Avec ses palmiers à cire parmi les plus hauts au monde, la belle vallée de Cocora est un incontournable de la Colombie.
Lundi 04 septembre 2023
Après notre visite de la Finca de café Don Elias, nous prenons la direction de la vallée de Cocora. Une petite route parfaitement tracée mène au village en cul-de-sac coincé au fond de la vallée. Ici, le soleil a disparu, on est dans les nuages. Le village de la vallée de Cocora est un petit coin bien touristique regorgeant d’activités à touristes, notamment les balades à cheval. On toque à la porte des nombreux parkings pour demander un endroit où passer la nuit, mais on obtient plusieurs refus. C’est finalement le dernier parking, au bout de la route, qui accepte de nous accueillir pour la nuit.
Pas de toilettes, encore moins de douche. On s’installe au fond du parking et on déplie la tente. Ce n’est pas le plus fancy des spots dodo, mais la nuit promet d’être fraîche et bien calme ! 😊 Déjà, nous apercevons les palmiers à cire emblématiques de la vallée de Cocora. Ils se dressent par dizaines sur les flancs des collines alentours. On a hâte de les voir de plus près, dès demain !
Mardi 05 septembre
Ce matin, bonne nouvelle : le soleil est au rendez-vous ! On a très bien dormi dans le parking désert, jusqu’à l’arrivée des premiers ouvriers vers 6 heures. Faut dire qu’on s’est parqués juste à côté de leur matériel de chantier ! On prend tranquillement le petit-déjeuner au milieu des gigantesques palmiers.
On plie la tente, on emporte le lunch, on chausse nos chaussures et on s’élance pour une grande boucle dans la vallée. Dès le départ, on se trouve face à un endroit hyper touristique qui demande… 15 000 COP (3,51 €) par personne pour aller se promener au plus près des géants. On passe notre tour et on emprunte plutôt un petit sentier où personne ne semble aller. On longe la rivière sur plusieurs mètres avant de bifurquer vers la forêt. Là, une longue, très longue ascension commence. On marche à travers bois sur un étroit sentier qui n’en finit pas de monter. La forêt est épaisse et silencieuse. Il paraît qu’on peut y croiser des pumas !
Après deux heures épuisantes en montée, le sentier s’ouvre enfin sur une crête. Nous avons atteint le point le plus haut de la randonnée, à presque 3 000 mètres d’altitude ! La vue sur la vallée est magnifique !
Et on recommence, mais cette fois-ci, en descente ! Une pente raide nous ramène dans la forêt sombre et humide. On longe une rivière, puis on traverse des ponts branlants. Notre objectif est de faire une pause bien méritée devant un chocolat chaud au Cafe Colibri, un café d’altitude. Voilà que le sentier remonte ! Mais au bout d’un kilomètre, il est barré d’un panneau indiquant qu’un « don » (obligatoire) de 20 000 COP par personne est requis pour entrer dans la réserve. Ça, on ne l’avait pas prévu et on n’a pas tout cet argent sur nous ! Tant pis pour le chocolat chaud, on fait demi-tour.
Il faut maintenant remonter tout ce qu’on vient de descendre et ça, ce n’est pas une mince affaire ! Pas après pas, on franchit plusieurs centaines de mètres de dénivelé, le souffle court et les jambes lourdes.
Une fois en haut, on prend une pause bien méritée face à la vue. Puis, pour redescendre jusqu’au parking où nous attend le Jeep, on passe au cœur de la vallée de Cocora. Et quelle est belle, cette vallée avec ses palmiers géants !
La vallée de Cocora est une immense aire protégée en Colombie, située dans la forêt de nuages (encore elle, comme au Costa Rica !) entre 1 800 m et 2 400 mètres d’altitude. Il y fait en moyenne 15°C, un climat frais et humide parfait pour le palmier à cire, une espèce d’arbre unique endémique de la région. En effet, la vallée de Cocora est un des seuls endroits au monde où il est possible de l’observer.
Les palmiers à cire peuvent mesurer jusqu’à 60 mètres de haut. Ce sont ainsi les palmiers les plus hauts au monde ! Ils se dressent haut au-dessus des arbres de la forêt de nuage. S’ils sont nommés ainsi, c’est parce que leur écorce fournit de la cire, que les peuples indigènes utilisaient pour faire des bougies, notamment.
Le palmier à cire est aujourd’hui classé comme espèce protégée par le gouvernement colombien, car il est menacé d’extinction. Et qui est à l’origine de cette extinction ? L’activité humaine, évidemment ! 😑 Le palmier à cire a en effet besoin d’humidité, de fraîcheur et d’ombre pour pousser et grandir. C’est pourquoi la forêt de nuage de la vallée de Cocora est un endroit idéal pour eux ! Or, la déforestation massive de la vallée pour créer d’immenses pâturages vierges de toute forêt a entrainé une perte de 70 % des palmiers à cire de la région depuis 1985. Il ne resterait aujourd’hui plus que 2 000 palmiers, et presque tous sont des « vieux » palmiers sur le déclin. On s’en rend bien compte : alors qu’on traverse de vastes étendues herbeuses où paissent vaches et chevaux, on ne voit aucune jeune pousse.
Un effort de replantation a cependant été entrepris par les populations locales afin de permettre aux palmiers à cire de survivre ! On espère qu’il sera fructueux et que cet arbre emblématique de Colombie sera toujours la star de la vallée de Cocora dans les prochaines décennies !
De retour au Jeep, on prend rapidement la route. Nous longeons la Routa del Cafe, une autoroute payante qui permet d’avaler les kilomètres sans trop de difficulté. Et tant mieux, car l’après-midi est bien avancé et nous avons encore beaucoup à faire. On s’arrête dans la grande ville de Manizales pour faire les courses, retirer de l’argent et manger au Macdo. C’est finalement de nuit qu’on quitte la ville, après de longs embouteillages. On veut dormir au lac Atún. Mais après trois échecs successifs sur des chemins qui mènent à des propriétés privées, on décide d’abandonner l’idée et de s’arrêter pour la nuit. Nous sommes au bord d’une rivière, sur un bout d’herbe en bord de route. Bien qu’on ait atterri sans le savoir dans une exploitation minière, le gardien nous donne sa bénédiction pour la nuit. Première nuit dans la voiture en Colombie !
2 comments
Impressionnants ces palmiers même s’ils paraissent maigrichons avec de telles hauteurs
Très jolies ces fleurs orange en bord de route. Ce sont des Tritoma
Bisous.
Mamie
Belle rencontre avec ces palmiers. Ils sont très clairsemés sur cette immense colline.
Bisous