Des paysages verdoyants, de la fraîcheur, des montagnes, des cascades et une forêt de nuage sombre et mystérieuse : bienvenue au Centre du Costa Rica, de Monteverde au Rio Celeste.
Mercredi 28 juin 2023
On débarque sur le continent par le ferry, après 6 jours riches en aventures sur la péninsule de Nicoya. Entre la boue, les embruns marins, le sel et le sable, JP a besoin d’une douche. Pour 3 000 colones (5 €), il a droit à un lavage complet. Les pauvres s’attaquent même à la bâche de la tente, qu’ils enduisent d’un produit ultra graisseux mais ultra brillant 😑 C’est donc à bord d’un Jeep tout propre (mais voué à ne pas le rester longtemps !) qu’on s’engage sur une piste caillouteuse, direction l’intérieur des terres. En quelques minutes, tout devient vert ! On alterne entre des zones de forêt vierge et de vastes pâturages. Voilà une facette du Costa Rica qu’on n’avait pas encore vue. Et bonus : il fait frais !
On atteint en quelques heures les 1 300 m d’altitude. De là, la vue est splendide sur l’océan Pacifique au soleil couchant. Lorsqu’on arrive au spot du soir, repéré comme d’habitude sur l’appli IOverlander, on retrouve Camille et Maxime qui avaient aussi décidé de passer la nuit ici. On est un peu serrés, mais ça passe ! 😅 Il fait frais, le vent est fort et nos amis disparaissent rapidement dans leur van tandis qu’on reste dehors à cuisiner. C’est l’avantage de la vie en van… Mais aussi, selon nous, l’inconvénient : dès qu’il commence à faire frais, on s’enferme ! 😁 Ce voyage nous a appris à aimer être et vivre dehors, quels que soit la météo !
Et évidemment, il y a des soirées plus réussies que d’autres… Lorsqu’on s’installe confortablement dans la tente, on se rend rapidement compte que les rafales sont particulièrement violentes. C’est le calme absolu, puis un vent fort monte de la vallée, souffle violemment pendant de longues secondes avant de disparaître. La toile de la tente claque fortement. On prend peur. Pas question de déchirer quoique ce soit. Ni une ni deux, on range nos affaires et on replie. Pour la première fois depuis 3 mois et demi, on dort dans le Jeep (après avoir mis plus de 10 mins à ranger tout notre barda). Ça nous fait d’ailleurs tout drôle de retrouver nos habitudes, on ne se rappelait pas que c’était si serré ! 😂
Jeudi 29 juin
Pas de doute, on a bien fait de dormir à l’intérieur, car la tempête de vent a été violente et a duré toute la nuit. Le Jeep n’a pas arrêté de tanguer ! L’avantage de dormir dans le Jeep, c’est qu’on est rapidement prêts à partir. Un chemin très pentu nous emmène haut dans les montagnes, au sommet du Cerro Amigos, à 1 840 m d’altitude. La Cloud Forest, ou la forêt de nuage en français, s’étend sous nos yeux à perte de vue.
La forêt de nuage est un type de forêt humide qui se trouve généralement en zone tropicale entre 1 000 et 3 000 m d’altitude. On la nomme aussi « forêt brumeuse » en raison de la brume quasi-permanente qui flotte au-dessus des arbres. Sous les arbres, il fait frais, sombre et humide. C’est une ambiance très particulière. Les arbres sont recouverts de mousse, le sol est boueux, les feuilles sont humides. Un sentier de 4 kilomètres nous permet de découvrir la forêt. Il règne un silence de plomb. On pensait voir toute une faune, mais on ne voit rien du tout ! Mais au moins, ce sentier est gratuit et c’est bien le seul dans le coin – et un des rares au Costa Rica !
Après cette randonnée où on n’a croisé personne, retour à la civilisation. On se rend au Cafe Colibri. Comme son nom l’indique, on peut y voir de nombreux colibris ! Ils viennent s’abreuver dans les mangeoires mises à leur disposition. Ils sont tous magnifiques et Rémi passe une bonne demi-heure à leur tirer le portrait.
Nous sommes à l’entrée de la réserve de Monteverde, un parc phare du Costa Rica. Mais le prix d’entrée, sans guide, est de 25 $ par personne ! 😮 Cela nous semble exagéré pour quelques kilomètres de sentier. Tant pis, on passe notre tour. On quitte Monteverde et on s’installe un peu plus bas dans la vallée, dans un superbe camping familial. On profite des installations et du WiFi. Seuls deux terribles chatons sont là pour nous tenir compagnie. Ils grimpent sur la table, miaulent, marchent sur les ordinateurs, miaulent, sautent sur le plan de travail de la cuisine, miaulent, montent sur nos genoux, miaulent et renversent tout ce qui se trouve sur leur passage 😑 Rémi est exaspéré et moi, j’éternue.
Vendredi 30 juin
Après une matinée studieuse au camping, on quitte nos chatons insupportables mais trop mignons et on reprend la route.
On arrive sur les bords du lac Arenal en milieu d’après-midi. Le lac Arenal est le plus grand lac du pays, et c’est un lac artificiel, créé suite à la construction d’un barrage en 1974. Il se trouve au pied du volcan Arenal, dont le cône parfait est aujourd’hui caché dans les nuages.
On s’installe pour la nuit au bord du lac. La soirée est pluvieuse. La nuit aussi. Bref, la routine en saison des pluies 😅.
Samedi 1er juillet
On est réveillés au petit matin par le chant des oiseaux, et notamment par un chant semblable au coassement d’un crapaud qu’on a appris à reconnaître : celui du toucan ! On ne tarde pas à le trouver dans un arbre près du camp et c’est toujours un grand bonheur !
Après une petite séance photo au bord du lac Arenal, on se rend au parc national du volcan Tenorio, où se trouve la célèbre rivière du Rio Celeste. L’entrée est de 12 $ par personne. Alors qu’on évalue la carte des lieux, un guide se propose. 50 $ par personne, mais comme nous sommes hors-saison, il veut bien nous offrir ses services pour 50 $ à deux. On décline quand même et on s’élance seuls sur le chemin de 4 kms qui s’enfonce dans la jungle.
Le sentier nous emmène jusqu’au Rio Celeste, à l’endroit où les eaux sulfureuses d’un bleu électrique du volcan Tenorio se mêlent à l’eau claire de la rivière. La légende du Rio Celeste raconte d’ailleurs que c’est dans ce Rio que Dieu rinça ses pinceaux après avoir peint le ciel.
Direction ensuite la cascade du Rio Celeste. Ici aussi, l’eau est d’un bleu spectaculaire !
Sur le chemin du retour, on croise enfin quelques animaux : un coati, très haut perché dans un arbre et un serpent corail, un des serpents les plus venimeux du Costa Rica. Celui-ci est encore un bébé, mais sa morsure pourrait être très douloureuse et nécessiter une hospitalisation, nous affirme un ranger à qui on montre la photo quelques minutes plus tard.
On déguste un très bon casado, puis on reprend la direction du lac Arenal en empruntant non plus la route, mais une trail. Mais c’est sans compter sur la météo capricieuse en cette saison ! Alors qu’on s’engage sur un chemin pentu et accidenté, une violente pluie éclate. En quelques minutes, le chemin est inondé et l’eau ravine avec force. On se retrouve bloqués par un arbre tombé en travers de la route. Pas d’autre choix que de faire demi-tour pour rejoindre la route principale, ce qui de toute façon semble plus prudent.
De retour au bord du lac Arenal, il pleut toujours. On essaye plusieurs spots pour la nuit, mais tous se trouvent en bord de route. Tant pis, on toque à la porte d’un hôtel/spa et pour 3 $, on est autorisés à occuper un petit bout de pelouse tout près des sanitaires. Parfait ! La surprise du soir, c’est un magnifique boa qui s’est glissé dans la douche !
On déplie la tente au pied du volcan Arenal, mais son sommet est toujours caché par les nuages. On espère qu’on aura plus de chance pour l’apercevoir demain 🤞
1 commentaire
J’adore tout ce vert, c’est apaisant.
Et le bleu du pinceau de Dieu est exceptionnel !!
Et les animaux….
Vraiment c’est très beau le Costa Rica.
Faites attention avec cette saison des pluies et toutes cette boue qui ravine.
Bisou