Torres del Paine, le parc national le plus célèbre du Chili ! Des pics rocheux défiant toute gravité, de beaux paysages, une météo capricieuse et beaucoup de vent, mais surtout, l’animal le plus furtif et le plus mystérieux de toute la Patagonie : le puma. Et pour le trouver dans le parc, il faut savoir être patient !
Mercredi 27 mars 2024
Après l’incroyable glacier Perito Moreno, nous partons découvrir le parc national Torres del Paine, le plus emblématique des parcs chiliens. Situé entre le champ de glace Sud de Patagonie et la steppe patagonienne, c’est un incontournable pour les amoureux des grands espaces et de la Nature que nous sommes. Or, pour découvrir Torres del Paine, nous nous sommes armés de patience, conscients qu’ici encore plus qu’ailleurs, les caprices de la météo peuvent durer des jours. Ainsi, pour admirer les Torres, les trois tours de granite emblématiques du parc, nous étions prêts à patienter autant de temps qu’il le faudrait. Et pourtant… premier jour, on se réveille sur notre spot sauvage près de l’entrée du parc et les Torres sont là, aiguilles aussi sublimes que menaçantes, illuminées par le soleil levant.
Face à une telle vue et une telle météo, qui pourrait ne pas durer, pas question de traîner ! Nous prenons immédiatement la route pour rejoindre l’entrée du parc national Torres del Paine.
À l’entrée du parc, une deuxième surprise nous attend. En effet, des ordinateurs connectés à Internet sont mis à disposition des visiteurs pour acheter les billets d’entrée au parc. Pour un accès de plus de trois jours, la somme est coquette : 45 000 pesos chiliens par personne, soit 45 € par personne ! 🤑 Mais au moment de payer, nos cartes bancaires sont refusées ! La ranger sur place n’est pas surprise : apparemment, cela arrive régulièrement avec les cartes étrangères. Elle nous fait donc noter nos noms et numéros de passeport sur un fichier et… voilà. « You can go ! ». Mais… et le paiement ? 😲 Pas de paiement ! On ressort très étonnés de notre chance. Nous venons d’économiser 90 € de frais d’entrée grâce à un bug ! Incroyable… autant que le paysage.
On s’élance sur la route du parc, qui nous emmène de lagune en lagune. Où que l’on soit, la vue sur les Torres est magnifique. Elles se seraient formées il y a plus de 12 millions d’années à la suite d’un violent tremblement de terre. Respectivement appelées Torre Norte, Torre Central et Torre Sur, elles culminent entre 2 600 et 2 850 mètres d’altitude.
On s’était donné 4 jours pour apercevoir les Torres, mais finalement, dès le matin du premier jour, c’est chose faite. Impensable ! Néanmoins, nous avons un autre objectif en visitant le parc Torres del Paine, qui pourrait également nous demander du temps. Notre but, notre rêve, c’est de voir un puma. Ils sont protégés de la chasse dans le parc, il y en aurait donc une population particulièrement importante. Les pumas sont cependant très difficiles à apercevoir, car ils se fondent à la perfection dans le paysage et aiment rester discrets, loin de l’agitation et de la foule du très populaire parc Torres del Paine. Nous nous donnons trois jours pour en apercevoir un, après quoi nous devrons renoncer pour continuer notre route 🤞.
Au bureau des rangers, on se renseigne sur les zones du parc où les chances d’en apercevoir sont les plus élevées. On nous conseille de « patrouiller » dans une zone précise de 5 kilomètres, de préférence tôt le matin ou en fin d’après-midi. Ainsi, à 16 h 30, nous nous élançons sur la piste. On roule au pas, on scrute les alentours, on sort parfois les jumelles, on guette à droite, puis à gauche, on s’arrête longuement pour scruter le paysage. Cependant, après deux heures à tourner en rond, on doit se rendre à l’évidence : pas de puma à l’horizon. Ou plutôt, pas de puma que l’on ait vu ! 😅
Le soir tombe et il est grand temps de se poser pour la nuit. Or, pour les voyageurs véhiculés, deux parkings tolèrent gratuitement l’overnight. Improbable, quand on sait combien tout est hors de prix dans le parc national Torres del Paine, y compris les campings et autres hébergements ! Il est tard et le parking est déjà rempli de vans, de camions, de campervans. Tout le monde est bien au chaud chez soi et ce n’est pas étonnant, car le vent est infernal et les températures glaciales. On s’installe un peu à l’écart pour être tranquilles et pouvoir cuisiner loin des regards. Par un temps pareil, cuisiner des pâtes est un vrai calvaire et on s’empresse de s’enfermer dans le Jeep dès qu’elles sont prêtes pour les déguster au chaud et à l’abri.
Jeudi 28 mars
La nuit a été terriblement venteuse. Des bourrasques jusqu’à 85 km/h ont secoué le Jeep toute la nuit. Il tanguait comme un navire en pleine tempête. Au petit matin, le vent souffle toujours très fort et la pluie s’est ajoutée à la fête ! Le réveil sonne à 7 heures, mais ce n’est qu’à 8 heures que l’on arrive à s’extraire des sacs de couchage pour se lever. C’est parti pour une deuxième tentative pour apercevoir le puma. Le temps est maussade, ça va durer ainsi plusieurs jours. On profite tout de même de quelques belles éclaircies qui emmènent avec elles de magnifiques arcs-en-ciel.
Niveau puma, toujours rien. On roule au pas, on fait des aller-retour, on s’arrête aux points de vue pour scruter lentement les alentours avec les jumelles. Dès qu’une voiture est arrêtée sur le bas-côté, on s’arrête aussi. « Puma ? ». On échange des nouvelles, les derniers tuyaux, les points GPS où des pumas ont été aperçus. En vain. C’est bredouille que l’on rentre au camping à 11 heures. Il pleut toujours et malgré quelques éclaircies par-ci, par-là, la météo ne s’améliore pas. Comme on veut rester dans le secteur, mais que la météo est trop mauvaise pour randonner, on décide de passer l’après-midi au camping. On mange dans le Jeep, on regarde des vidéos Youtube, puis un film, puis on fait la sieste. C’est dans ces moments-là que l’on se dit que l’on aurait été bien dans un van avec un peu plus de confort ! 😆
À 16 heures, c’est reparti ! Puma : troisième tentative ! On recommence le même manège, toujours dans le même secteur. Comme à chaque fois, l’espoir monte, puis redescend à mesure que l’on tourne en rond sans nouvelle excitante et que le temps se couvre. Les montagnes disparaissent derrière les nuages, le paysage plonge dans l’ombre. Et nous sommes toujours à tourner en rond.
Quand tout à coup, le miracle se produit au moment où nous sommes en route pour le camping. Depuis la route, on aperçoit un groupe en contrebas, qui randonne dans la vallée, hors des sentiers battus. Un « puma tour ». On s’est renseignés : le tour coûte 1 000 € par personne… Rémi se penche pour observer le groupe. Il est outré, car nous nous sommes fait gronder la veille pour avoir marché hors des sentiers 😅. S’en suit cette conversation : « En plus, ils ont un chien ! ». « Mais c’est interdit, les chiens, dans le parc ! ». « Mais… ce n’est pas un chien ! ». C’est un puma ! Moi : « Où, où ? Je le vois pas ! » 😂. En effet, l’animal se fond parfaitement dans son environnement. Je mets plusieurs minutes à l’apercevoir à mon tour. Sans le groupe, jamais nous ne l’aurions repéré ! Et toi, tu le vois le puma sur cette photo ?
Le groupe marche si près du puma que ç’en est affligeant. Apparemment, quand on paye un tour à 1 000 €, la distance respectueuse de 100 mètres avec l’animal ne s’applique plus… Pour nous, c’est loin, mais on est contents. Enfin un puma ! 😃 L’animal passe de longues minutes à boire. Rémi le shoote de tout côté. Qu’il est beau ! Qu’il est massif. Sa silhouette toute en muscle. Ses mouvements félins. Wow.
Après de longues minutes d’observation, il s’éloigne tranquillement, le groupe à ses trousses, avides de toujours plus de photos. On rentre au camping, très heureux d’avoir enfin vu un puma, même de si loin.
Vendredi 29 mars
Il pleut encore. On a vu un puma la veille, mais on veut se donner une dernière chance. À 8 heures, on est à nouveau sur la route, mais ce n’est qu’à 10 heures qu’un peu d’animation survient. Deux gars ont repéré 2 pumas qui viennent de chasser un guanaco. Ils en ont dévoré une bonne partie et ils sont maintenant en train de faire la sieste. Ils sont si loin qu’on les discerne à peine, que ce soit avec l’appareil photo ou les jumelles. Un peu plus bas, un deuxième guanaco se tient en retrait. Il pousse des cris, s’approche un peu, puis s’éloigne, puis s’approche à nouveau. C’est triste, mais c’est la loi de la nature ! Après 45 minutes, les pumas n’ont toujours pas bougé et on imagine qu’ils ne bougeront pas avant de longues heures. Tant pis, on décide de prendre la route.
S’en est finit de notre quête du puma. On en sort avec un peu de frustration de ne pas en avoir vu un de près, mais tout de même très heureux ! Pour la première fois en trois jours, on part découvrir un autre secteur du parc Torres del Paine. C’est sous la pluie que l’on longe le lac Péhoé, dont la couleur de l’eau doit être magnifique par beau temps.
On décide finalement de quitter le parc, car de nombreux sentiers de randonnée, routes et points de vue sont fermés en raison du mauvais temps. Le parc national Torres del Paine, c’est un parc dont nous avions beaucoup entendu parler et que nous attendions avec impatience. Mais selon nous, c’est surcoté. De plus, mieux vaut venir à Torres les poches bien pleines : 45 € par personne d’accès au parc, 100 € la nuit pour les hébergements sur les treks en dernière minute, 8 € de l’heure pour le Wifi, les supérettes aux prix exorbitants, la croisière vers le glacier à 100 € par personne ! On ne peut pas s’empêcher de comparer avec l’expérience incroyable que l’on a vécue dans le parc national Los Glaciares en Argentine où, pour 6 jours dans le parc, nous avons déboursé… 0 € !
C’est donc un peu déçus que l’on quitte le parc, mais tout de même heureux d’avoir vu trois pumas ! Cette fois-ci, fini les longs arrêts dans les parcs nationaux, nous prenons la route de la fin du monde qui va nous mener vers l’étape ultime de notre voyage : la Terre de Feu.
1 commentaire
Les photos au soleil levant des 3 Torres de granit sont magiques !!
Impossible de distinguer le Puma du premier coup d’œil dans la première photo. C’est comme “trouver Charlie”… Qu’il est beau ensuite vu de près… Vous avez eu de la chance.
Bisous.