Canada, Ontario – Le parc national de la péninsule Bruce

Après le lac Ontario et le lac  Érié, nous arrivons sur les bords d’un troisième Grand Lac du Canada : le lac Huron, aux eaux turquoise à faire pâlir de jalousie les plus belles plages de Bali (et on sait de quoi on parle !).

Lundi 23 mai 2022

Levé à 6 h 30 avec un soleil éclatant et un ciel bleu sans nuage. Rien ne pourrait nous faire plus plaisir qu’une météo aussi radieuse au saut du lit. La journée s’annonce resplendissante et nous sommes au taquet pour de nouvelles aventures.

Aujourd’hui, direction la péninsule Bruce, qui sépare le lac Huron de la baie Géorgienne du lac Huron. Ce Grand Lac est le troisième plus grand lac au monde, une vraie mer intérieure. Le parc national se trouve à l’extrémité de la péninsule. L’entrée est payante. Le parking est payant. Le camping est payant. Le bois de chauffage est payant. Autant dire qu’il y a de quoi y laisser une fortune ! Heureusement, nous avons le Pass des parcs nationaux, acheté d’occasion quelques mois plus tôt ! Désireux de passer une nuit sereine, et parce que nous savons qu’il est presque impossible de trouver un spot sauvage sur la péninsule, nous réservons un emplacement de camping.

Sentier de la boucle de pointe Burnt – 5 kms

Nous commençons par une boucle qui nous fait traverser la forêt de la péninsule. Il paraît qu’on y trouve des ours, des pygargues et des serpents à sonnette ! On a hâte de voir tout ça… ou pas 😀 Le sentier nous mène à un premier point de vue sur le lac Huron qui nous laisse sans voix. Personne ne nous avait dit qu’on trouvait au Canada des endroits pareils ! Une eau transparente incroyable, une plage de galets blancs, une mer intérieure qui est en fait un lac. Incroyable !

L’endroit appelle à la baignade ! On part tâter l’eau et… horreur ! Elle est glacée. Bon, on repassera pour la baignade, nous allons nous contenter d’admirer le paysage.

Après un repas pris sur le pouce près du centre de service, où nous rencontrons des voisins montréalais (même vignette de voiture, ils habitent la rue voisine !), nous partons découvrir notre spot du soir, un emplacement de camping dans les bois, avec tables de pique-nique et emplacement pour un feu de camp. Très bien ! Nous laissons là le Jeep et partons pour un deuxième sentier.

Sentier de la baie Géorgienne et Grotto – 5 kms

Ce sentier nous mène vers un endroit… paradisiaque. Je n’ai pas d’autres mots, et personne n’a jamais dit qu’il fallait que l’eau soit chaude pour rendre un endroit paradisiaque ! Certains courageux tentent la baignade, mais ce n’est pas pour nous ! L’eau, ici aussi, est incroyablement cristalline. L’attraction du sentier, outre l’endroit magnifique, est la grotte naturelle.

Le sentier mène ensuite sur les hautes falaises, d’où nous surplombons la mer… Pardon, le lac !

De retour au campement, surprise ! Un constat d’infraction orne notre pare-brise ! Nous sommes « garés illégalement ». Elle est bonne celle-là ! Notre carte annuelle est suspendue au rétroviseur et notre droit de camper posé sur le tableau de bord… Le mec de la sécurité était miro ou quoi ? Nous nous rendons au centre de service pour tirer cette situation au clair. Après inspection du papier et de nos multiples documents, le jeune à l’accueil, un peu perplexe, nous informe que c’était une erreur. Merci pour le déplacement !

Rassérénés, nous allons aux sanitaires pour une douche chaude, on l’espère. Il n’y a personne en vue alors, discrètement, nous nous faufilons ensemble dans les douches pour hommes. Bah oui, nous n’avons qu’un savon ! L’eau est moyennement tiède, mais ça fait l’affaire. Au moins, les locaux sont super propres et spacieux ! Avec 40 $ la nuit de camping sans service, 15 $ d’accès au parc et 12 $ de parking, on sait où va l’argent ! Par contre, pas de gaspillage d’eau ! Au bout de cinq minutes, l’eau se coupe automatiquement. Malheur ! Rémi est encore en train de se laver. Il appuie sur le bouton, en vain. Nous sommes forcés d’admettre que l’eau est coupée. Ils auraient pu mettre un avertissement quand même !

La situation me fait bien rire. Je passe une tête hors de la cabine. Personne. Discrètement, je transvase toutes nos affaires dans la douche voisine. Après un coup d’œil à gauche puis à droite, Rémi, nu comme un ver, me rejoint. Fou rire. Cinq minutes plus tard, Monsieur se shampouine les cheveux et me dit « avec la chance que j’ai, tu vas voir que ça va couper ». Dans le mille ! L’eau se coupe à nouveau. Il faut encore changer de douche ! Heureusement qu’il n’y a personne à l’horizon !

Après cette douche pleine de péripéties, nous installons notre camp. Déploiement de la tente. Allumage du feu. Nous jetons quelques patates dans la braise. Notre setup fait l’admiration des campeurs du coin. « Holly shit, what is this ? » On fait fièrement le tour du propriétaire. Dans la soirée, le gars de la sécu repasse ! Le voilà qu’il s’arrête, sort de sa voiture, rentre sur notre emplacement. Va-t-on avoir droit à un nouveau constat d’infraction ? En effet, monsieur n’est pas content, car nous n’avons pas affiché notre petit papier à l’entrée de l’emplacement. Voyons donc ! Voilà d’où vient notre constat d’infraction 😒

Nous passons une très agréable soirée au coin du feu. Au menu : soupe de vermicelles, patates au four feu et anchaud périgourdin ! Merci Odile et Philippe d’agrémenter nos pauvres patates de ce met de choix ! 

Mardi 24 mai

6h30, le soleil perce à travers les arbres, mais il ne fait pas chaud. Les températures ont dû descendre autour de 0° cette nuit. Tout est très humide. Nous prenons le petit-déjeuner sur notre emplacement, puis nous levons le camp. Nous faisons une halte aux sanitaires pour une rapide toilette, puis une halte aux yourtes du camping pour faire le plein d’eau. Finalement, lorsqu’on se rend au départ de notre randonnée matinale, il est déjà 9 h 30 !

Sentier Singing Sands – 4 kms

Une belle plage de sable fin. Un joli lac. Une promenade matinale. Personne à l’horizon. Bref, un beau sentier !

À 13 h 30, nous avons rendez-vous avec le ferry, celui qui doit nous faire traverser le lac Huron. Après quelques courses rapides à la superette du coin et un pique-nique pris sur le parking d’embarquement, le voilà qu’il débarque ! Son nez se lève pour engloutir les voitures. Quelle classe !

Première grosse traversée en ferry pour JP. Outre admirer le paysage, nous profitons des 2 heures de traversée pour travailler, moi sur mes rédactions, Rémi sur les photos.

Le soir venu, après plusieurs heures de route, nous posons nos roues au bord d’un lac reculé, après 3 kilomètres de piste. L’endroit est très sympathique et il fait extrêmement bon, un vrai plaisir ! Installation de la tente, cuisine, repas, vaisselle, toilette de chat, admiration du coucher de soleil, une soirée comme on les aime.