Nous avons passé une semaine à découvrir l’île de Chiloé. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, de la plage aux petits villages en passant par les routes de campagne sinueuses du centre de l’île, nous avons tout aimé de Chiloé. Son ambiance de bout du monde, avec la météo aléatoire qui va avec. Ses plats locaux savoureux et généreux centrés sur la mer. Ses petites églises toutes aussi belles les unes que les autres. Et bien sûr sa faune locale, que l’on a passé de longues heures à guetter fébrilement. On t’emmène à la découverte de cet archipel du bout du monde, sur ces terres australes glaciales balayées par le vent salé de l’océan.

La Grande île de Chiloé, l’île principale de l’archipel de Chiloé, est la deuxième plus grande île du Chili après l’île de la Terre de Feu, plus au Sud. Elle fait 184 kilomètres de long et 69 kilomètres dans sa plus grande largeur. Si Chiloé est l’île principale, l’archipel est constitué de nombreuses îles et îlots, dont seuls quelques-uns sont habités.
Les ferrys
Qui dit visite de l’île de Chiloé, dit ferry ! ⛴️ Depuis l’embarcadère de Pargua, près de Puerto Montt, la capitale de la région, on accède à Chiloé via un ferry de 30 minutes qui tangue sur une mer calme. Un colossal pont est en construction et, comme de nombreuses constructions de ce genre, il ne fait pas l’unanimité parmi les habitants de l’île, soucieux de protéger leur environnement. Nous, on est bien contents de prendre le bateau pour accéder à l’île 😊. Depuis le pont, on guette les dauphins voire, sait-on jamais, les baleines ! 🐳



Outre l’île principale de Chiloé, l’archipel de Chiloé est en réalité constitué de quarante autres petites îles. On passe de l’une à l’autre très facilement grâce à des ferrys rapides et réguliers. En une semaine, nous avons ainsi visité la petite île de Lemuy et celle de Quinchao, moyennant l’équivalent de 3 € et 10 minutes de trajet.



Les plages
L’île de Chiloé est cernée de magnifiques plages. Il y a les plages paisibles du côté Est de l’île, celles qui font face au continent. Ici, on cultive les moules, les crabes, les saumons, les algues et les crevettes dans de vastes élevages qui affleurent à la surface de l’eau. Les baies sont toujours belles et calmes, sans vague et à l’eau cristalline. Quelques degrés de plus et on s’y serait jeté ! 👙




Puis il y a les plages sauvages et glaciales du Pacifique. Là, l’océan s’étend à perte de vue. Les vagues s’écrasent sur la grève dans un bruit assourdissant et envoient des postillons d’eau salé sur nos visages.




De ce côté de l’île de Chiloé, les couchers de soleil sont longs et magnifiques. Les rayons de soleil rasants de la Golden Hour illuminent alors le paysage de leur lueur dorée. Un spectacle dont on ne rate pas une seconde.






La faune
La faune est omniprésente sur les côtes de l’île de Chiloé. Lors de nos bivouacs sur la plage ou en haut d’une falaise, nous nous positionnons face à la baie pour pouvoir guetter le passage des dauphins 🐬. Et ils sont nombreux à venir pêcher près de la rive, parfois très près du rivage. Seuls ou en groupe d’une dizaine d’individus, ils apparaissent par intermittence hors de l’eau. On ne se lasse pas de les suivre, de les prendre en photo et de les guetter pendant des heures.







C’est sur la plage Pingüineras, au Nord de l’île, que nous apercevons nos premiers manchots de Magellan ! Ils viennent en effet nicher sur les falaises de l’île de Chiloé de décembre à mars. Des tours en bateau proposent de les approcher, mais nous préférons les observer tranquillement depuis la rive.



Le cygne à cou noir est une espèce en voie de disparition. Ils sont nombreux à habiter l’île de Chiloé, que ce soit sur les plages sauvages ou dans les ports de pêche.



Chiloé est une terre d’oiseaux ! Il y en a partout, à tout moment de la journée, quelle que soit la météo. On aurait aimé s’y connaître en ornithologie !





Les phoques sont aussi de la partie à Chiloé ! On ne compte plus le nombre de phoques que l’on a vus nager non loin de la plage.

L’eau dans les baies de l’île de Chiloé est si limpide que l’on distingue sans mal les nombreuses méduses qui flottent dans les vagues. Venimeuses ou inoffensives ? On n’en sait rien et on n’a pas voulu s’y frotter !


Les villages
L’île de Chiloé est connue pour ses maisons aux façades multicolores. Il règne dans les villages une ambiance paisible et authentique que l’on associe sans peine aux villages du bout du monde. L’ambiance semble d’ailleurs changer du tout au tout en fonction de la météo du jour, passant d’une atmosphère morne à une ambiance animée dès que le soleil apparaît. La plupart des maisons chilotes, à la fois rustiques et coquettes, sont construites à l’aide de tuiles en bois qui, une fois assemblées, rappellent des écailles de poisson.






Chaque village ou presque possède son marché artisanal. On y vend des produits en bois et des articles en laine de mouton (pulls, bonnets, chaussettes, gants). Pas étonnant quand on sait le climat rugueux de l’île durant l’hiver austral !



Les palafitos, ou maisons sur pilotis, sont typiques de l’île de Chiloé et font entièrement partie du patrimoine de l’archipel. Les piliers en bois sont conçus pour osciller au rythme de l’eau et des marées. Les palafitos de Castro, la capitale de l’île de Chiloé, datent d’après le tremblement de terre de 1960 mais sont construites selon les traditions ancestrales.



Les ports de pêche
L’archipel de Chiloé est une terre de pêcheurs ! Ainsi, chaque village de la côte possède son petit port de pêche : Ancud au Nord, Dalcahue ou Castro sur la mer intérieure, Quellón au Sud.






La gastronomie
On a bien mangé sur l’île de Chiloé ! Nous qui mangeons rarement au restaurant, nous avons eu envie de goûter à plein de spécialités locales et avons donc mangé dans des cocinerias à plusieurs reprises. Ambiance festive et conviviale, plats généreux et faits maisons, produits de la mer frais et prix abordables : autant dire que l’on s’est bien régalés 😋.



Merlu et saumon !


Le plat emblématique est le curanto, un plat traditionnel de l’île. Traditionnellement, il se prépare dans un trou creusé dans le sol et recouvert de pierres qui sont chauffées par un feu de bois. Il est composé de fruits de mer (moules et coquillages), de viande (porc, poulet et mouton), de pommes de terre et de pain de pomme de terre. Un mélange terre/mer… particulièrement copieux !


Autre spécialité locale : la paila marina, qui n’a rien à voir avec notre paëlla ! Il s’agit d’un bouillon de la mer garni de fruits de mer et de crevettes… dont des moules particulièrement gigantesques !


Enfin, et peut-être notre préféré : le chupe de jaiba ! Il s’agit d’un gratin de crabe émietté servi dans une cassolette dégoulinante de fromage grillé. Un régal 😋. Autre variante plus goûteuse mais plus chère : le chupe de centolla, du crabe royal !


Les églises
L’archipel de Chiloé est connu pour ses églises en bois, uniques en Amérique latine. Il y en a plus de 250 sur l’île, un très grand nombre pour une île de cette taille ! 16 d’entres elles sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000. Ces constructions démarrèrent au XVIe siècle avec l’arrivée des premiers jésuites. Comme le bois était le matériel le plus abondant sur l’île, elles furent construites en bois.











Les bivouacs
Chiloé, ou le paradis du bivouac sauvage face à la mer ! Voilà longtemps que nous n’avions plus bivouaqué directement sur la plage, les roues dans le sable. Alors certes, l’ambiance n’est pas la même que sur les plages de rêves du Costa Rica, mais regarder passer les dauphins en prenant le petit-déjeuner a quand même du charme ! 😛





La fin de la route
Aussi improbable que cela semble paraître, c’est sur l’île de Chiloé, île du bout du monde, que se termine officiellement la panaméricaine, la route mythique que nous suivons depuis l’Alaska. Elle traverse 12 pays sur 22 000 kilomètres et se termine au Sud de l’île de Chiloé, dans le petit port de pêche de Quellón. On a bel et bien traversé les 12 pays de la panaméricaine (et même plus !), mais on a roulé près de 85 000 kilomètres ! Évidemment, impossible pour nous de faire l’impasse sur cette étape majeure de notre tour des Amériques, même si la fin de la route n’a vraiment rien de très sexy. Tant pis, on immortalise quand même cet instant magique !


Nous quittons la mythique route panaméricaine, mais la route est encore longue jusqu’à notre destination finale : Ushuaia. Et c’est une autre route mythique qui va nous rapprocher encore un peu plus de notre but et nous emmener jusqu’aux confins de la route chilienne : la Carretera Austral, la route australe. Tout un programme !
4 commentaires
C’est drôle comme ces églises et ces maisons en bois me rappellent mon voyage en Russie, autour des grands lacs, avec le même style de tuiles de bois. Preuve s’il en fallait que les hommes ne sont pas si différents à des milliers de kms l’un de l’autre !!!!
Très sympathiques ces petites îles et très original de découper les commentaires en thèmes…
Tout est mimi. Les moules sont ÉNORMES avec une ça suffit 🤣🤣
La méduse aussi paraît très grosse !
Quelle chance de passer des heures à regarder les dauphins… C’est zen…
Les églises sont innombrables, pourquoi tant d’églises dans un petit périmètre…. ?
Effectivement il ne fallait pas rater la photo symbolique de la fin de la mythique Panaméricaine.
Bisous
Magnifique cette île du bout du monde. Paisible, colorée, une faune extraordinaire et une nourriture terre/mer qui fait envie.
Bisous.
Mamie
Gros coup de coeur pour cet endroit. Tout y est, l’architecture, les paysages, la faune (des manchots, j’adore ahah) et autre point super important pour des français : la gastronomie 😍😘