Depuis Bogota, nous avions prévu de faire une grande boucle au Nord de la capitale, en commençant par Raquira et ses poteries. On était bien partis, mais c’était sans compter de nouvelles péripéties mécaniques qui décidemment, ne nous laissent aucun répit ! Après deux jours à profiter, retour donc à la case départ…
Vendredi 15 septembre 2023
Après cinq jours à visiter Bogota, nous reprenons enfin la route. Nous ne sommes pas très sereins, car nous avons enchaîné les galères mécaniques dernièrement, alors nous décidons de rester sur la route principale. Enfin ça, c’est ce qu’on avait prévu. Mais bon, chasser le naturel… 1 h 30 après avoir quitté Cota, nous nous retrouvons sur une piste poussiéreuse qui nous emmène dans les montagnes. Heureusement, so far so good ! 😌 C’est en début d’après-midi qu’on arrive à Raquira, la capitale colombienne de la poterie ! On s’en rend compte lorsqu’on arrive dans les hauteurs du village. Devant chaque maison sont exposées des dizaines de poteries. Certains villageois en ont même fait des murs !
Le centre-ville regorge de boutiques d’artisanat, d’ateliers de poterie, de sculptures en terre cuite. Tasses, verres, pots de fleur, vases, bibelots, figurines, il y a plein de belles pièces ! La star de Raquira, c’est le cochon-tirelire en terre cuite. Il n’a pas de trou, alors la tradition de la région est de le casser au marteau pour récupérer les sous ! Pour la première fois du voyage, on s’achète un souvenir : un petit cochon coloré qu’on enveloppe précautionneusement dans du papier craft, en espérant qu’il survive jusqu’à la fin du voyage !
Le village de Raquira en lui-même est aussi très charmant, avec ses boutiques colorées et ses façades décorées.
À quelques kilomètres de là, on fait une autre halte dans le petit village colonial de Villa de Leyva. Avec ses demeures de style colonial et ses murs blanchis à la chaux, Villa de Leyva est réputé pour être un des plus beaux villages de Colombie. Son immense place centrale est un des joyaux de la Colombie. Avec ses 14 000 m2, les colombiens aiment à dire que c’est la plus grande place d’Amérique Latine !
La journée touche à sa fin et il est temps de trouver un endroit pour la nuit. On quitte le village et on s’enfonce sur un chemin de terre. Là, on trouve un endroit sympa pour camper. Il fait frais et on profite de la présence du soleil pour cuisiner avant que la nuit tombe. Ce n’est pas facile de trouver des endroits sauvages pour camper en Colombie ! Chaque bout de terrain semble appartenir à quelqu’un et tout est toujours clôturé dans tous les sens. Même si le pays est grand, on a donc du mal à faire du camping sauvage. Alors, quand on trouve de chouettes endroits comme celui-ci, on en profite !
Samedi 16 septembre
On prend la route vers 9 h après une nuit très calme. Quelques bruits nous inquiètent sur le Jeep. On a toujours plein de bruits bizarres quand on roule (c’est un Jeep en même temps ! 🤪), mais là, ce sont de nouveaux bruits dont on n’arrive pas à comprendre l’origine. On est un peu en colère contre le garage qui a travaillé sur le Jeep à Bogota. On a l’impression d’en être ressortis avec plus de problèmes que quand on y est arrivés, ce qui n’est pas un bon sentiment ! Mais ça ne nous empêche pas de profiter des incroyables paysages colombiens !
Après 5 jours au garage, des fuites d’huile dans tous les sens et de nombreux kilomètres sur les pistes colombiennes poussiéreuses, c’est l’heure de la douche pour Jeepy, châssis compris ! Et il en avait grand besoin, car la dernière fois, c’était à Panama City !
C’est donc avec un Jeep tout propre qu’on reprend la route. On emprunte les petits chemins de traverse pour rejoindre le village de Guadalupe. La route est longue, mais les paysages toujours aussi beaux. Il y a trois chaînes de montagne en Colombie : la Cordillère occidentale, la Cordillère centrale et la Cordillère orientale. Nous sommes au cœur de la Cordillère orientale, qui compte parmi les plus hauts sommets du pays.
À Guadalupe, on s’installe sur le terrain d’une famille pour camper. On s’apprête à sortir la tente, quand le père vient nous voir. On ne peut pas se mettre là ! En effet, nous sommes pile sous la ligne électrique, dont les fils sont… à nus ! On s’empresse donc de bouger et on fait bien, car il pleut toute la soirée et une bonne partie de la nuit ! Mais un drame d’un autre genre nous attend : en se penchant sous le Jeep, Rémi constate une grosse fuite d’huile au niveau de la roue arrière ! Encore ! Alors que le Jeep sort tout juste du garage 😤
Cette fois-ci, ça ne rigole pas : c’est le joint d’essieu qui fuit… ce même joint qui a été changé il y a deux jours ! Christian, notre préparateur de Montréal, nous déconseille de rouler comme ça, sous peine d’endommager le différentiel. Le problème ? Nous sommes à cinq heures de route de Bogota et nous n’avions pas du tout prévu d’y revenir aussi vite. Que faire ? Évidemment, nous écoutons les conseils avisés de Christian. Dès demain, nous mettrons cap au Sud pour retourner au garage à Bogota. En attendant, nous passons la soirée avec Federico, un jeune colombien en week-end camping. Comme on a cuisiné un chili con carne, on l’invite à souper. On passe une superbe soirée à découvrir nos cultures respectives : musique, gastronomie (il a entendu parler des fromages français contenant des vers et est très intrigué 😂), clichés, qualité de vie. Super soirée !
Dimanche 17 septembre
Avant de reprendre la route de Bogota, nous nous rendons à pied à la rivière Las Gachas. Pour y parvenir, nous passons par trois propriétés privées, et chacune d’entre elles veut sa part du gâteau ! 1 000 COP au premier, 2 000 COP au deuxième, 1 000 COP au troisième. On s’en sort finalement pour 8 000 COP à deux, soit environ 2 €.
La particularité de Las Gachas, c’est que de profonds trous d’eau sont creusés dans le lit de la rivière. Gare à ne pas tomber dedans par inadvertance ! Une légende raconte que certains trous d’eau communiquent entre eux : en plongeant dans un trou, on peut ressortir par un autre ! Bon, on n’a pas essayé 😅 Par contre, les colombiens, présents en nombre en ce dimanche, s’en donnent à cœur joie !
À 11 h, après une rapide douche froide au camping, on dit au revoir à Federico et on prend la route de Bogota. Non sans stress ! Cette fois-ci, c’est sûr, on reste sur la route principale, ce qui nous revient cher en péages. On s’arrête seulement pour déguster des empanadas sur la route et pour acheter de l’huile de différentiel, afin de compléter à mesure que le niveau descend avec la fuite. Il nous faut 6 heures pour parcourir les 200 kilomètres jusqu’à Cota, dans la banlieue de Bogota. C’est donc de nuit, à 18 heures, qu’on y arrive. Pour la troisième fois, on s’installe sur le parking. Le proprio commence à bien nous connaître !
Lundi 18 septembre
À 7 h 15, nous sommes au garage. On aimerait ne pas y passer la journée, mais… on doit faire avec le rythme de travail local. Après inspection, Daniel le garagiste affirme qu’un resserrement des joints suffit à réparer la fuite. Bon. À midi, nous reprenons la route. Mais après une heure de route, on se penche sous le Jeep et ça fuit encore ! 😤 On rappelle le garage pour leur annoncer que leur réparation de fortune n’a pas suffit, ce qui n’est pas une surprise. Retour à Cota pour la énième fois. Cette fois-ci, on va changer le roulement. Daniel retire la roue arrière, mais la nouvelle pièce est à Bogota et ne sera là que demain. Euh ok, mais comment on fait, nous ? Le Jeep, c’est notre maison ! Qu’à cela ne tienne, Daniel nous autorise à passer la nuit dans le Jeep, au garage !
Que serait un road trip à travers les Amériques sans une nuit dans un garage ? 😅 Le problème, c’est qu’il n’y a pas de toilettes ! Et nous, des toilettes, on n’en a pas non plus ! À 20 h, on part donc manger dans une pizzéria, qu’on choisit pour la qualité de ses toilettes plutôt que pour la qualité de ses pizzas. Ultime pipi avant la nuit ! Maintenant, il va falloir tenir jusqu’à demain matin 😅
Mardi 19 septembre
On dort toujours bien dans le Jeep et cette nuit n’a pas été une exception. Par contre, le fait de savoir qu’on ne pourrait pas faire pipi en cas de subite envie pendant la nuit, c’était l’angoisse ! Mais on a tenu ! 😂 Le garage ouvre à 7 h 30, mais ce n’est qu’à 8 h 30 que notre moyeu part en scooter, direction Bogota ! Bon, le scooter c’est certes plus rapide, mais on espère que notre pièce reviendra intacte !
Il faut donc attendre 13 h pour que le moyeu et le nouveau roulement arrivent, qu’ils soient remontés, que le test de conduite soit fait. Finalement, à 15 h, on peut prendre la route ! Est-il utile de préciser à quel point on est stressés au moment de faire nos premiers kilomètres ? Mais tout semble bien aller. Cette fois-ci, on croise les doigts pour pouvoir continuer notre voyage sans problème ! 🤞 Et on les croise d’autant plus fort qu’on part pour les montagnes et l’altitude !
2 comments
Dommage que les problèmes mécaniques s’accumulent. J’espère que çà ira.
Très joli village Raquira. Impressionnant toutes ces céramiques. J’espère qu’il y a du tourisme pour faire de la vente.
Bonne route.
Bisous.
Mamie.
Bon, un road trip sans galère mécanique ce n’est pas un vrai road trip !!!
Les petites cloches en poterie qui pendouillent partout sont magnifiques !
Bonne route, toujours prudents n’est-ce pas ?
Bisous.