États-Unis, Californie – JP dans la Vallée de la Mort

On the road again ! Après deux semaines de pause en France, nous sommes de retour sur les routes des États-Unis. Un petit tour à Valley of Fire pour se remettre en jambe, puis nous entrons dans notre dernier État du voyage, promesse de beaucoup d’aventures : la Californie ! Au programme : découverte d’un des parcs les plus légendaires des US : la Vallée de la Mort.

Mercredi 07 décembre 2022

Les derniers jours aux États-Unis avant notre retour en France ont été chaotiques : un covid inattendu qui nous a mis k.o. plusieurs jours de suite, un retour en France anticipé pour Rémi, des déboires stressants et exaspérants avec notre assurance voyage pour le rapatriement d’urgence, quatre jours seule à Las Vegas pour moi, des dégâts sur le Jeep sur la route de l’aéroport… Après tout ça, nos deux semaines en France, à profiter de notre famille, de nos amis et de la bonne chère française, ont été une bouffée d’air frais, beaucoup de bonheur, un retour au confort et à la « vie normale »… et ont filé à toute allure ! Nous arrivons à Las Vegas par deux vols séparés. Le trajet a été long. Nous sommes épuisés et nous passons 30 minutes à chercher le Jeep dans le parking de l’aéroport. Il est là, à nous attendre patiemment depuis deux semaines. Abîmé, mais en bonne santé. Nous passons la nuit au Circus Circus, un hôtel-casino. Dernière nuit de confort, dans un vrai lit, avec une douche chaude et une chambre chauffée.

Jeudi 08 décembre

Nous quittons le Circus Circus un peu à regret à 11 heures, après une longue nuit réparatrice. Après deux semaines de confort, nous redoutons un peu le retour à la vie à la dure. On s’habitue vite au confort… Nous passons chez Walmart pour faire le plein de courses. Puis chez Shake Shack pour un bon burger. En fin d’après-midi, nous quittons Las Vegas pour nous installer au bord du lac Mead. Il est 17 heures et il fait déjà nuit noire. Épuisés par le voyage et le décalage horaire, nous nous couchons à 19 heures sans manger.

Vendredi 09 décembre

Couchés à 19 heures, levés à 7 heures ! Nous nous réveillons sous un magnifique soleil et une température très agréable de 10°C. On prend le petit-déjeuner en savourant ce retour à la nature et au calme et on retrouve nos vieux réflexes : allumer le réchaud, préparer le petit-déjeuner, faire chauffer le lait, déjeuner dehors, au soleil, en pleine nature, seuls au monde. Quel bonheur ! Sur le GPS, nous sommes dans le lac. En réalité, les berges de celui-ci se trouvent bien plus loin, si loin que nous ne les voyons pas parmi les collines qui nous entourent !

Nous prenons enfin le temps de faire le tour du Jeep pour évaluer les dégâts faits à l’aéroport, en passant sous un portique solide de 8’ alors que le Jeep en fait 8’2… Une barre du rack de toit est brisée. Nous sommes déjà en contact avec Front Runner pour récupérer une nouvelle pièce lors de notre passage dans leur entrepôt de Los Angeles. Le réservoir d’eau est mal en point, mais il ne fuit pas. Nous le ferons réparer au Mexique. En revanche, il y a un dégât que nous n’avions pas encore vu : la tente. Le choc a fait reculer la partie supérieure de plusieurs centimètres. Les dégâts sont conséquents, mais on arrive tout de même à la déplier. Ce n’est que matériel, mais ça fait quand même mal au cœur 😢

À 10 heures, nous partons pour Valley of Fire State Park. Il faut payer 15 $ de droit d’entrée pour partir à la découverte de ce magnifique parc régional à la pierre rougeâtre. Dès les premiers mètres, nous sommes subjugués par les paysages immenses et arides. Deux semaines en France et nous avons vite oublié la grandeur des paysages ouest américains. C’est comme si nous les redécouvrions pour la première fois. Et qu’est-ce que c’est beau !

Nous parcourons la route du parc jusqu’au bout, où nous laissons le Jeep pour une petite randonnée, White Dome. Puis, une deuxième randonnée nous promet la découverte d’une flamboyante Fire Wave. Certes, elle est belle, mais à côté de The Wave en Arizona, elle fait tout de même pâle figure 🤪 C’est vrai que les paysages se ressemblent, en tout cas.

Nous reprenons ensuite la route vers un autre secteur du parc, pour découvrir des pétroglyphes vieilles de 2 000 ans, quelques mouflons d’Amérique et une petite arche.

À 16 heures, le soleil est déjà bas à l’horizon. Nous retournons dormir au même endroit que la veille, près du lac Mead. La nuit tombe très rapidement et on cuisine notre soupe de patates douces dans le noir. Il n’est même pas 17 heures ! Au loin, les lueurs de Las Vegas embrasent le ciel. Nous sommes sous le couloir aérien et on attend que la soupe cuise en regardant les avions passer au-dessus de nos têtes, de plus en plus bas, pour atterrir derrière les collines.

Samedi 10 décembre

Nous sommes réveillés depuis 6 heures et nous attendons patiemment que le soleil daigne se lever pour mettre le nez dehors. Aujourd’hui, c’est décidé, nous allons enfin découvrir le barrage Hoover. C’est la troisième fois que nous passons devant, et jusqu’à présent nous n’avions jamais eu le temps de nous y arrêter ! À l’entrée, surprise, on se fait arrêter par les services de sécurité. Ils veulent fouiller le Jeep. On nous demande d’ouvrir la caisse de toit et… la tente ! Euh, z’êtes sûr, monsieur ? C’est que c’est la galère ! Heureusement, il nous fait seulement dézipper la bâche, jette un coup d’œil à l’intérieur et semble satisfait. Ouf ! Nous pouvons accéder au barrage.

Hoover Dam est situé à la frontière entre le Nevada et l’Arizona, dans le Black Canyon de la rivière Colorado. Les centrales électriques du barrage fournissent de l’énergie aux États du Nedava, de l’Arizona et de la Californie ! Il a été construit entre 1931 et 1936 et a créé le lac Mead. Ce lac, quand il est plein, est d’ailleurs le plus grand réservoir d’eau aux États-Unis, mais il n’a plus été plein depuis 1983 ! Il fournit en eau plus de 20 millions de personnes, mais son niveau ne cesse de baisser en raison des sécheresses et de l’augmentation de la demande… On voit d’ailleurs nettement la démarcation indiquant où se situait le niveau de l’eau auparavant. Si on habitait à Vegas, on serait inquiets !

En parlant de Vegas, nous y revoilà ! On a une très bonne raison d’y revenir : le match des bleus ! 🇫🇷 Le quart de finale de la coupe du monde est à 11 heures, et hors de question de le rater ! Nous avons repéré un British Bar près du centre-ville. Clairement, pour un match contre l’Angleterre, nous sommes en terrain ennemi, mais quelques frenchies sont là pour nous tenir compagnie. L’ambiance est au rendez-vous ! On passe 1 h 30 de folie dans une ambiance survoltée. Quand nos voisins de table hurlent de joie, on crie de désespoir, et inversement. La mauvaise foi règne d’un côté comme de l’autre à chaque faute. À la fin du match, fairplay, on a droit à des félicitations 😃 Après toutes ces émotions, on s’arrête dans un restaurant mexicain pour manger des burritos. Le patron est du San Salvador et on passe le repas à sympathiser et à échanger des conseils. Il est ensuite temps de quitter Las Vegas, pour de bon cette fois. Nous partons en direction d’un des plus célèbres parcs de l’Ouest américain : Death Valley !

Dimanche 11 décembre

La nuit a été venteuse. Nous nous réveillons au petit matin sous un ciel nuageux et toujours autant de vent. Après une rapide douche dans une station-service, nous prenons la route pour le parc national de la Vallée de la Mort. Un parc mythique qu’on a hâte de découvrir sans savoir à quoi s’attendre. La pluie s’invite sur la route, mais rien ne peut gâcher notre excitation lorsqu’on passe le panneau d’entrée en Californie. Notre douzième et dernier État américain ! Nous arrivons à Death Valley en fin de matinée et nous partons immédiatement découvrir la vue depuis Dantes View, à 1 669 m d’altitude. Le vent est glacial et il fait 5 C, ressenti -5°C. Notre premier aperçu de la Vallée de la Mort en contrebas nous laisse sans voix, mais il fait si froid qu’on ne s’attarde pas !

De 1 600 m d’altitude, la route descend en pente douce sur plusieurs kilomètres. Bientôt, un panneau nous indique que nous sommes au niveau de la mer. Il y a toujours autant de vent, mais la température est montée à 15°C. C’est bien plus raisonnable ! On s’arrête à Zabriskie Point pour admirer les badlands et manger des pâtes à la carbonara sur le parking.

Après avoir récupéré une carte du parc et pris quelques conseils auprès des rangers, on se rend à Badwater Basin. La route serpente au fond de la vallée, encadrée de hautes montagnes. Le paysage est sec et aride, balayé par un vent violent. On imagine sans peine la chaleur qu’il peut faire ici en été. Death Valley est d’ailleurs l’un des lieux les plus chauds au monde. Le record de température de l’air enregistré ici date du 10 juillet 1913, où il a fait 57°C ! La température au sol est souvent enregistrée au-dessus de 90°C. Death Valley est le parc national le plus chaud, le plus sec et le plus bas.

Badwater Basin, c’est le point le plus bas d’Amérique du Nord. On se trouve ici à -85 mètres d’altitude. On y trouve un désert de sel sculpté par les vents. Nous marchons au milieu de la vallée, sur un chemin de sel. Le paysage est tout simplement magnifique. Hostile, mais magnifique ! Malgré le vent, on est bien contents d’être là en décembre.

À 16 heures, le soleil disparaît derrière les montagnes et le paysage est brusquement plongé dans l’ombre. Le froid s’installe. Death Valley est le plus grand parc des États-Unis continentaux et, pour s’éviter quelques heures de route pour en ressortir et trouver un spot pour dormir, on prend un emplacement de camping. Plus de 260 emplacements sont disponibles au Sunset Campsite, mais seulement une dizaine de RVs sont présents aujourd’hui. Pour l’emplacement, on a l’embarras du choix ! On s’installe face au vent pour pouvoir cuisiner à l’abri. Que fait-on des jaunes d’œuf lorsqu’on cuisine une carbonara et qu’on n’utilise que les jaunes ? Une mousse au chocolat ! Miam ! 😋

Lundi 12 décembre

Au matin, le vent est enfin tombé. Le soleil est déjà levé lorsqu’on prend notre petit-déjeuner et il fait particulièrement bon. On déguste notre mousse au chocolat avec délice face à un paysage grandiose, tout en préparant notre journée. Le bonheur du voyage !

C’est parti pour découvrir le Nord du parc ! Au bout de quelques kilomètres, nous sommes coupés net dans notre élan : la route est fermée. Ça, ce sont les risques à découvrir un parc hors saison : outre les risques dus aux intempéries, de nombreux travaux d’entretien sont réalisés à cette période. Tant pis, nous changeons nos plans et partons pour un autre secteur du parc. Nous enchainons les kilomètres face à un paysage spectaculaire.

Changement de décor à Mesquite Flat Sand Dunes, un désert de dunes de sable très localisé. Le paysage a bien changé, mais est toujours aussi beau. Pendant deux heures, on se promène entre les dunes, jusqu’à gravir la plus haute de toutes pour pouvoir admirer la vallée d’en haut. Magnifique !

Nous nous rendons ensuite à Mosaic Canyon. On déjeune sur le parking, au soleil. C’est très agréable. Puis, nous partons à la découverte du canyon. La randonnée de 5,4 kilomètres aller-retour nous emmène au fond de ce canyon sec à la roche colorée. Plus on avance dans le canyon, et plus il nous faut faire de l’escalade sur la roche rendue glissante par l’eau et le passage des randonneurs. La randonnée se termine en cul-de-sac. On a bien essayé de continuer en escaladant la paroi, mais… sans succès 😅

Nous quittons le parc par l’Ouest. Comme des travaux sur la route principale peuvent entrainer jusqu’à 2 heures de retard, nous décidons d’emprunter les chemins de traverse. Ils nous font traverser la vallée chaude et sèche, où des panneaux conseillent de couper la clim pour éviter une surchauffe. Bon, au mois de décembre, le problème n’est pas d’actualité ! Puis nous grimpons dans les montagnes où la température chute brusquement à 2°C. Nous roulons ainsi plus de deux heures avant de quitter le parc et de trouver un spot sur la route. Pour se tenir au chaud, on cuisine un chili trop épicé, sous le regard curieux et gourmand d’un renard nain, qui porte bien son nom, car il est tout petit ! Demain, dès la première heure, nous prendrons la route de Los Angeles pour tenter d’aller réparer notre rack de toit 🤞