Record d’altitude battu pour le Jeep lorsqu’on est partis à la découverte du volcan le plus actif de Colombie : le Nevado del Ruiz. Tout là-haut, on a découvert pour la première fois les paysages du paramo, un écosystème unique de la Cordillère des Andes !
Mercredi 06 septembre 2023
Hier soir, après la vallée de Cocora, nous avons été pris par la tombée de la nuit. Résultat, on a dormi « à l’arrache » sur un bout de chemin. La nuit s’est très bien passée. À dormir en permanence dans la tente de toit, on oublie à quel point on dort bien dans le Jeep 😊. Rien ne perturbe notre sommeil, ni le vent, ni la pluie, les aboiements des chiens ou les petits bruits parasites. En plus, le matin, on est prêts à partir en 5 minutes ! 😃 Notre quête du lac Atún reprend. Mais malgré les indications des locaux, on tourne en rond dans les embouteillages de Manizales. Au bout d’une heure, on jette l’éponge. On tourne définitivement le dos à cette grande ville et on s’élance en direction des montagnes. Très vite, on retrouve la nature sur une belle route de montagne comme on les aime.
Et ça monte ! À mesure que les kilomètres défilent, l’altimètre s’affole. Tant et si bien qu’on finit par battre le record d’altitude du Jeep : 4 100 mètres (mais pas le nôtre qui est encore de 5 002 mètres depuis notre ascension de l’Iztaccíhuatl au Mexique). On reste aux aguets, mais il se conduit comme un chef, sans aucun bruit suspect, ce qui est un miracle pour un Jeep. Les connaisseurs en savent quelque chose 😂. Rassurés, on peut se concentrer sur les paysages… et ils sont époustouflants !
À une telle altitude, nous abordons le paramo, un biotope d’altitude de la Cordillère des Andes. Il marque la limite entre les forêts et les neiges éternelles, soit entre 3 000 et 4 000 mètres d’altitude. Le paysage est hérissé d’arbustes endémiques du paramo des Andes, l’Espeletia. Les montagnes en sont littéralement recouvertes !
Et puis, au détour d’un virage, le voilà qui surgit : le Nevado del Ruiz ! Ce volcan actif de la Cordillère des Andes (un des 25 en Colombie !) est situé sur la ceinture de feu du Pacifique et culmine à 5 321 mètres d’altitude. Son sommet est d’ailleurs recouvert de neige éternelle et de glaciers. Le Nevado del Ruiz, considéré comme très instable, est aujourd’hui surveillé de très près ! En effet, son éruption majeure de 1985, deuxième éruption la plus meurtrière du XXe siècle, est restée dans les mémoires en Colombie : une coulée de boue et de cendres provoquée par l’éruption avait rasé le village d’Armero, tuant environ 25 000 personnes.
Le volcan se situe dans le parc national Los Nevados. À l’accueil, on apprend que pour les étrangers que nous sommes, l’entrée au parc coûte 75 000 COP par personne, soit 18 €. Alors là ! C’est bien cher. De plus, en raison de la dangerosité du géant, on ne peut pas randonner jusqu’au sommet (bon, ça fait sens), et on ne peut pas non plus se promener seuls, mais en groupe et avec un guide. Tant pis, on renonce. On reprend donc la route jusqu’aux sources chaudes El Sifon. Car qui dit volcan en activité, dit sources chaudes dans le coin ! 😊 Une maisonnette en bord de route fait office de bureau d’accueil. Pour descendre dans la vallée, on emprunte une superbe piste ! Elle nous mène tout en bas, près de la rivière.
La rivière est d’un vert incroyable ! On choisit le premier spot baignade, désert. On se met en maillot et on s’élance dans l’eau… pour en ressortir aussi sec ! Elle est brûlante ! Impossible de se baigner ici. On se rhabille, on reprend le Jeep et on descend de quelques mètres jusqu’à un autre endroit. Ici, un épais feuillage dissimule la rivière. Il faut donc se plier en deux et se frayer un chemin sous la végétation dense pour trouver la rivière. On y met prudemment un orteil. C’est encore très chaud, mais ça pourrait le faire. Petit à petit, centimètre par centimètre, on arrive vaillamment à se mettre à l’eau 🥵 Finalement, c’est parfois tout aussi dur d’entrer dans de l’eau froide que dans de l’eau chaude 😂
Néanmoins, les vertiges arrivent vite dans une eau si chaude, alors on ne reste pas longtemps. L’avantage, c’est que ce bain nous a bien réchauffés, malgré le petit 15°C extérieur. On reprend le chemin en sens inverse jusqu’à rejoindre la route, beaucoup plus haut. Elle tourne lentement autour du volcan Nevado del Ruiz, offrant des vues toujours plus spectaculaires sur ses flancs fumants et désolés. Puis, elle commence à redescendre dans la vallée et petit à petit, le sommet du Nevado del Ruiz se perd dans les nuages.
On s’arrête ensuite manger notre traditionnel menu colombien dans un restaurant, sur la place d’un petit village de montagne dont on a oublié le nom. L’ambiance y est très paisible. On nous jette des regards surpris : pas beaucoup de gringos s’aventurent jusqu’ici.
L’après-midi n’est qu’une longue succession de kilomètres, sur une route ponctuée par des travaux. À trois reprises, un barrage coupe notre élan. On attend à chaque fois 30 minutes avant de pouvoir enfin continuer notre chemin ! Aussi, on peine à avancer. Mais en 3 heures de route, on passe tout de même de 4 100 mètres d’altitude à… 500 mètres ! Du coup, on tombe petit à petit pulls et chaussettes ! On s’arrête pour la nuit dans un balneario. La famille qui tient le lieu nous accueille très chaleureusement, ça fait toujours plaisir ! 😃 Mais quand n’est-ce pas le cas en Colombie ?
Jeudi 07 septembre
C’est un drôle d’endroit, ce balneario. Un ruisseau passe sur le terrain. De chaque côté, un mur en béton permet d’emprisonner l’eau. Quand le « barrage » au bout du ruisseau est fermé, l’eau s’accumule petit à petit jusqu’à former une piscine géante de 1 m 40 de profondeur au plus profond ! C’est ingénieux ! On ne peut pas résister à l’envie de tester l’endroit, même si l’eau est bien froide.
À 11 h 30, il est grand temps d’arrêter de faire des bêtises pour continuer la route. Objectif du jour : diminuer les frais ! On établit donc un plan de bataille pour éviter les nombreux péages qui jalonnent la route en Colombie. Alors évidemment, on se retrouve rapidement sur les pistes et… dans les montagnes ! La région ici est particulièrement sèche. Sur le papier, l’idée a l’air bonne ! Mais dans les faits, on triple le temps de voyage pour économiser, à la fin de la journée… 4 € ! Ah ! Qui a dit qu’il n’y a pas de petites économies ? 😆
Finalement, on cherche plus à prendre du plaisir sur les pistes colombiennes qu’à économiser trois sous. La piste nous emmène haut, très haut dans les montagnes colombiennes. Mais quel plaisir que de voyager ainsi ! C’est plus long, plus difficile, plus fatiguant, mais on a l’impression de découvrir un beau visage de la Colombie, un visage qu’on n’aurait pas pu découvrir sans sortir ainsi des sentiers battus. Le volcan Nevado del Ruiz se trouve de l’autre côté de la vallée, dans la chaîne de montagne perdue dans la brume. Nous y étions hier !
Au détour d’un virage, on tombe sur des travaux. Des villageois sont en train de refaire un bout du chemin. La bétonneuse tourne à fond, le béton déjà coulé est encore frais. Impossible de passer ! Mais on ne peut quand même pas faire demi-tour maintenant, ça fait 2 heures qu’on roule sur cette piste et c’est le seul chemin ! Les ouvriers nous annoncent qu’on pourra passer d’ici 30 minutes. Ok, ça nous va. On patiente en plein soleil, il fait 37°C. Et en effet, au bout de 30 minutes, les ouvriers nous font signe. L’opération est minutieuse. Ils nous font passer sur la gauche, et évidemment, il ne faut surtout pas rouler sur le béton frais sous peine de laisser à vie les empreintes de JP sur ce bout de Colombie 😬
L’opération prend de longues minutes. Rémi manœuvre au millimètre sur les indications des ouvriers. Finalement, l’obstacle est franchi ! Tout le monde est soulagé. On peut reprendre la piste. Entre la chaleur extrême, la piste pentue, les graviers, la poussière : le Jeep est mis à rude épreuve. On s’arrête à un mirador pour admirer la vue. Là, Rémi ouvre la portière arrière pour attraper l’appareil photo et comme d’habitude, nos patates qui voyagent toujours joyeusement à l’intérieur du Jeep pendant que ça balance dans tous les sens, se font la malle. Rémi se couche sous le Jeep pour les attraper et là, c’est le drame. De l’huile partout sous le châssis ! Après inspection minutieuse, il conclut à une fuite de la boîte de vitesse. Aïe, c’est pas bon. Pour le coup, fini les bêtises. C’est sur la route qu’on termine les quelques kilomètres jusqu’à notre spot du soir 😑.
On s’arrête pour la nuit chez Jenny, qui tient un hôtel en bord de route. Et pas n’importe quelle route ! La route de la capitale, Bogota, qui n’est plus si loin ! Est-il donc nécessaire de préciser que cette route est sur-fréquentée par d’énormes poids lourds qui passent dans un grondement sourd ? Heureusement, on s’installe en bas du terrain, près de la piscine. D’ici, le bruit est moins violent.
Demain à la première heure, nous prendrons la route d’un garage à Bogota pour une inspection complète du Jeep et de la fuite. Et on ne le sait pas encore, mais nos nerfs vont être mis à rude épreuve, ces prochains jours, à cause de ces soucis mécaniques !
6 comments
Bonjour Natacha et Remi,
vous avez déjà probablement résolu vos problèmes mécaniques mais sachez que nous avons un ami colombien (peut-être un bon contact) à Chia (20 km au nord de Bogota) ! Au cas où. On croise les doigts en attendant.
Bises
Eric et Muriel
Hello ! On était justement dans un garage à Cota pendant plusieurs jours, repéré sur Ioverlander. Du coup, on connaît bien Chia vu qu’on a passé de noooombreuses heures coincés dans les embouteillages là-bas… Problème résolu en tout cas, même si ça n’a pas été facile. On se rend quand même chez un garagiste français à Popayan pour faire des contrôles…
Ca va le faire et dites vous bien qu’il n’y a pas plus de fuites sous une Jeep que sous un Defender. Bonne route !
Pas très rassurant ce volcan dans ce décor montagneux.
Attention de ne pas trop demander à votre « maison » sinon elle ne vous amènera pas au bout de votre voyage.
Bisous.
Mamie
Magnifique ce volcan et j’adore ces petits arbres cactus…
Heureusement que les patates sont tombées !!! Vous pouvez leur dire merci, elles vous ont permis de voir la fuite ….
Bisous
Vive les patates ! xD