Nouvelle journée, nouveau volcan ! Après être venu à bout du passage de frontière le plus long et le plus laborieux du voyage, on s’attaque au volcan Osorno, un volcan actif… mais pas trop !
Mercredi 14 février 2024
C’est la troisième fois que nous passons au Chili. Une première fois au Nord du pays en venant du Sud Lipez en Bolivie. Une deuxième fois près de Santiago en venant d’Argentine. Et maintenant, en venant de San Carlos de Bariloche en Argentine. On aime à croire que l’on est rodés. Mais on sait aussi que les douaniers chiliens ne plaisantent pas ⚠️. Alors on fait attention : pas de fruits, pas de légumes, pas de miel, pas de viande crue, d’œufs ou de produits laitiers 🚫. Le matin du passage de frontière, on prend donc un petit-déjeuner de bric et de broc afin de finir notre fond de frigo. 2 heures plus tard, et après avoir parcouru 40 kilomètres à travers bois entre le poste argentin et le poste chilien, on se présente à la douane chilienne.

On obtient notre visa, puis le permis d’importation du Jeep en moins d’une heure. On entre ensuite dans le hangar de la douane et de la SAG, l’inspection sanitaire. Ils repèrent immédiatement nos deux bidons de 20 litres sur le toit. L’essence. Évidemment, on a fait le plein avant de quitter l’Argentine : l’essence au Chili coûte 3 fois plus cher 💸 ! Mais pour le douanier, pas question de nous laisser entrer au Chili avec 40 litres d’essence importés d’Argentine. On lui explique posément que c’est juste une réserve, car on fait beaucoup de hors-pistes et que ça n’a jamais posé problème les trois fois précédentes. Mais le douanier ne veut rien savoir. D’un ton ferme, il nous annonce que l’on ne peut pas entrer au Chili avec nos réservoirs d’essence. Point final 😤.
Très agacés, on décide de repartir en Argentine pour tenter notre chance à la frontière plus au Nord. Le douanier s’empare de notre document, inscrit une croix au marqueur rouge et nous montre la sortie ⛔. On se retrouve côté Chili, sans visa, sans permis d’importation et avec comme perspective de refaire les formalités en sens inverse pour retourner en Argentine ! Mais sur le parking, on cogite. Retourner en Argentine nous a semblé être une bonne idée sous le coup de la colère. Mais après réflexion, on se rend compte que ce gros détour va nous coûter bien plus cher que 40 litres d’essence. Dépités, on entreprend donc de donner un bidon d’essence à des chiliens en route pour l’Argentine. Pour le deuxième bidon, on le répartit entre le réservoir du Jeep, le réchaud de cuisine et on garde le reste en espérant le faire passer discrètement ! 😳
Mais le calvaire n’est pas terminé ! Après avoir refait toutes les formalités pour re-entrer au Chili, on se présente à nouveau devant le douanier. Il s’est adouci et ne prend même pas la peine de vérifier si on s’est bien débarrassé de notre essence… Par contre, c’est maintenant l’inspectrice de la SAG qui s’en mêle. Elle s’emploie à fouiller scrupuleusement le véhicule à la recherche d’on ne sait trop quoi. Elle fouille, sort, inspecte tout, nous demande des précisions sur certaines boîtes de conserve suspectes (le foie gras !).
Après 30 minutes, elle nous fait jeter deux steaks (cuits, mais visiblement pas assez), le maïs à pop corn (que l’on trimballe tout de même depuis Montréal). Et finalement, elle confisque notre « pot pourri », un pot souvenir où on a rassemblé, depuis le début du voyage, quelques souvenirs par ci par là et notamment… du maïs et des haricots secs récoltés en Équateur, des graines d’un arbre ramassées en Amazonie, des olives cueillies à Mendoza et autres graines de tout le continent. On essaie de négocier : ce sont tous nos souvenirs de voyage ! Mais elle aussi ne veut rien savoir 🚫. On prend donc tout de même le temps de faire du tri : pas question de jeter les quelques pierres volcaniques des volcans que nous avons gravis, ni le sel ramassé dans le salar de Uyuni !

Après 3 h 30 sur place, nous sommes enfin autorisés à entrer au Chili, allégés de 40 litres d’essence, de quelques tranches de steak mais surtout de précieux souvenirs de voyage… qui eux ne se rachètent pas. On fait quelques kilomètres avant de s’arrêter en bord de route lorsque deux types nous font de grand signe. Ils ont crevé et n’ont pas de quoi changer la roue. On leur vient en aide, non sans un brin d’ironie : ce sont des agents de la SAG ! 😂 On passe ensuite une nuit calme au bord d’un lac et au pied du volcan Osorno.

Jeudi 15 février
Le volcan Osorno, c’est notre cible du jour ! Pour la première fois depuis… des mois, le réveil sonne. On n’a plus l’habitude, alors on met quelques longues minutes à émerger 😅 Le volcan Osorno, le géant de la région, se dresse devant nous tandis que l’on s’en approche par une belle route de campagne. Elle nous emmène en lacets serrés jusqu’au parking, d’où on profite d’une belle vue sur la vallée.



Côté volcan, c’est le calme plat. On nous avait vendu un volcan qui rugissait autant que le Mont Bromo en Indonésie, mais même en tendant l’oreille, on n’entend rien. « Ça se passe de nuit », nous annonce un couple de voyageurs suisses rencontrés sur le parking. Ah ! On verra donc ce soir. En attendant, un téléphérique permet de monter jusqu’au point de vue sur le volcan. Cependant, on décide plutôt de monter à pied ! Ben oui, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? 😁 C’est parti pour une ascension de volcan comme on les aime !




On monte doucement et laborieusement sur la cendre volcanique qui roule sous nos pas en soulevant un nuage de poussière. Bientôt, on atteint la fin du premier téléphérique, on enchaine en continuant l’ascension sous le deuxième. Les vacanciers nous regardent nous acharner depuis leurs nacelles. Ils doivent se demander pourquoi on s’inflige ça 😂



On arrive au pied du volcan après 2 heures de marche. Comme il est beau avec son glacier et son manteau neigeux ! Ici aussi, tout est silencieux, à se demander si le géant est actif ou endormi en ce moment 🤔




Pour ce qui est de la descente, on tente une nouvelle technique : le sandboard ! 😆


Bon ok, c’est finalement trop périlleux 😂. Alors on opte pour la technique que l’on maîtrise le mieux et qui a largement fait ses preuves sur les volcans de tout le continent américain : celle de courir en se laissant glisser sur la roche et le sable volcanique. On arrive en bas en un temps record… mais couverts de poussière ! Direction donc un endroit à l’abri des regards indiscrets pour une petite douche.

On passe ensuite la soirée sur le parking du volcan qui se vide peu à peu. De là-haut, on assiste à un magnifique coucher de soleil. On a entendu dire, par plusieurs voyageurs rencontrés sur la route, que le volcan Osorno était illuminé d’une féérique lueur dorée au moment du coucher de soleil ET que l’on pouvait l’entendre gronder de nuit. Dans les deux cas, pour nous… c’est un échec ! Aucune lueur orangée n’apparaît au sommet du volcan au coucher du soleil. Et pour ce qui est d’entendre le volcan gronder… rien du tout !

Vendredi 16 février
On se réveille sous un soleil resplendissant. Et on est bien les seuls ! En effet, toute la vallée est plongée sous une épaisse couche de nuages !


Mais on sait que l’on va devoir y aller, sous les nuages. Pas le choix, on ne va pas passer la journée perché près du volcan ! Et en effet, après avoir franchi plusieurs lacets, on passe sous la mer de nuages. La brume est dense et les rayons du soleil peinent à la percer pour nous éclairer.

Pourtant, en quelques minutes, le temps s’éclaircit et on débouche face au lac Todos Los Santos sous un beau ciel bleu. Nous sommes au cœur du parc national Vicente Pérez Rosales. La rivière Petrohué et son eau d’un bleu incroyable coule le long de la route.




Sur le bord de la route, on aperçoit également nos premiers pudus ! C’est le plus petit cervidé au monde. Il mesure en moyenne 35 centimètres et pèse 15 kilos.


Direction ensuite Puerto Varas, une petite ville perchée au bord de l’immense lac Llanquihué avec, en toile de fond, l’imposant volcan Osorno.



Après une après-midi studieuse dans un café de Puerto Varas, on reprend la route en fin d’après-midi en direction de l’océan Pacifique. Ce sont les retrouvailles ! En effet, nous l’avions vu pour la dernière fois près de Lima au Pérou !



On s’installe pour la nuit au bord de la plage, dans une baie à l’eau calme. La luminosité de fin de journée est splendide tandis que l’on se promène sur le sable. C’est la Golden Hour, ce moment de la journée où le soleil rasant vient illuminer le paysage. Un des plus beaux moments de la journée 😊. Les oiseaux pêchent, les humains aussi ! Les bateaux de pêche ondulent paisiblement sous les vagues de la marée descendante.







Pour la première fois depuis bien longtemps, on s’endort les pieds dans le sable sur une plage du Pacifique ! Prochaine étape de notre itinéraire chilien : l’archipel de Chiloé. Et à ces latitudes-là, ne t’attend pas à des cocotiers ! 😂
2 commentaires
Vous n’êtes pas rancunier…. Moi je leur aurais dit : « on vous dépanne mais vous dites à votre collègue de venir ramener nos graines souvenir » !! 🤪
La montée en téléphérique et la descente en sandboard trop bien 🤩 comme au Pérou.
Il est beau ce 🌋 volcan.
Bisou
Vous êtes conciliants….moi j’aurai pleuré comme un crocodile !!! et en plus vous les dépannez ! Fallait leur faire du donnant/donnant.
Bisous.
Mamie.