honduras ne présente aucune difficulté. On change quelques dollars américains en lempiras, la monnaie locale. 1 US$ = 24 lempiras. À cause d’un problème technique, on doit ensuite patienter plus d’une heure côté Honduras pour obtenir le permis d’importation du Jeep.
Après quoi, nous sommes autorisés à quitter la zone frontalière pour prendre la route. Un mot d’ordre : prudence. Nous sommes déterminés à rester sur les routes principales, à ne pas faire de camping sauvage et à éviter les grandes villes. Ainsi, pour éviter une route secondaire où des agressions ont été reportées, nous faisons un détour de 2 h. Nous restons sur la route principale, mais elle n’a de principale que le nom ! On peut le dire, c’est au Honduras qu’on a été confrontés à la pire conduite depuis le début du voyage. À mesure que les kilomètres défilent laborieusement, on se rend compte qu’on va arriver tard. Très tard. De nuit, même 😬 Bon, ce soir, pour la prudence on repassera ! On roule prudemment, doucement jusqu’à Sian Kaan Campground, où on arrive à 19 h avec un peu de stress. Mais ouf, c’est ouvert. On découvre un vaste terrain engazonné, parfait pour passer une nuit en toute sécurité.
Samedi 27 mai
Notre première nuit au Honduras a été chaude et paisible. Il est encore tôt lorsqu’on arrive devant l’entrée de notre neuvième et dernier site maya : Copán, plus grande cité du Sud de l’Empire Maya. L’entrée au site est excessivement chère pour le Honduras : 30 US$ à deux, un prix touriste qui n’inclut ni le musée, ni les tunnels souterrains creusés sous les temples lors des fouilles. Mais dès l’entrée, une magnifique surprise nous accueille : des aras !
Des dizaines de splendides aras habitent les lieux. Ils sont entièrement sauvages et profitent des mangeoires de fruits mises à leur disposition et à celle des autres oiseaux des lieux. Leurs cris rauques résonnent parmi les arbres. Nous sommes émerveillés de pouvoir les observer de si près ! Quelle chance !
Le site maya de Copán est très joli. Mais après neuf sites mayas, dur de s’émerveiller encore face à des ruines, aussi belles soient-elles ! Ce qui fait notamment la renommée du site, ce sont les sculptures particulièrement bien conservées et l’incroyable escalier de 63 marches. Cet escalier est le joyau du site. Les 1 100 blocs de pierre volcanique dont il est constitué sont chacune ornées d’une hiéroglyphe, formant ainsi le plus long texte connu de la civilisation maya, un récit de l’histoire du royaume et de ses souverains.
La visite du site nous prend plus de deux heures, dont la moitié à admirer les aras ! Ils sont partout, dans les arbres, sur les mangeoires, dans les airs, volant en couple. On repart d’ailleurs avec une belle collection de plumes ramassées par terre.
C’est affamés qu’on quitte Copán, alors direction le premier comedor qu’on trouve sur la route. Et pour notre premier repas au Honduras, c’est… pupusas ! Malheureusement, on tombe mal et ceux-ci ne sont pas très bons. Vu son air dubitatif, Rémi semble l’avoir prédit rien qu’en les regardant ! 😅 On roule une bonne partie de l’après-midi en direction de la côte Est. La route est parsemée d’embûches, entre traversée laborieuse de villes, chaussée défoncée et camions doublant à toute allure. Comment s’étonner de les voir finir dans le fossé ?
C’est avec soulagement qu’on arrive au restaurant El Charancaco pour passer la nuit. La gérante, d’abord surprise de nous voir débarquer, nous accueille finalement avec plaisir. Elle nous fait visiter la propriété, qui est en fait bien plus qu’un restaurant ! On y trouve de jolis cabanas, une basse-cour bien peuplée et même des tortues d’eau douce dans un bassin ! À la vue de la vingtaine de coqs qui se promènent librement dans le jardin, on sait que ce soir, c’est boule Quies assuré ! Comme on est accueillis gratuitement, on mange au restaurant pour la remercier de son accueil.
Dimanche 28 mai
La route est longue et chaude jusqu’à la côte caribéenne. On contourne la grande ville de San Pedro Sula, classée parmi les villes les plus dangereuses au monde et on met cap au Nord pour visiter le fort de San Fernando de Omoa. Il s’agit d’un ancien fort militaire espagnol en service jusque dans les années 1800.
Le fort est dans son jus, mais plutôt bien conservé. On visite librement les différentes salles : la cuisine des troupes, la cuisine des officiers, la cuisine du colonel, les quartiers des troupes, les quartiers des officiers, les salles de stockage des armes et de la poudre, etc. Tout est vide, froid et humide. La vie à l’époque ne devait pas être très marrante !
On termine la visite en sueur. Que calor ! On met la clim et c’est parti pour la route retour vers San Pedro Sula. La visite était certes sympa, mais c’est quand même beaucoup de route pour visiter un fort ! On fait un arrêt au BK pour reprendre des forces, puis on roule vers Miami ! Mais non, on ne retourne pas aux US ! Miami, Honduras, sur la côte caraïbe !
3 comments
Magnifiques les aras ! Mais surtout soyez prudents !
Magnifiques ces oiseaux ….mais restez pas trop dans ce pays.
Bisous. Mamie
Je confirme : ils sont magnifiques ces aras !!!
Même le fort est beau dans son jus avec son jardin arboré bien entretenu.
Bisous