D’une route mythique à une autre ! On quitte le kilomètre 0 de la mythique route Panaméricaine pour s’élancer sur la Carretera Austral : la route australe qui permet d’atteindre le bout du bout du Chili, là où la route prend fin au milieu des fjords et des glaciers. Mais la fin de la route, c’est encore loin ! Première étape sur la Carretera Austral : le parc national Pumalín, son volcan Chaitén actif et son glacier El Amarillo.
Samedi 24 février 2024
La Carretera Austral, en français la Route Australe, est une route de 1 247 kilomètres qui traverse la Patagonie chilienne de Puerto Montt au Nord au petit village de Villa O’Higgings au Sud. C’est une route mythique qui va nous emmener jusqu’au Sud du Chili, là où la route prend fin et où, pour continuer, il faut prendre un ferry ou… rebrousser chemin pour passer par l’Argentine. Nous allons parcourir la Carretera Austral du kilomètre 0 au kilomètre 1 247 tout en profitant des paysages spectaculaires qu’elle a à nous offrir. C’est parti !
Le ferry de l’île de Chiloé nous débarque à Puerto Montt sur les coups de midi. Le kilomètre 0 de la Carretera Austral est ici, dans cette grande ville du Sud du Chili. On ne s’y arrête pas et on s’élance immédiatement sur nos premiers kilomètres de la Route Australe, qui longe la côte Pacifique. De l’autre côté du bras de mer : l’île de Chiloé où nous venons de passer une semaine.
Sur les premiers kilomètres, la route s’interrompt à plusieurs reprises et ce sont des ferrys qui prennent le relais pour nous faire franchir des bras de mer, des baies et des fjords. On adore toujours ces moments de pause qui nous permettent d’admirer le paysage et de guetter l’eau à la recherche des dauphins.
Et parfois, la traversée est plus longue que d’autres ! On arrive à 16 heures à l’embarcadère d’un deuxième ferry. Celui-ci, nous l’avons réservé en avance il y a quelques jours. On embarque à bord à 18 heures et quelques minutes plus tard, le traversier s’élance dans la baie pour une traversée de 4 heures à travers les fjords de la Patagonie chilienne.
À 22 heures, on débarque de nuit au milieu de nulle part. En convoi, on roule 15 minutes sur une piste poussiéreuse, puis on embarque sur un autre ferry pour la deuxième partie de la traversée. Cette fois-ci, elle ne dure que 30 minutes. On rejoint définitivement la terre ferme à 23 heures. Il fait nuit et on est fatigués, alors on s’installe sur le parking près de l’embarcadère pour passer la nuit.
Dimanche 25 février
Notre premier parc national chilien sur la route australe est le parc national Pumalín. Or, ce parc a quelque chose de très spécial : c’est un des rares parcs nationaux gratuits du Chili ! Oui, oui, gratuit. L’histoire de ce parc national est plutôt étonnante. Les terres du parc appartenaient en effet aux époux Kris et Douglas Tompkins, fondateur de la célèbre marque de vêtements et accessoires outdoor : The North Face. À partir de 1991 et pendant des années, ils achètent de grandes parcelles de terres à des propriétaires fonciers dans le but de préserver la nature. Douglas Tompkins est décédé en 2015 et, selon ses souhaits, sa femme a cédé les terres du parc Pumalín à l’État chilien. Le parc devient parc national en mars 2017 mais… toujours selon les souhaits de la famille Tompkins, l’entrée est restée gratuite !
Depuis l’embarcadère du ferry, nous nous élançons sur une piste qui nous emmène à travers le vaste parc Pumalín et ses montagnes recouvertes de forêt primaire. Notre objectif du jour est le volcan Chaitén, une randonnée de 6 kilomètres aller-retour et 600 mètres de dénivelé.
Après une montée bien raide à travers bois, nous émergeons face au volcan Chaitén et son dôme volcanique fumant. À la surprise générale, le volcan Chaitén est entré en éruption le 2 mai 2008. Il dormait depuis 9 400 ans ! Plusieurs milliers de personnes sont évacuées et la ville de Chaitén, située au pied du volcan, est abandonnée. Cette terrifiante éruption produisit une colonne de cendres de près de 30 kilomètres de haut, qui voyagea jusqu’à Buenos Aires ! Son dôme s’est élevé de 200 mètres supplémentaires lors de l’éruption. Et aujourd’hui, le Chaitén fume encore.
De retour au niveau de la mer, on mange face à l’océan Pacifique sur la jolie plage de Santa Barbara.
La Carretera Austral nous emmène ensuite jusqu’à la ville de Chaitén. Partiellement détruite et recouverte de cendres après l’éruption du volcan, Chaitén a été reconstruite au même endroit en 2011, malgré la présence menaçante du volcan, toujours actif. Entre le risque d’éruption du volcan et le risque de tsunami, la vie à Chaitén ne doit pas être de tout repos ! 😅
Après quelques courses, on rejoint l’entrée Sud du parc national Pumalín. L’entrée est toujours gratuite, par contre les rangers du parc nous annoncent que le camping, lui, ne l’est pas ! Ils passeront en effet au camping demain matin pour réclamer les frais de 8 € par personne. Allons bon, tout ne pouvait pas être si parfait. On accepte sans rechigner : avec un peu de chance, nous serons partis en rando au moment où ils passeront 😁. Une chose est sûre : jamais nous n’avons vu une pelouse aussi parfaitement tondue dans un parc national !
On se dit que l’on va être bien sur cette pelouse, au camping 😊. Mais on déchante rapidement en se rendant compte que l’accès à la pelouse est exclusivement réservé aux campeurs en tente. Avec le Jeep, on doit se contenter du parking ! La soirée s’annonce donc moins glamour que prévu, mais on peut au moins profiter des sanitaires pour prendre une douche… qui se révèle particulièrement revigorante. C’est simple, on en a pris des douches froides pendant le voyage, mais aussi froides, jamais ! 🧊
Lundi 26 février
La randonnée jusqu’au glacier El Amarillo est longue : 22 kilomètres. Néanmoins, les rangers nous ont appris la veille que la piste qui permet de rejoindre le deuxième camping, où se trouve le départ de la randonnée, est fermée ! La raison : « la route est mauvaise ». Bon. Pourquoi pas. Ce n’est donc pas 22 kilomètres que l’on s’apprête à faire aujourd’hui, mais 28 kilomètres ! On part donc de bonne heure. Les trois premiers kilomètres se font sur la piste fermée aux véhicules. On a beau guetter, on ne trouve aucun passage qui pourrait justifier sa fermeture. Jeepy aurait volé au-dessus de cette piste ! Ça nous aurait évité 6 kilomètres supplémentaires… surtout que ça monte ! Le glacier El Amarillo est visible depuis le camping. Il semble déjà si proche, alors qu’il se trouve encore à 11 kilomètres.
Heureusement, le sentier est plat et sans difficulté, on avance vite. Plus on approche et plus le glacier est impressionnant. Mais aussi, plus le temps se couvre ! On arrive face au glacier après 14 kilomètres ! On pique-nique face au géant en évitant de penser aux 14 kilomètres retour qui nous attendent encore.
Ce n’est qu’à 18 heures que l’on est de retour au Jeep, particulièrement épuisés après cette longue marche. Avant de quitter le parc national Pumalín, on reprend une douche glacée au camping. Au moins, on a évité les frais de camping de 16 € ! On ne roule pas bien loin pour trouver un bivouac. On s’installe au bord d’une rivière. Et on n’est pas seuls ! On fait en effet la connaissance de deux voyageurs à vélo. L’un d’eux est québécois ! Il est parti en septembre 2022… de Vancouver ! Nous y étions presque à la même période et c’est ici, au fond de la Patagonie chilienne, que l’on se rencontre. Sauf que lui est descendu à vélo ! Et dire que l’on trouve parfois la Jeeplife difficile… 🫣 Dès demain, on continue notre road trip sur la Carretera Austral en direction de la rivière Futaleufú, où nous attend une aventure particulièrement… mouvementée !
1 commentaire
Sympa ce parc national avec ses 2 volcans et sa gratuité….
Quelle belle pelouse, je suis jalouse !! 🤣🤣
Bisou