Hyder et ses ours pêcheurs ! Hyder et sa faune incroyable ! Et Hyder et son impressionnant glacier ! Tout nous ramenait à Hyder, en Alaska. Mais c’était sans compter sur l’imprévisibilité de Mère Nature, qui a décidé que cette fois-ci, tout serait différent ! Alors, ours ou pas ours, à Hyder ?
Dimanche 28 juillet 2024
Il y a deux ans, presque jour pour jour, nous venions pour la première fois à Hyder, Alaska, dans le but de voir les ours pêcher le saumon à Fish Creek. Alors, nous avions été incroyablement chanceux ! Durant nos trois jours d’observation, nous avions été témoin de scènes incroyables. En effet, plusieurs grizzlys s’étaient montrés, courant dans la rivière, pêchant, dévorant, errant, reniflant. Nous avions même eu la chance incroyable de voir deux ours se battre et jouer ensemble, une scène gravée dans notre mémoire.
Pas de surprise, donc, de nous retrouver deux ans plus tard au même endroit et avides d’assister à des scènes similaires. C’est le cœur rempli d’espoir que nous nous présentons sur la passerelle d’observation de Fish Creek. Premier constat surprenant : il n’y a presque pas de saumons dans la rivière ! Cela nous étonne beaucoup et on s’empresse de trouver un ranger pour demander des explications. Comment se fait-il qu’il n’y ait aucun saumon, alors que la dernière fois, à la même période, la rivière en était remplie ? Elle nous explique qu’en amont, une partie du glacier s’est effondrée, créant un petit raz-de-marée dans la rivière. Celui-ci a rejeté les saumons, arrivés vaillamment jusqu’ici après une longue et éprouvante migration, plus en aval ! Les pauvres, c’est terrible !
Notre espoir de voir des ours pêcher vient de grandement diminuer. En effet, comment voir des ours pêcher le saumon s’il n’y a pas de saumon… 🤔 Tout ceci n’est pas de bon augure. On s’installe tout de même sur la passerelle, prêts pour de longues heures d’attente. Les heures défilent. On tue le temps en observant les chenilles processionnaires, parasites importés d’Europe, qui pullulent par ici. Elles peuvent être irritantes et nous montent dessus dès que notre vigilance baisse !
En fin d’après-midi, c’est un spectacle beaucoup plus divertissant qui s’offre à nous : des castors ! Un, puis deux castors se montrent dans l’étang, occupés à grignoter des branches qu’ils vont ramasser dans les bois. Ils sont gros ! Ils se posent ensuite au bord de la rivière et grignotent les feuilles une à une avec application. Le talkie du ranger grésille : « baby beavers out ! ». Et en effet, quelques minutes plus tard, on aperçoit deux gros bébés castors qui viennent rejoindre leurs parents. On passe plus d’une heure à observer cette jolie famille de castors vaquer à ses occupations.
À 20 heures, notre patience faiblit. Aucun ours n’est en vue. On quitte donc la plateforme d’observation, un peu déçus par ce dénouement, mais déterminés à retenter notre chance le lendemain. On roule les 3 kilomètres qui nous ramènent au petit village d’Hyder, 50 habitants et tout autant de carcasses de bâtiments, maisons et véhicules abandonnées. Et dans une rue : un ours ! Il s’enfuit immédiatement derrière une maison en nous voyant, mais on a bien la preuve que les ours sont là, à Hyder ! On s’installe face à l’estuaire. Les pygargues sont là en nombre. Cela veut-il dire que les saumons sont là, prêts à revenir à Fish Creek ? On espère ! On passe une soirée calme au bord de l’eau, sous la brume, un peu stressés tout de même de savoir les gros grizzlys d’Hyder si proches, probablement rôdant dans les parages.
Lundi 29 juillet
7 heures. Nous sommes de retour sur la plateforme d’observation de Fish Creek. Un ours noir a été brièvement aperçu plus tôt ce matin, mais pas dans la rivière. Mais au bout de 3 heures, rien d’excitant ne s’est passé. On hésite, on tergiverse : nos ventres crient famine, mais on souffre du FOMO, « Fear Of Missing Out », la peur de rater quelque chose 😂. Tant pis, à 11 heures, on quitte la plateforme. On s’élance sur la piste poussiéreuse qui s’enfonce dans la vallée, entre les montagnes. Elle est entretenue, car de nombreuses mines sont exploitées dans le coin. Et au détour d’un virage : un ours ! Décidemment, ils sont partout sauf dans la rivière. Celui-ci mange tranquillement des baies. Il a bien raison ! Vu le nombre de saumons dans la rivière, il a plus vite fait de cueillir des baies que de pêcher 😆.
On monte jusqu’à Salmon Glacier. Cet impressionnant glacier présente une langue de glace toute en courbe. Depuis la piste, on domine entièrement la langue du glacier, c’est tout simplement à couper le souffle. Le Salmon Glacier nous avait beaucoup impressionnés il y a deux ans. Depuis, nous avons admiré les glaciers incroyables de la Patagonie chilienne, puis de la Patagonie argentine. Et la conclusion est sans appel : le Salmon Glacier est un des plus beaux glaciers que l’on a vus durant notre voyage à travers les Amériques !
On mange face au glacier, puis on continue la piste jusqu’au bout. Un autre glacier s’offre à nous avec, à son pied, des bâtiments, des pick-up, des abris, des constructions. Bref, une mine. On s’installe à l’écart pour fermer les yeux 10 minutes. Elles se transforment finalement en une sieste de 45 minutes 😅. Après quoi, on redescend jusqu’à Hyder et on s’installe à nouveau sur la plateforme de Fish Creek. Il est 15 heures.
On reste là, à errer d’un point à un autre, pendant 5 heures ! Autant dire que l’on a bien avancé sur nos bouquins ! À 20 heures, on commence sérieusement à avoir faim. Or, dans l’après-midi, Rémi s’est fait enguirlander par un ranger pour avoir osé grignoter un cookie à l’extérieur du véhicule. On a dû faire entrer en douce quelques gâteaux pour se ravitailler, en se faisant l’illusion de faire de la contrebande. On sort donc de la plateforme et on s’enferme dans le Jeep pour grignoter quelques chips. Y retourner ? Quitter l’endroit ? Finalement, on y retourne. Et on fait bien ! Alors, ne t’emballe pas ! Un grizzly n’est pas soudain apparu pour nous offrir une séance de pêche mémorable. Non. Par contre, un ours noir nous fait l’honneur de sa présence.
Il est en train de… manger des baies dans les fourrés, de l’autre côté de la route ! Il est très affairé et ne relève la tête que de temps en temps pour humer l’air. Parfois, un saumon esseulé s’agite dans la rivière et on espère que cela l’incite à venir pêcher, mais non ! Il mange, mange, puis finit par disparaître dans les arbres. Bon, au moins, on n’a pas fait chou blanc aujourd’hui ! On quitte la plateforme et on part camper au même endroit que la veille.
Mardi 30 juillet
6 heures. Le réveil sonne et… on ne se lève pas ! Notre espoir de voir un ours pêcher s’est éteint. Ce n’est qu’à 8 heures que l’on émerge doucement. On se rend tout de même à Fish Creek. Sur place, on rencontre un équatorien, qui a voyagé en van depuis l’Équateur. On se raconte nos voyages, le temps file. Pas d’ours. Tant pis. À 10 heures, on quitte définitivement la plateforme d’observation d’Hyder et on retourne à Stewart, côté Canada, pour une douche chaude dans un camping suivie d’un copieux brunch dans un parc de jeux.
C’est drôle comme notre expérience à Hyder a été différente de celle que nous avions vécue deux ans auparavant. Une preuve de plus, s’il en faut, que l’observation de la vie sauvage est très aléatoire. En pleine nature, les animaux vont et viennent comme ils l’entendent. Et c’est probablement ce qui rend les rencontres (quand il y en a) si magiques ! Après une longue après-midi de route, on s’installe pour la soirée dans un nouveau camping gratuit de la Colombie-Britannique, où on passe une douce soirée, quoique bien fraîche !
Mercredi 31 juillet
Nouvelle journée de route à travers les beaux paysages du Nord de la Colombie-Britannique !
À midi, on s’arrête à Boya Lake pour manger. Il y a deux ans, ce lac nous avait éblouis de sa couleur turquoise. Rémi avait même tenté un plongeon ! Aujourd’hui, le temps est couvert et la magie opère moins, même si l’endroit est toujours aussi agréable pour une pause.
Dans l’après-midi, nous entrons au Yukon. Cette province du Nord du Canada reste un de nos plus beaux souvenirs du voyage. On ne pensait pas y revenir aussi vite et c’est avec beaucoup de joie et d’excitation que nous nous apprêtons à la redécouvrir. Le Yukon et ses vastes espaces sauvages ! Le Yukon et ses immensités désertes ! Et le Yukon et sa faune ! On retrouve également la mythique Alaska Highway, la route de l’Alaska et ses stations-services… d’un autre âge !
Jeudi 01er août
Le Yukon et ses moustiques ! Après une soirée remplie de moustiques qui nous ont contraints à nous réfugier sous la tente avant même que le soleil se couche, nous reprenons la route de l’Alaska Highway. On s’arrête brièvement acheter un excellent rouleau à la cannelle dans un petit café en bord de route.
Puis on se rend à Whitehorse, capitale du Yukon ! Dans cette grande ville du Nord du Canada, on espère trouver un garage. En effet, Jeepy fuit ! Est-ce une surprise ? Pas vraiment ! Jeepy et les fuites, c’est une loooongue histoire. On soupçonne un joint défaillant sur le roulement avant… Néanmoins, tous les garages sont complets sur plusieurs semaines, on doit donc se contenter d’acheter le joint, en espérant pouvoir effectuer une réparation à Anchorage. On fait les courses, qui nous coûtent une fortune : 4 tomates pour 10 $ canadiens ! Puis on passe l’après-midi à la bibliothèque. Après quoi, nous prenons la route. Nous reviendrons profiter de Whitehorse à notre retour d’Alaska !
En attendant, nous prenons la direction de Skagway en Alaska !
3 comments
hello,
magnifique ce glacier, woaw ! que je me régale de voir vos belles photos et une nature si vivante 🙂
bizzz Wanda
Effectivement les rencontres sauvages sont magiques car aléatoires !
Les paysages quant à eux quasiment immuables sont au rendez-vous de leur beauté.
Bisous.
Comme quoi tout change en quelques mois. Pas de saumon (moi qui voulait te faire voir comment faire de belles tranches) peu d’ours mais un magnifique glacier.
Bisous
Mamie