Au détour d’un virage, il nous apparaît dans toute sa splendeur : le Chimborazo, le plus haut sommet d’Équateur. Auréolé de neiges éternelles, ce géant endormi impose le respect. Record d’altitude, paysages à couper le souffle, vigognes, camping d’altitude et mal des montagnes : enfile un bonnet et une parka, on t’emmène randonner au parc national Chimborazo !
Jeudi 19 octobre 2023
À tout seigneur, tout honneur ! « Papa Chimborazo », c’est le surnom que donnaient les Quechuas au volcan Chimborazo. Son âme sœur, c’est maman Tungurahua, l’imposant volcan qui domine Baños. Toute une mythologie entoure les volcans équatoriens, décrivant leurs amours, leurs colères, leurs rivalités. Les légendes Quechuas évoquent ainsi le mauvais caractère de maman Tungurahua et la gentillesse de papa Chimborazo, le protecteur des peuples de la Sierra, endormi depuis près de 1 400 ans ! Pas de doute cependant, le Chimborazo est le plus vénéré de tous. Et quand on voit sa masse titanesque émerger au détour de la route, on ne peut s’empêcher de comprendre pourquoi. Oui, il impose le respect, le Chimbo. Il figure d’ailleurs sur les armoiries de l’Équateur. Culminant à 6 263 mètres d’altitude, c’est le plus haut sommet du pays.
Longtemps d’ailleurs, les explorateurs ont pensé que le Chimborazo était la plus haute montagne du monde. Ils avaient tord, bien sûr… mais pas tout à fait. En effet, mesuré depuis le centre de la terre, le Chimborazo est bel et bien le plus haut sommet au monde ! Comment ça ? 🤔 Tout simplement parce qu’il se trouve très proche de l’Équateur, et que la terre est plus renflée à ce niveau qu’aux pôles ! Ainsi, mesuré depuis le centre de la terre, et non depuis le niveau de la mer, le Chimborazo est plus élevé que… l’Everest et d’une bonne tête : 1,8 kilomètres. Cette particularité fait donc du sommet du Chimborazo le point le plus éloigné du centre de la terre, mais aussi le point sur terre le plus proche du soleil ! ☀️ Fascinant, non ?
À mesure qu’on approche du parc national Chimborazo, on mesure notre chance : en effet, nous qui pensions devoir patienter plusieurs jours pour pouvoir admirer le volcan, comme on a dû le faire au parc national Cotopaxi à cause du mauvais temps, celui-ci se dresse devant nous, parfaitement dégagé ! C’était inespéré, surtout que nous sommes en plein après-midi, moment de la journée où les nuages viennent jouer les trouble-fêtes, à une telle altitude. Aujourd’hui, la masse titanesque du volcan Chimborazo nous fait face, auréolé de ses neiges éternelles. C’est à couper le souffle.
Aussi, on décide de ne pas laisser passer notre chance. À l’entrée du parc national Chimborazo, on s’enregistre : noms, prénoms, numéros de passeport, personne à contacter en cas d’urgence. À l’entrée du parc, nous sommes déjà à 4 400 mètres d’altitude. La piste offre des paysages incroyables : le volcan Chimborazo d’un côté, la vallée de l’autre. À une telle altitude, plus rien ne pousse et de vastes plaines arides s’étendent de tout côté. C’est ici qu’on aperçoit nos premières vigognes, un mammifère qui vit sur les hauts plateaux de la Cordillère des Andes. Contrairement aux lamas et aux alpagas, les vigognes n’ont jamais été domestiquées et se trouvent exclusivement à l’état sauvage. Il y en a plein dans le parc national Chimborazo ! Elles ne sont pas farouches : quand on s’arrête pour les prendre en photo, elles lèvent la tête et nous regardent d’un air curieux.
C’est sans problème qu’on atteint le premier refuge du Chimborazo, posé sur les flancs du volcan à 4 800 mètres d’altitude. Nouveau record d’altitude pour Jeepy ! À partir de là, on continue à pied. Encore une fois, on a beaucoup de chance, car il fait un temps incroyable, malgré quelques nuages : un grand soleil et surtout pas de vent ! Une petite heure de marche nous emmène jusqu’au refuge Whymper, qui se trouve à 5 000 mètres d’altitude. Le souffle est court et le cœur bat très vite, mais on commence à avoir l’habitude de ces sensations dues à l’altitude.
Notre record d’altitude, établi 3 jours plus tôt sur le volcan Cotopaxi, est de 5 064 mètres. On aimerait beaucoup le battre, même si c’est de quelques mètres seulement ! Alors, on monte jusqu’à la lagune Condor Concha. Bon, en guise de lagune, on trouve plutôt une grande flaque d’eau 😆 Le panneau officiel indique 5100 mètres d’altitude, mais notre GPS n’est pas d’accord. Encore quelques mètres et on passera la symbolique (pour nous) barre des 5 100 mètres d’altitude. Plus rien ne peut nous arrêter ! Le sentier s’arrête ici, mais on gravit encore quelques mètres pour battre notre record ! ✌️ À nouveau, que de belles émotions !
L’exploit accompli, on redescend rapidement jusqu’au parking, où on a le droit de camper. On s’installe un peu à l’écart et on se prépare à passer la nuit à 4 800 mètres d’altitude. On passe la fin d’après-midi dehors, au soleil, à observer le soleil descendre progressivement à l’horizon, les nuages aller et venir autour du Chimborazo et les renards et les vigognes se promener autour de nous. Comme on est heureux d’être ici, si loin de tout, si haut, si seuls, mais ensemble 😊
Mais Rémi a mal à la tête. Après 2 heures et un doliprane, ça ne passe pas. Il commence aussi à avoir des nausées. Le mal des montagnes frapperait-il ? À une telle altitude, probablement. On prend la décision la plus sage : redescendre. Il est 19 heures, il fait nuit, on est dans les nuages, il pleut. On descend prudemment la route du parc, jusqu’à l’entrée… cadenassée ! Zut. Et il n’y a personne. On est enfermés dans le parc national Chimborazo ! On doit donc passer la nuit ici, à 4 400 mètres. Mais c’est toujours mieux que 4 800, non ? Rémi va un peu mieux, même si le mal de tête persiste. On s’installe dans le Jeep, tous les deux un peu souffrants : mal de tête pour Rémi, perte d’appétit et souffle court pour tous les deux. Une bonne nuit de sommeil et on espère que ça ira mieux demain ! ☺️
Vendredi 20 octobre
La nuit camping au parc national Chimborazo a été agitée, mais comment pourrait-il en être autrement à une telle altitude ? Heureusement, au matin, on va mieux tous les deux. En plus, il est 5 heures du matin et le volcan Chimborazo trône devant nous dans toute sa splendeur. Alors ça, pour un réveil ! Quelle belle surprise 😀
On décide de remonter ! Impossible de louper une telle opportunité de voir le volcan, si dégagé, de plus près. Nous revoilà à arpenter la piste du parc, au milieu des vigognes. On a du mal à détacher notre regard de cet impressionnant volcan. Qu’il est beau, le Chimbo ! On s’installe au même endroit que la veille. Il fait tellement beau et bon qu’on se paye même le luxe de prendre un petit-déjeuner au soleil. Qui aurait cru que c’était possible, à 4 800 mètres d’altitude ? 😃
Le temps de faire chauffer le thé et le café, de déguster un bon petit-déjeuner et de faire une session photo, les nuages montent de la vallée et commencent à s’agglutiner autour du volcan. On plie donc bagage. Il est temps pour nous de quitter le parc national Chimborazo et de continuer notre road trip en Équateur.
Une belle piste nous emmène dans les montagnes équatoriennes, à travers champs et vallées. Quel mode de vie hostile que doivent avoir ces agriculteurs qui vivent dans des maisonnettes au milieu de nulle part, parmi les nuages !
La piste nous emmène jusqu’à Salinas de Bolivar, un petit village dans les montagnes. Qu’est-ce qui nous emmène à Salinas ? Une drôle d’histoire ! En effet, en 1971, un missionnaire suisse débarque à Salinas et forme les habitants du village à la fabrication de… fromage ! Depuis, d’autres fabriques ont été créées, et notamment une de charcuterie. Alors là, fromage et charcuterie : après 17 mois sur la route, impossible de passer à côté ! On fait donc le plein de fromages, dont du fromage à raclette et surtout de saucissons (oui, au pluriel 😂) et de jambon cru. Tu nous vois venir ? Oui, demain soir, c’est raclette ! 🤤🤤 Merci Eric et Muriel pour le tuyau sur votre blog ! 😁
On repart donc de Salinas le frigo bien rempli, en direction de la grande ville du Sud de l’Équateur : Cuenca, à 6 heures de route de là. Et on ne le sait pas encore, mais on va trouver à Cuenca de quoi bien accompagner notre fromage fraîchement acheté ! 🥖😁
5 comments
Bonjour,
Faut arrêter de vouloir battre des records et d’être malade….. vous avez encore du trajet à faire.
Impressionnant volcan.
Bisous.
Mamie
On n’a pas fini de battre des records ! 😉 Mais toujours avec la plus grande prudence ! Gros bisous !!
Bon appétit !
Et surtout, bonne continuation !
On vous suit toujours mais on reprend lune vie normale 😉 en prenant la direction de l’Asie à/c de la fin novembre pour 3 mois (Cambodge, Philippines, Sri Lanka).
Soyez forts 💪
Eric et Muriel
Oh ! Trop bien ! On pourra vous suivre sur le blog ? Amusez-vous bien en Asie !
Magnifique ce volcan. Ce sont vraiment des beautés de la nature…. Record battu au prix du corps qui dit “trop haut” !!! 👍👏
J’adore ces vigognes, adorables petites bêtes !
Bon appétit avec ces fromages et charcuterie. Une photo de la raclette s’impose dans le prochain épisode 😂
Bisous.