La Cordillère des Andes colombienne dans toute sa splendeur au parc national El Cocuy ! Glaciers, paramo, pistes panoramiques et campement à plus de 4 000 mètres dans cet immense parc naturel situé au Nord-Est de la Colombie, près de la frontière avec le Venezuela. On t’emmène !
Vendredi 22 septembre 2023
Après la randonnée dans le paramo de Oceta, nous roulons pendant 3 heures sur une piste extrêmement poussiéreuse. Le soir, quand on se pose dans un champ pour la nuit, l’intérieur du Jeep est recouvert d’une fine couche blanche. L’horreur ! Il fait déjà noir, mais on extrait un chiffon microfibre des profondeurs du Jeep pour enlever le plus gros de la poussière. Un plat de pâtes et on part se coucher dans le Jeep, car nous ne savons pas trop où nous sommes.
Au petit matin, une surprise nous attend : on découvre que nous sommes installés face à un magnifique paysage ! Ah, la beauté du voyage, de se réveiller face à une telle vue. En plus, il fait beau et chaud, alors on s’installe au soleil pour le petit-déjeuner. Ce n’est pas toujours facile, de vivre dehors en permanence, mais les matins ensoleillés sont parmi les plus doux moments de ce road trip à travers les Amériques 😊
Un yaourt, une pitaya, un thé, un café et une petite séance de sport histoire de rester en forme, puis c’est l’heure de prendre la route. Pas de tente à plier, alors on peut partir rapidement après la vaisselle. Nous allons au parc national El Cocuy. Le problème ? Nous sommes loin, très loin de la route principale qui se fraye un chemin beaucoup plus bas et beaucoup plus à l’Ouest dans la vallée. Or, depuis Mongui, nous avons suivi une piste qui nous a emmenés au cœur de la Cordillère orientale colombienne. Et d’ici, pour rejoindre le petit village d’El Cocuy, nous devons traverser les montagnes. Et qui dit montagnes, dit piste… sinueuse et vertigineuse !
Au village, on quitte la piste principale et c’est tant mieux ! En effet, la région est truffée de mines de charbon. De nombreux camions roulent donc à toute allure et nous arrosent copieusement de poussière. Une nouvelle piste nous emmène à flanc de montagne, le long d’un paysage vertigineux. Ici, on ne croise plus personne ! À mesure que les kilomètres défilent lentement, on se sent de plus en plus isolés.
Et ça monte ! Les kilomètres s’enchainent, on gagne en altitude. On arrive si loin de tout que pour la première fois en Colombie, on croise quelques biches, pas stressées par notre présence. À présent, il n’y a plus ni maisons, ni exploitations, ni même le moindre scooter. Chose rare en Colombie ! 😅
Bientôt, on atteint le paramo, ce biotope rare de la Cordillère des Andes qu’on trouve entre 3 000 et 4 000 mètres d’altitude. Les premiers frailejones apparaissent. D’abord quelques uns, puis à mesure qu’on monte en altitude, ils sont des centaines à s’étendre devant nous à perte de vue ! Entre le paramo de Oceta où nous étions la veille et le paramo du Nevado del Ruiz il y a 2 semaines, on commence à bien connaître ces arbustes emblématiques du paramo. À 4 100 mètres d’altitude, la jauge d’essence est au plus bas et Jeepy montre des signes de faiblesse. On s’arrête donc mettre un bidon d’essence.
Puis, c’est reparti ! On passe un col à 4 200 mètres, qui nous fait changer de vallée.
On entame ensuite la descente jusqu’au village de El Cocuy, situé à 3 600 mètres. On s’attendait à un petit village touristique, mais pas du tout ! L’endroit est très calme, presque désert. Toutes les habitations arborent les mêmes couleurs vertes et blanches : le vert représentant l’espoir et le blanc représentant la paix. On s’arrête manger dans un petit restaurant familial, mais on est surtout là pour se rendre au bureau d’accueil du parc national El Cocuy. En effet, on aimerait s’aventurer dans le parc national, mais il paraît que l’affaire n’est pas simple…
Le parc national El Cocuy a longtemps été fermé au tourisme afin de protéger les écosystèmes ainsi que les terres sacrées de la communauté autochtone U’wa. Après plusieurs ouvertures et fermetures successives, le parc ouvre en 2017 pour une période d’essai de 6 mois, afin de mesurer l’impact du tourisme sur les écosystèmes. Aujourd’hui, les U’wa revendiquent la fermeture totale du parc aux touristes, car ils considèrent que l’activité touristique dégrade leur terre et l’équilibre de l’environnement. Les discussions sont toujours en cours, et il n’est pas impossible qu’un jour, l’accès au parc national El Cocuy soit totalement interdit aux touristes. En attendant, l’accès est extrêmement réglementé.
Depuis 2018, seule une toute petite partie du parc et 3 randonnées sont accessibles aux touristes. Un guide local est obligatoire. Et les tarifs ne sont pas donnés. En tant que touristes étrangers, le droit d’accès au parc est de 85 000 COP par personne, 9 000 COP par personne d’assurance et 200 000 COP pour un guide. En résumé, pour randonner dans le parc El Cocuy, il faudrait compter près de 90 € ou… 125 $CA ! C’est un beau budget. On apprend cependant au bureau d’accueil que si l’accès pour randonner est payant, on peut néanmoins se rendre au parc avec notre propre voiture sans débourser un seul sou ! Et là, c’est intéressant 😁
C’est sous la pluie qu’on monte jusqu’au parc. Les nuages sont bas et on a du mal à distinguer les sommets enneigés et les glaciers. Le parc national El Cocuy est un des plus beaux parcs naturels de Colombie ! C’est un parc d’altitude composé de près de 150 lacs d’altitude et de plus de 25 sommets recouverts de neige éternelle et de glaciers, qui culminent entre 4 800 et 5 530 mètres d’altitude ! Ainsi, le parc représente la plus grand masse glaciaire du pays. Là-haut, les montagnes, qu’on devine à peine derrière les nuages, sont massives. Whaou !
On parcourt les chemins jusqu’au Nord du parc, à la recherche d’un endroit où passer la nuit. Les limites du parc sont assez floues, on ne sait pas trop où on a le droit de camper et où on n’a pas le droit ! Techniquement, le camping n’est pas autorisé dans le parc. Mais… où commence officiellement le parc ? 🤔 Il n’y a personne aux alentours, on s’installe donc pour la nuit au bord d’une piste panoramique. Nous sommes à 4 100 mètres d’altitude, personne ne devrait venir nous déranger par ici. Surtout que la piste se termine en cul-de-sac quelques kilomètres plus loin.
Face à nous, les pics enneigés apparaissent parfois entre les nuages. La soirée est fraîche, très fraîche. Pour la première fois depuis les États-Unis, on cuisine rapidement à l’arrière du Jeep et on mange à l’intérieur. À la nuit tombée, les éclairs déchirent le ciel au-dessous de nous, mais nous sommes hauts, très hauts au-dessus de l’orage. On s’emmitoufle dans les sacs de couchage, en espérant très fort que la vue demain matin sera dégagée ! 🤞
Samedi 23 septembre
Il est 5 h 30 lorsque les rayons du soleil percent à travers le pare-brise du Jeep. Nous sommes tellement éblouis que nous devons patienter plusieurs minutes avant de pouvoir sortir et admirer la vue. Et quelle vue ! Pas un seul nuage ne vient obstruer l’horizon et on peut enfin admirer les hauts sommets du parc et les glaciers. Que c’est beau ! Durant de longues minutes hors du temps, nous observons le soleil s’élever dans le ciel, éclairant de ses rayons un paysage sublime. Que la montagne est belle et hostile au parc national El Cocuy !
À une telle altitude, le beau temps ne saurait durer. Alors, on part immédiatement parcourir l’une des pistes panoramiques du parc. Les vues sont à couper le souffle. Le plus haut sommet du parc, le mont Ritacuba, culmine à 5 330 mètres d’altitude. En tout, le parc compte 13 sommets culminant au-dessus de la barre des 5 000 mètres d’altitude.
D’un côté les sommets enneigés et les glaciers, de l’autre la vallée verdoyante et ses rivières glaciales !
À défaut de pouvoir randonner, nous passons la matinée à parcourir les incroyables routes panoramiques du parc. Le beau temps dure, ce qui nous permet d’admirer les pics montagneux et les glaciers sous tous les angles. Encore une fois : qu’est-ce que c’est beau !
Petit à petit, les nuages gagnent du terrain et viennent dissimuler les glaciers. Bientôt, on ne distingue plus le blanc des glaciers du blanc des nuages. On redescend lentement mais sûrement dans la vallée, jusqu’au village El Cocuy. La route -ou plutôt la piste- est encore longue, très longue pour rejoindre Barichara, notre prochaine étape colombienne. Longue ? On ne sait pas encore à quel point ! On quitte les montagnes du parc national El Cocuy émerveillés par tant de beauté et de grâce. Une chose est sûre, on est déjà amoureux de la Cordillère des Andes ! Et pourtant, ce n’est que le début.
4 comments
Les paysages changent de pays en pays mais restent superbes ! Quel beau voyage !
Magnifique !! comme tu dis, Natacha, c’est à couper le souffle. Sans ces photos on aurait du mal à s’imaginer la Colombie.
11 octobre à 19h. 35
Bisous.
Mamie
Paysage sublime ! Je n’aurai jamais cru qu’il y avait de tels endroits en Colombie !
Ma-gni-fi-que !!
🎼 Que la montagne est belle 🎶🎶
Bon les routes sont quand même limites pour se croiser avec des camions. Ça craint….
Encore des records d’altitude avec JP
Coup de ❤️
Bisous