10 jours, et pas un de plus ! C’est le temps que nous avons pour faire découvrir Montréal et ses alentours à ma maman. Alors, entre excursion express à Niagara Falls, promenades dans les rues de Montréal, visite des endroits emblématiques de la capitale québécoise, expériences culinaires mitigées, excursion à Québec et randonnées dans les parcs nationaux du coin, son séjour n’a pas été de tout repos ! Heureusement, nous avons quand même trouvé le temps de profiter tous ensemble et ça, c’est l’essentiel. On vous raconte !
Lundi 18 avril 2022
Après notre périple aux Chutes du Niagara, où nous avons passé deux jours intenses et incroyables, ce premier lundi montréalais se place sous le signe du repos… Non, je plaisante ! On se reposera plus tard. Pour l’heure, il fait beau, il fait « chaud » (oui, oui, un 8° au mois d’avril à Montréal, on peut dire qu’il fait chaud), alors nous en profitons pour faire découvrir à ma maman un endroit emblématique de Montréal : le Mont Royal.
Vous n’avez jamais entendu parler du Mont Royal ? C’est ce que les montréalais appellent affectueusement « la montagne » : une colline boisée en plein milieu de la ville où il fait bon pique-niquer et faire des barbecues en été et faire du ski de fond, des glissades et du patin en hiver. Impossible de venir à Montréal sans passer par le Mont Royal.
Le Lac au Castor a depuis quelques semaines fermé ses portes aux patineurs du dimanche et la neige a entièrement fondu ! Pour autant, l’hiver n’a pas dit son dernier mot (et nous allons en avoir la preuve dès demain !). Bien que quelques bourgeons apparaissent sur certains arbres, le parc est encore loin d’avoir fleuri et revêtu ses belles couleurs vertes.
Quelle meilleure façon d’avoir un premier aperçu de la ville que depuis le belvédère du Mont Royal ? On y découvre Montréal sous un jour très américain, avec sa skyline découpée par les gratte-ciels, dont aucun n’a le droit de dépasser la hauteur de la « Montagne » !
Le soleil brille, le ciel est sans nuage, le vent est tombé : nous nous offrons le luxe de pique-niquer sur les marches du belvédère. Un avant-goût de l’été qu’on apprécie à sa juste valeur ! Nous retournons ensuite en ville où nous passons l’après-midi à nous imprégner de l’ambiance montréalaise en déambulant à travers ses avenues et ses ruelles. Maisons colorées emblématiques du Plateau, escaliers biscornus typiques de Montréal, street art sur les façades et autres particularités québécoises, voici Montréal vu à travers les yeux de ma maman, qui n’a pas son pareille pour mitrailler chaque détail de la ville !
Nous rentrons après 15 kilomètres de marche à travers la ville, non sans nous être arrêtés sur l’Avenue du Mont Royal (oui, encore lui) pour acheter les célèbres bagels de Montréal, que nous dégustons le soir-même avec du saumon et de l’avocat. C’est frais. C’est simple. C’est bon.
Mardi 19 avril
Avez-vous bien en tête les photos de la veille ? Montréal sous un ciel d’un bleu éclatant. Le pique-nique au soleil. Les 15° en plein soleil. Eh bien… Voici Montréal à notre réveil. 😲
Une bordée de neige tardive s’est abattue sur la ville pendant que nous étions innocemment endormis. Tout le monde est catastrophé, nous les premiers ! Il faut ressortir des placards gants, bonnets, écharpes, pelles de déneigement et grattoir. La journée commence donc par le déneigement de notre voiture de location. Je m’applique, car étant habituée à sortir sans encombre d’un tas de neige avec le Jeep, j’ai l’impression que cette petite voiture va y rester bloquée et qu’on ne pourra jamais s’en sortir. Dans le lot, quelqu’un est très content de voir toute cette neige : ma mère, téléphone en main, m’observe et prend des photos depuis le siège passager xD On l’entend rire et faire des commentaires dans la vidéo pendant que je déneige sous la tempête : « on voit qu’elle a l’habitude », commente-t-elle 😅
Malgré les conditions plus que désagréables, la route qui glisse, les voitures dans les fossets (de nombreux automobilistes avaient déjà remis leurs pneus d’été), les embouteillages, les déneigeuses qui s’affairent et la visibilité proche de zéro, nous prenons la route. Nous partons pour un petit roadtrip vers le Nord, juste toutes les deux, car Rémi travaille.
Notre première destination est l’incroyable parc de la Mauricie.
Puisque nous sommes en pleine période de dégel (contrairement aux apparences), le parc est entièrement fermé et seuls les 5 premiers kilomètres de sa route sont déneigés. Ici aussi, il fait un temps de 💩. La pluie/neige tombe sans discontinuité. Nous sommes seules au monde. Je pensais découvrir des sentiers printaniers boueux, nous nous retrouvons en réalité face à des sentiers couverts de neige ! J’ai l’impression d’avoir remonté le temps de quelques semaines. Ici, l’hiver est encore roi et, vu l’abondance de la neige, il le restera encore quelques semaines.
Nous partons marcher dans les bois. La neige est molle et nous nous enfonçons parfois jusqu’aux genoux, ce qui est assez éprouvant. Je suis néanmoins bien contente de pouvoir faire découvrir à ma mère cette facette du Québec, moi qui pensais qu’à cette période de l’année, il n’y aurait plus de neige (LOL). Quelle naïveté, même après trois hivers passés au Québec. Il pleut cependant sans discontinuité, ce qui rend la randonnée moins agréable. Nous sommes trempées !
Au bout de quelques kilomètres, nous sommes contraintes de faire demi-tour, car nous nous trouvons face à une pente abrupte complètement gelée. Non seulement nous sommes sûres de la descendre sur les fesses mais surtout, nous sommes sûres d’être incapables de la remonter !!
Nous passons la soirée dans un Airb&b situé dans la petite ville voisine de Grand-Mère. Nous arrivons en ville en 20 minutes, nous en passons 45 à chercher l’appart’, avant de nous rendre compte que nous sommes dans la mauvaise rue. Heureusement, nos hôtes sont sympas et discrets et la chambre mignonette, même si nous nous réveillons toutes les deux en sursaut pendant la nuit en pensant que quelqu’un s’est introduit dans la chambre. Il s’agissait en réalité de nos manteaux en train de sécher sur le porte-manteau, devant la fenêtre.
Mercredi 20 avril
Aujourd’hui, le temps s’est arrangé et ça, ça fait plaisir ! Il faut dire qu’il pouvait difficilement être pire. Avant de prendre la route, nous partons à la découverte de Grand-Mère et de sa marina. Nous tombons par hasard sur le rocher de Grand-Mère, que nous avons tant cherché la veille, et qui est censé avoir une tête de grand-mère, mais pas pour nous !
Il est ensuite temps de prendre la route vers Trois-Rivières et, plus précisément, la cabane à sucre Chez Dany. Il paraît que c’est très touristique et nous allons en avoir le cœur net. Avant de passer à table, nous avons droit à un petit résumé de la fabrication du sirop d’érable et nous sommes autorisées à faire un petit tour dans l’érablière du restaurant.
Puis, il est temps de passer aux choses sérieuses ! Heureusement, nous avons prévu le coup, et nous avons sauté le petit déj’ xD La cabane à sucre est un incontournable du Québec, autant pour les québécois que pour les étrangers. On y sert, dans un cadre très typique, des plats locaux cuisinés à base de sirop d’érable ! L’ambiance, à base de musique locale et de décorations à carreaux rouges et blancs, nous séduit immédiatement.
Pour ce qui est du menu, je vous laisse ma mère vous en raconter ses impressions
« Extrêmement typique à souhait !!! Nappes à carreaux rouges et blancs, serveuses avec chemise à carreaux rouges et blancs, rideaux à carreaux rouges et blancs… Un peu de musique typique durant tout le repas… Pour nous ambiancer avec des « cuillères à musique » et un violon. Les convives peuvent s’asseoir et prendre les cuillères à musique pour accompagner le violoniste.
Au menu, tous les plats sont à base d’érable. Alors si tu n’aimes pas l’érable, tu es écœuré. Si tu aimes l’érable, tu es aussi écœuré… Trop d’érable tue l’érable… Soupe aux pois (haricots blancs) à l’érable… Oreilles de crisse. C’est très bon : couenne de cochon très salée, bien croustillante car frite dans de l’huile, mais aromatisée à l’érable… Betteraves marinées… et non !! Nature, c’était le piège, pas d’érable….
Omelette au four…. toujours à l’érable !! Elle a la consistance et la texture d’un flan aux œufs, mais c’est une omelette salée. Très trompeur. Bizarre mais excellent. Fèves aux lards, mais surtout à l’érable… Là, je commence à n’en plus pouvoir de ce goût d’érable.
Ha ! Des pommes de terre sautées… À l’érable ?? Non, nature !!! Ouf, un peu de répit. Jambon fumé et petites saucisses. Hum excellent… Heu enfin non, mon cerveau a été trompé… C’est salé, mais trop sucré devinez à quoi…. Érable ! Pâté à la viande. Très bon. C’est comme la tourte que je faisais à la maison, mais avec quel ingrédient en plus ? ÉRABLE !!
En dessert, tarte à l’érable : compact, trop lourd, trop sucré… et crêpes au sirop d’érable. Excellent. Ha, enfin du sucré qui va avec du sucré…
Et pour finir, dehors : « Tire sur neige ». Des sucettes, enfin des suçons comme ils disent ici, à l’ÉRABLE. Super bon, mais en fin de repas… Une bombe dans l’estomac… »
Malgré ce fort goût d’érable qui a fini par nous écœurer, nous avons très bien mangé, en grande quantité et nous avons adoré l’ambiance conviviale et festive ! Nous repartons le ventre bien rempli… mais pas prêtes de remanger de l’érable de sitôt xD
Notre prochain arrêt, après une heure de route, est la chute de Montmorency, près de Québec. Elle est située juste à la sortie de l’autoroute et le cadre qui l’entoure ne laisse en rien présager de la beauté de cette chute. Même si nous avons fait les splendides Chutes du Niagara quelques jours plus tôt, cette haute chute arrive tout de même à nous impressionner et à nous émerveiller.
Il est 16 heures lorsque nous arrivons à notre airB&B, dans un petit appartement chaleureux mais encombré dans le centre de Québec. Nous sommes hébergés par Martin, qui cohabite avec Taly, sa chienne cocker bien en chair au regard… de coker. On ne peut s’empêcher de rire dès qu’on la regarde. Nous avons droit à une grande chambre et avons pour voisin un certain Jacques, un autre guest. À peine les affaires déposées, nous repartons pour visiter le centre-ville de Québec. Je le connais bien pour y avoir déjà été à deux reprises, mais je prends beaucoup de plaisir à le faire découvrir à ma mère.
Nous déambulons longuement au pied du magnifique Château Frontenac, puis le long de la promenade qui offre une belle vue sur le Saint-Laurent. Puis, résistant aux appels du funiculaire, c’est à pied que nous descendons nous promener dans la vieille ville et acheter quelques souvenirs. Nous nous rendons ensuite sur les quais, puis au Vieux-Port.
Nous remontons ensuite au Château Frontenac, par les petites ruelles de la ville, au style très européen, pour le voir de nuit, brillamment éclairé. Un soir de semaine, il faut dire que Québec, c’est mort. Cela ne nous incite nullement à y rester manger et, de toute façon, nous n’avons pas faim ! Ce n’est qu’à 21 heures que nous rentrons à l’appartement. Et nous commençons tout juste à avoir faim xD L’érable, y a pas à dire, ça tient au corps !
Jeudi 21 avril
En ce dernier jour de notre roadtrip, nous partons visiter un deuxième parc national : le parc national de la Jacques Cartier. Le temps est au beau fixe et nous espérons profiter d’une randonnée plus agréable que celle à la Mauricie. Nous nous arrêtons au centre de service pour faire le point sur l’état des sentiers. Nous n’avons ni raquettes, ni crampons. Néanmoins, le ranger nous assure que nous pouvons nous lancer sans crainte dans la randonnée Les cascades. Avec ses 80 m de dénivelé, nous sommes assurées de ne pas avoir de problèmes.
Dès le départ du sentier, nous sommes émerveillées. Il fait beau, il fait bon. Certes, ici aussi, l’hiver est toujours bien installé, mais on sent bien que le dégel a commencé. Le sentier est bien tassé et donc bien plus agréable à fouler que celui de la Mauricie. Un vrai régal !
Après un pique-nique pris bien au chaud au centre de service, face à une belle vue, il est temps de reprendre la route vers Montréal. Et pas par n’importe quelle route ! Nous empruntons la Route du Roy, la toute première route construite au Québec. L’occasion d’admirer les belles maisons sur la route. Je roule au pas, maman est à la fenêtre et « tac », « tac », « tac », elle mitraille les maisons les unes après les autres. Quel talent !