Après l’ours des Rocheuses l’été dernier, nous partons à la recherche de l’ours des Andes ! Or, timide et peureux, l’ours andin ne se laisse pas voir facilement. Alors, où voir l’ours andin en Équateur ? Et surtout, l’a-t-on vu ?
Vendredi 13 octobre 2023
Après la visite de Quito, direction les montagnes ! Nous quittons notre campement au Nord de la capitale de bonne heure. Le temps est dégagé, nous offrant une belle vue sur le volcan de la région, le Cayambe, 5 790 mètres d’altitude. À mesure qu’on prend de la hauteur, d’autres sommets enneigés nous apparaissent dans la brume du petit matin : le volcan Antisana, 5 758 mètres et encore plus loin, le volcan Cotopaxi, 5 897 mètres.


Mais le Cotopaxi, c’est pour plus tard ! Pour l’instant, nous partons découvrir la Laguna de Mojanda. Pour l’atteindre, nous passons un col à 4 000 mètres d’altitude, avant de redescendre progressivement jusqu’à la lagune, nichée au creux des montagnes à 3 716 mètres d’altitude.



Sur la rive opposée, nous apercevons le Fuya-Fuya, dont le plus haut des deux sommets culmine à 4 279 mètres d’altitude. C’est notre défi du jour ! Le chemin de randonnée qui monte au sommet est parfaitement visible !

Mais encore faut-il y arriver ! Or, la piste qui fait le tour du lac est particulièrement défoncée. De la boue, de profondes ornières, des passages glissants et très pentus, de la roche. On est bien contents d’avoir récupéré un Jeep en forme avec notre passage au garage Jeep de Quito ! Tout ceci n’est qu’une formalité pour Jeepy, qui franchit tous les obstacles sans sourciller. Arrivés au pied du Fuya-Fuya, on gare le Jeep devant le panneau « Interdiction de stationner » (on ne s’en apercevra qu’à notre retour !), on attrape nos bâtons de randonnée et c’est parti ! On entame les premiers mètres dans un magnifique paysage d’herbes sèches et de prairies, dans lesquelles se cachent de multiples oiseaux et de gros lapins.




500 mètres de dénivelé positif nous attendent pour atteindre le sommet du Fuya-Fuya. Et à presque 4 000 mètres d’altitude, chaque mètre de dénivelé se fait sentir ! D’abord, les jambes sont lourdes et le souffle est court. Chaque pas est un petit combat. Mais petit à petit, notre corps s’adapte et l’effort devient moins éprouvant.

On prend rapidement de la hauteur et la lagune de Mojanda nous apparaît dans son écrin de montagne. C’est magnifique ! Le vent balaye les prairies qui s’étendent tout autour de nous. On guette prudemment les alentours. On aimerait beaucoup croiser l’ours andin, qui habite ces montagnes. Mais on le sait très timide envers l’homme ! Il y a peu de chance pour qu’on tombe nez à nez avec lui. Mais sait-on jamais…




À l’approche du sommet, le sentier se fait plus technique. On doit parfois escalader certaines parties rocheuses !




On atteint le sommet du Fuya-Fuya après plus de 2 heures de marche. 4 279 mètres d’altitude ! On est loin de notre record d’altitude, mais le sentiment d’exaltation est bien là après une randonnée si difficile en raison de l’altitude ! De là-haut, la vue est magnifique ! On domine la lagune de Mojanda et les sommets qui l’entourent et on aperçoit même la ville d’Otavalo en contrebas !




On fait une petite pause, histoire de reprendre des forces avant la descente qui nous attend. Puis, on dévale le versant le plus raide de la montagne pour descendre -presque tout droit- jusqu’au Jeep.

Là, on s’installe au bord du lac pour un pique-nique bien mérité ! Au menu : salade de riz préparée la veille au soir ! Pendant qu’on mange, le temps se couvre. Alors, après une rapide vaisselle, on reprend la route. Un chemin pavé bien tape-cul nous redescend lentement mais sûrement de la montagne, jusqu’à ce qu’on arrive à Otavalo, où nous étions il y a une semaine pour le marché.

Mais la route n’est pas finie ! Après un rapide arrêt dans un centre commercial à ciel ouvert d’Ibarra pour faire quelques courses et manger une excellente glace, on continue encore… au Nord ! À ce rythme-là, on n’est pas loin de rejoindre la frontière colombienne 😅 Mais là n’est pas notre plan ! Au Nord d’Ibarra, on quitte la belle et roulante panaméricaine pour une route étroite et sinueuse qui nous emmène loin dans les montagnes. Pendant une cinquantaine de kilomètres, on longe une belle vallée au fond de laquelle coule la rivière. Les montagnes sont quadrillées de champs : amandiers, avocatiers, maïs, haricots. Chaque surface disponible un tant soit peu praticable semble être cultivée. C’est à se demander où vivent les ours ! Cette question, c’est en réalité et malheureusement tout l’enjeu de la disparition progressive de l’ours andin face à la diminution de son territoire naturel 😩


Dans les faits, l’ours andin est un des animaux les plus menacés d’extinction au monde… avec le panda géant ! C’est aussi le seul ursidé à vivre en Amérique du Sud ! Et nous sommes bien décidés à l’apercevoir, cet ours andin. Aussi, on se rend dans un camping au nom prometteur : El Mirador de Los Osos. En réalité, l’endroit n’a rien d’un camping, si ce n’est qu’il y a des toilettes et un endroit plat où se parquer. Le proprio nous accueille chaleureusement et on paye 20 $ pour camper ici ce soir. Ce n’est pas donné, mais si on peut apercevoir des ours demain matin, on est prêts à tout ! 🤞

Le propriétaire nous emmène dans sa cabane dans l’arbre, un peu bancale. De là, nous avons une vue plongeante sur la vallée, la rivière tout en bas et l’autre versant de la montagne. Outre un champs d’avocatiers directement en face de nous, ce versant-là est sauvage. Si on scrute l’endroit, on pourrait, avec un peu de chance, apercevoir l’ours andin ! On se prépare à de longues heures d’attente… mais c’est sans compter sur le proprio qui, au bout de littéralement 30 secondes, nous dit : « tient, là, en voilà un ! ». Où, où ? Mais oui, là-bas, un ours andin ! Quelle chance incroyable !


Il s’agit d’un beau mâle. Nous qui avions entendu dire que l’ours andin était le plus petit des ours, on est surpris par sa taille ! Il nous semble aussi gros que les ours noirs canadiens ! Pendant toute la soirée, on l’observe se promener, monter, descendre, renifler à droite et à gauche, s’assoir, puis repartir. Quel bonheur ! Puis, la nuit tombe et on le perd de vue. On part se coucher très heureux, mais en espérant secrètement le revoir demain, et de plus près !
Samedi 14 octobre
Le réveil sonne à 6 heures. On descend de la tente et on grimpe immédiatement dans la cabane dans l’arbre. Pendant que Rémi prépare le thé et le café, je guette. Je guette. Un groupe vient, puis s’en va. On ne bouge pas. Je pars cuisiner le petit-déjeuner pendant que Rémi guette. Guette.




Ce n’est qu’à 8 heures, alors qu’on est seuls sur la plateforme, qu’un ours jaillit enfin de derrière un arbre ! Cette fois-ci, il est beaucoup plus près que celui d’hier, directement en f ace de nous. Parfois, il lève la tête et on aperçoit alors ses « lunettes » ! L’ours andin est aussi appelé ours à lunettes, car ses yeux sont entourés d’un tracé couleur crème qui lui donne l’air de porter des lunettes ! Cette marque est unique à chaque ours, comme les empreintes digitales chez l’homme ! Pendant 45 minutes, on l’observe aller et venir dans le champ d’avocats. Puis il redescend dans le ravin et disparaît dans les arbres.



Résultat : on devait partir à 8 heures et il est presque 10 heures lorsqu’on lève enfin le camp. Notre rencontre avec l’ours andin restera un moment fort de notre road trip en Équateur ! Nous sommes super heureux d’avoir pu l’apercevoir, d’autant plus qu’on sait que cette chance a peu de chance de se reproduire ! De plus, ces deux ours andins sont nos 66ème et 67ème ours du voyage ! À présent, direction le Sud pour découvrir l’incroyable volcan Cotopaxi. Et il va nous en mettre plein les yeux !
1 commentaire
Bel article avec l’ascension de cette petite colline 😂 et la rencontre avec des petits nounours adorables 🐻🐻
Bonne continuation
Bisous