Cette année, nous passons notre semaine de vacances en Gaspésie, un des plus belles régions du Québec. Nous avons prévu de faire tout le tour de la péninsule et de profiter de ses magnifiques paysages. Entre nature époustouflante dans les parcs nationaux, vues incroyables sur le fleuve Saint-Laurent, rencontres avec la vie sauvage et petits imprévus mécaniques, notre road trip en Gaspésie nous réserve bien des surprises !
Samedi 10 Juillet 2021 – Avant le départ, en bref !
Dire que nous attendons notre semaine de vacances avec impatience depuis des semaines, voire des mois, serait un euphémisme. Après plus de 10 mois passés sans le moindre jour de congés, il s’agit d’une bouffée d’air dont nous avons désespérément besoin.
Or, cette année, nous partons en Gaspésie, la région incontournable du Québec ! Un périple de plus de 2 500 kms nous attend, dont 800 kms pour nous rendre aux portes d’entrée de cette région hautement prisée. Autant dire que nous n’allons pas chômer. Vacances, oui, mais repos, certainement pas ! 😄 Heureusement, c’est comme ça qu’on les aime, nos vacances !
Le samedi, nos vacances commencent par un déménagement de 12 heures. À 2 couples, nous vidons entièrement l’appartement de nos amis, chargeons le camion, puis déchargeons le camion dans leur nouvelle maison. Un samedi bien éprouvant pour bien commencer les vacances. Big up les amis ! 😄
À 18 h, le lave-vaisselle trouve sa place dans la cuisine et le camion est entièrement vide. C’est l’heure du départ pour nous. Je prends le volant, car Rémi est épuisé. La porte d’entrée de la Gaspésie nous attend à quelques 5h30 de route. Nous sommes réalistes : nous n’y serons pas ce soir. Nous roulons 2 heures sur une autoroute déserte puis nous nous arrêtons sur une aire municipale que nous connaissons bien : c’est là que nous avons passé la dernière nuit de nos vacances, l’été dernier. Quelques VR (véhicules récréatifs) sont déjà là et, avec notre petit Jeep, nous sommes minuscules face à ces mastodontes. Nous nous installons face au fleuve et, tandis que la nuit tombe et que nous dégustons notre cake cuisiné la veille, nous avons droit à un feu d’artifice lancé depuis l’autre rive.
Épuisés par notre journée déménagement et conscients que nous devons nous lever tôt demain pour être à notre première destination le plus tôt possible, nous nous couchons à 22h dans notre nouveau lit, sur notre nouveau matelas, dans nos nouveaux sacs de couchage (déjà éprouvés par 2°).
Dimanche 11 Juillet – Vues sur le fleuve au parc national du BIC
Le réveil sonne à 6 heures, le lendemain. Pour la première fois, nous profitons du luxe d’avoir un réchaud : nous faisons bouillir de l’eau et nous préparons un thé et un café que nous dégustons, avec des biscottes, sur une table de pique-nique, dans l’herbe, en plein soleil, avec les oiseaux qui chantent et les écureuils qui guettent le moment où nous laisserons tomber une miette. Enfin, le sentiment d’être en vacances, pour de vrai. Nous profitons des sanitaires pour faire une petite toilette et la vaisselle, puis nous prenons la route.
Nous restons sur l’autoroute pendant 1 heure puis, lorsque nous commençons à entrer en Gaspésie, nous la quittons. À partir de maintenant, c’est sur les petites routes que nous roulerons, celles qui longent le fleuve, nous offrant des points de vue spectaculaires et traversant de jolis villages, avec des maisons (ou plutôt des manoirs, pour certaines) incroyables, avec une vue sur le fleuve qui nous fait rêver. De l’autre côté de la route, le paysage est plutôt rural, avec des champs à perte de vue, d’immenses exploitations agricoles et, au fond, des paysages plutôt vallonnés.
C’est aux alentours de 11 h que nous arrivons à l’entrée du parc national du Bic, notre premier arrêt des vacances. Parc mythique du Québec, le Bic est réputé pour ses magnifiques points de vue sur le Saint-Laurent et sa faune riche.
Le parc national du Bic est un parc SEPAQ. Grâce à notre carte annuelle, qui expire fin juillet (mais nous avons déjà celle de l’année suivante 😉), nous entrons sans payer. Nous récupérons une carte du parc et nous rendons compte que le Bic est un petit parc, du moins à l’échelle des parcs nationaux du Québec. La matinée étant déjà bien avancé, nous décidons de ne pas nous lancer dans un long sentier et choisissons l’un des plus célèbres du parc, qui offre une vue magnifique pour un minimum d’effort. Nous mangeons sur le pouce les restes du cake et quelques chips, sortons nos bâtons de randonnée et c’est parti !
🥾 Sentier Le Pic-Champlain – 6 kms
Le sentier, qui serpente à travers les bois, monte raide dès le départ. À travers les arbres, nous apercevons le bleu profond du fleuve, un peu en contrebas. Au parc du Bic, le fleuve est déjà si large que nous en discernons à peine l’autre côté. Il a déjà tout d’une mer. Nous montons d’une traite jusqu’au point de vue aménagé, en moins de 30 minutes.
Au point de vue, le paysage est incroyable. Nous admirons le paysage et les aigles qui volent près de la falaise et sommes encore et toujours impressionnés par l’immensité du fleuve.
Nous sommes chassés du point de vue par le tonnerre qui gronde de plus en plus fort et les nuages menaçants qui viennent peu à peu obscurcir le ciel. La descente, très facile, sur un large chemin de gravier, se fait au pas de course. Après le soleil éclatant pendant la montée, tout est devenu sombre, le ciel menaçant, le tonnerre grondant au-dessus de nos têtes et le vent soufflant en rafales fortes. Nous sommes persuadés que le ciel va nous tomber sur la tête d’un moment à l’autre mais nous atteignons finalement la voiture sans encombre.
Il n’est que 15 heures, et le temps menaçant nous fait craindre de prendre une douche si nous nous lançons dans une autre randonnée. Nous parcourons les routes du parc en voiture, admirant les paysages et les biches. C’est toujours un immense plaisir de parcourir les routes immaculées des parcs nationaux, quand on sait qu’une biche, un orignal, un caribou ou même un ours pourrait surgir à tout moment.
Nous nous arrêtons à la Baie des Cochons. Comme il s’est arrêté de pleuvoir, nous décidons d’aller faire un tour sur la plage.
Nous longeons la baie, admirant la marée descendante, les bouts de bois qui flottent au loin et les rochers et scrutant l’eau à la recherche des fameux phoques. Ce n’est que de longues minutes plus tard, lorsque nous nous apercevons que certains des bouts de bois que nous admirions plus tôt ont disparu, que nous nous rendons compte qu’il s’agissait en réalité des phoques ! Des phoques couchés (ou vautrés, au choix) sur des rochers effleurant à peine à la surface de l’eau ! Heureusement, nous avons la chance d’en apercevoir d’autres qui nagent dans l’eau, au loin, et dont les petites têtes rondes apparaissent parfois entre les vagues. Il s’agit de phoques communs !
C’est donc tout contents que nous retournons au camping, où nous profitons des sanitaires pour prendre une douche. Il est loin le temps où, ignorants, nous n’avions pas pris de douche pendant 1 semaine avant de nous rendre compte que nous pouvions, depuis le début, utiliser les douches gratuites des parcs nationaux 😂 Cette fois-ci, nous ne nous faisons pas avoir et comptons bien en profiter aussi souvent que possible !
Lorsque nous retournons à la voiture, tout frais tout propres, il est 17 heures. Nous décidons de partir nous trouver un spot pour la nuit. Sage décision, car nous allons tourner sur les routes et chemins de la région pendant près de 2 heures ! Impossible pour nous de trouver un endroit où passer la nuit. Tous les spots près de l’eau sont barrés d’un panneau camping interdit (que nous allons apprendre à bien connaître pendant notre semaine). Dépités, nous décidons de quitter le bord de l’eau pour nous enfoncer dans les terres, où des forêts nous semblent être l’endroit idéal pour nous perdre, loin des regards. Ce n’est cependant pas aussi simple ! Même le chemin le plus perdu et le plus éloigné de toute civilisation, à peine perceptible derrière les mauvaises herbes plus hautes que nous, au fond du sentier le plus caillouteux et le plus paumé du monde, est barré d’un panneau “chemin privé” ou “propriété privée” ou “interdiction d’entrée”. Existe-t-il un morceau de terre dans ce pays qui n’appartienne pas à quelqu’un ?
Nous sommes au bord du découragement lorsque, finalement, nous trouvons un spot qui pourrait convenir. Il n’a rien de sexy, mais est situé au bord d’un sentier (qui ne semble être emprunté que très rarement et qui ne semble pas privé (amen !). Nous sommes fatigués de tourner en rond et décidons de rester ici.
Il est déjà tard mais nous devons encore cuisiner notre repas du soir. Et pas n’importe quel repas ! Ce soir, c’est 🍔. Ou le luxe de pouvoir profiter d’un réchaud ! L’odeur qui s’élève lorsque nous faisons cuire nos steaks me fait craindre de rameuter tous les animaux (#ours) à 10 kms à la ronde. Mais le jeu en vaut la chandelle ! Nous dégustons notre burger assis sur nos chaises de camping (dixit, une vielle chaise branlante trouvée en bas de la rue, abandonnée là par un voisin et notre fidèle tabouret de cuisine, qui nous sert à attraper les aliments sur notre plus haute étagère mais qui, à l’occasion, fait une excellente chaise de camping !) Puis, alors que la nuit tombe et que les moustiques débarquent en force, nous faisons une vaisselle très sommaire, nous lavons les dents puis nous enfermons dans le Jeep pour lire un peu. Extinction des feux à 22 heures.
Lundi 12 Juillet – Dans la brume au pied des falaises
Coucher avec les poules, lever aux aurores ! C’est ça le camping. On vit avec le soleil. Autant dire qu’avec une nuit de 8 heures, même à 6 heures du mat’, on pète la forme ! On ne perd pas de temps : 15 minutes après s’être levés, nous quittons notre campement pour retourner au parc national. Après une brève halte au camping pour faire le plein d’eau et (re)faire notre vaisselle de la veille, nous prenons notre petit-déjeuner face au fleuve, à marée basse. Bien plus sympa que notre spot ! Vu l’heure matinale, nous avons la chance d’être visités par un renard, pas farouche, qui vient renifler sous les tables à la recherche de quelques miettes oubliées et par une biche, pas farouche non plus, qui vient brouter à quelques mètres de nous. Pas traces de phoques, cependant.
La mauvaise nouvelle du jour : notre réchaud double feu, spécialement magasiné parce qu’il fonctionne à l’essence (comme JP !), ne veut plus démarrer (comme JP ! Non, c’est une blague. Ou bien ?) Impossible de le mettre en route et, après 30 minutes d’essai infructueux, nous abandonnons. Heureusement que nous avions emporté notre petit réchaud de trek, il va nous sauver la mise ces prochains jours. Son seul défaut, c’est qu’il fait le bruit d’un hélicoptère. Mais bon, personne n’est parfait 🙄
Pendant que nous faisons chauffer l’eau de notre thé/café et que nous mangeons quelques céréales perdues au fond d’un lait froid (vu le temps perdu à essayer d’allumer le réchaud et comme nous utilisons maintenant celui qui n’a qu’un feu, nous avons renoncé à notre petit déj’ œufs brouillés/bacons), nous endurons son bruit d’hélicoptère tout en surveillant la plage à la recherche de phoques.
C’est finalement bien plus tard que prévu, et en même temps que la plupart des autres randonneurs, que nous nous lançons dans notre randonnée du jour.
🥾 Sentier Le Grand Tour – 8,7 kms dont Le Tour Cap à l’Orignal (5,5 kms)
Le Tour Cap à l’Orignal est la randonnée la plus populaire du parc. Elle est accessible uniquement à marée basse, c’est à dire une fois par jour ! Aujourd’hui, la marée basse est à 11 heures, nous sommes donc dans les temps. Le sentier commence par serpenter le long de la baie. Il est tôt et la brume n’est pas encore levée, donnant au paysage un petit air mystérieux qu’on aime bien.
Au bout d’un kilomètre, nous débouchons sur la plage de galets et entamons ce pour quoi ce sentier est si prisé : la randonnée au pied des falaises. Le paysage est tout simplement magnifique. La falaise, d’abord dissimulée par la brume, se dévoile petit à petit à mesure que le jour se lève. Elle nous surplombe de toute sa hauteur.
De l’autre côté, sur le fleuve, nous avons tout le loisir d’observer les oiseaux pêcheurs à l’œuvre.
Nous marchons ainsi sur plusieurs kilomètres, entre randonnée sur les galets et escalade sur les rochers. Le sentier est assez exigeant pour les chevilles, nous surveillons où nous mettons les pieds et sommes contents d’avoir emporté nos bâtons ! Finalement, les falaises laissent la place à d’immenses plages de galets.
Au bout de 6 kms, la balade près du fleuve se termine et, comme nous avons choisi de faire Le Grand Tour, nous rentrons par la forêt. Nous faisons une halte au belvédère pour admirer la vue d’un peu plus haut, ce qui nous rajoute un bon kilomètre de montée, puis de redescente.
Ce n’est qu’à 13 heures que nous revenons à la voiture. Nous nous installons au même endroit que ce matin, face à la baie, pour manger nos wraps du jour.
Comme il est encore tôt avant de prendre la route, nous nous arrêtons à tous les points de vue présents sur la route du parc, à la recherche des fameux phoques que nous aimerions voir de plus près. Pas de chance pour nous cependant, à peine en apercevons-nous un au loin, affalé sur un rocher.
Nous prenons ensuite la route vers notre prochaine destination, à près de 3 heures de route. Nous longeons le fleuve pendant plus de 2 heures, puis prenons la bifurcation pour nous enfoncer au centre de la Gaspésie. Immédiatement, le paysage devient plus vallonné, voire montagneux. Les bois nous entourent de tous les côtés et, sur le bord de la route, les panneaux “Attention aux orignaux” se multiplient. La prudence est de mise, surtout que le soir tombe.
Le parc national de la Gaspésie est immense et nous longeons sa route sur de nombreux kilomètres. Il nous est malheureusement impossible de dormir dans l’enceinte du parc, nous nous trouvons donc un spot près d’un chemin de terre, plus agréable que la veille, très calme, au milieu de la nature. Il fait déjà nuit et plutôt frais, nous ne sommes donc pas embêtés par les moustiques ! Nous en profitons pour cuisiner notre repas du soir (pâtes à la carbo) et celui de demain midi (salade de riz). Nous passons la soirée à essayer de nous décider sur quels sentiers nous allons faire ces prochains jours. Gros casse-tête, car de nombreux sentiers nous semblent incroyables ! Avec seulement 2 jours passés sur place, il faut faire des choix…