Nous continuons notre route vers l’Ouest canadien et arrivons sur les rives du Lac Supérieur. On pensait que les trois premiers Grands Lacs étaient immenses ? Des petits joueurs à côté du Lac Supérieur, le plus grand lac d’eau douce au monde !
Mercredi 25 et jeudi 26 mai 2022
Ces deux prochains jours, beaucoup de route nous attend pour atteindre la rive Est du Lac Supérieur. Avant de partir, nous montons au sommet de la colline qui domine Elliot Lake, où se trouve une Fire Watch Tour. Au sommet, surprise : du Wi-Fi ! Et plutôt bon 😏. Nous devions faire un tour de 5 minutes pour admirer la vue, nous y restons finalement 2 h 30 à travailler ! Niveau bureau avec vue, on est pas mal.
C’est parti pour une après-midi de route ! Nous enchaînons les kilomètres sur la transcanadienne, entre énormes camions qui nous doublent à toute allure et longues lignes droites. Le paysage sauvage qui nous entoure nous émerveille. Nous savions que le Canada était un immense pays, mais face à ces routes sans fin et cette nature sans limite, nous en prenons toute la mesure. Sur le GPS, le territoire qui s’étend au Nord est immense. Nous qui traversons le pays d’Est en Ouest, nous avions l’impression d’en parcourir une bonne partie ! Que nenni ! Nous en traversons en réalité une portion dérisoire.
Il paraît que le Lac Supérieur est imprévisible : la pluie et le brouillard peuvent surgir à tout instant. Nous en faisons l’expérience. À peine commençons-nous à l’apercevoir au détour d’un virage que la pluie se met à tomber. Fine d’abord, puis drue. Nous terminons la route jusqu’à notre spot du soir sous une pluie discontinue. La nuit s’annonce humide ! Nous nous trouvons un emplacement de camping gratuit au bord du Lac. Après le lac Ontario, puis Érié, puis Huron, nous sommes habitués aux Grands Lacs. Mais le Lac Supérieur, c’est un autre level. Sous la brume, le soir venu, nous admirons son étendue infinie.
La nuit est mouvementée. La pluie de la veille s’est transformée en véritable tempête et le vent a soufflé très fort. Aux aguets en permanence, nous avons mal dormi et le réveil à 6 h30 pique un peu. C’est sous une pluie fine et une brume mystérieuse que nous reprenons la route. Cette météo capricieuse donne quand même un certain charme au paysage.
À mesure que nous progressons sur les rives du Lac Supérieur, nous nous rendons compte qu’ici, la nature n’a pas encore fait « pouf ! ». Nous appelons « pouf ! » le moment où, le temps de deux ou trois jours, les arbres explosent de vert. Ici, les érables sont à peine en train de bourgeonner. On croirait avoir remonté le temps d’un bon mois. Nous faisons une halte dans un petit parc national qui permet d’apercevoir d’anciens pictogrammes. Il semble fermé, mais nous nous y aventurons tout de même, avec prudence, car des panneaux « danger de mort » jalonnent le parcours, à cause de falaises très glissantes par temps de pluie. Pas très rassurant, surtout qu’il pleut des trombes !
Nous profitons de cette journée maussade pour rouler, rouler et faire notre intendance : une douche chaude dans un camping du coin (enfin !!!), une lessive dans une buanderie (avec Wi-Fi, s’il vous plaît !), quelques courses, un gros plein pour JP. Voilà une journée pluvieuse dûment rentabilisée !
Vendredi 27 mai
Réveil à 6 h ! C’est de plus en plus tôt ! 😯 Il nous faut 1 h30 pour petit-déjeuner et lever le camp, un record. À 8 h tapantes, nous sommes sur le parking de départ de la randonnée.
🥾 Sentier du pont de la White River – 18 kms
Notre première grande randonnée du voyage s’amorce sous un temps mitigé mais sec. Après deux jours de mauvais temps, ça fait plaisir ! Nous sommes les premiers sur le sentier. Nous marchons lentement, les sens aux aguets. Nos regards balayent les bois alentours à la recherche d’un animal : biche, ours, orignal 😁 Mais c’est le calme plat. Nous n’aurons droit qu’à des traces d’ours et des crottes d’orignal, dont on vous épargne la photo. Nous évoluons entre bois, prairies, marécages, lacs, puis bois à nouveau.
Après 9 kms de marche, nous arrivons au bout du sentier, où se trouve le pont suspendu qui culmine à 23 mètres au-dessus des gorges de la White River. Impressionnant !
Nous prenons un rapide pique-nique au soleil, puis il est temps de refaire le même chemin en sens inverse. Moins concentrés sur les alentours et plus sur le sentier, nous faisons en 2 h 20 ce que nous avons fait en 3 h 30 à l’aller, une belle performance.
Nous trouvons un spot sur une plage en bordure de rivière. L’autoroute n’est pas loin, mais le cadre reste agréable. Nous passons la soirée en compagnie d’une colonie de pélicans, qui ne cessent d’aller et venir sur la rivière. Ils font tout simultanément, c’est très drôle : ils s’envolent ensemble, ils se posent ensemble, ils remontent le courant ensemble et ils plongent tous ensemble pour pêcher, de sorte qu’on ne voit plus que des derrières ! Nous passons la soirée à les observer, c’est encore mieux que la télé. 😀
Samedi 28 mai
À nouveau, levé à 6 heures. Comme nous avons de la route avant d’atteindre le départ de la randonnée, nous sautons le petit-déjeuner et levons immédiatement le camp.
🥾 Sentier Top of the Giant – 21,9 kms
À 8 h 30, nous nous élançons sur le sentier. Nous avons une banane dans le ventre. Et, 10 minutes après notre départ, il se met à pleuvoir. Les 22 kms s’annoncent longs…
Et long, ça l’est ! Les 6 premiers kilomètres se font sur un sentier relativement plat et roulant. Nous progressons vite. Les 3 kilomètres suivants nous mènent en haut de la falaise, une ascension raide qui nous coupe les jambes. Les 2 derniers kilomètres nous amènent au point de vue sur les gorges. Nous sommes épuisés, trempés jusqu’aux os, affamés, mais admiratifs devant ce beau paysage.
Il pleut et nous décidons de grignoter quelques noix et graines plutôt que de pique-niquer. La bonne nouvelle : le paysage valait largement la peine. La mauvaise ? Il faut refaire tout le chemin en sens inverse ! Après 2 kilomètres, nous nous rendons compte que le retour va être long. Très long. Les 3 kilomètres de descente raide nous coupe les genoux. Les 6 derniers kilomètres sont un calvaire. Il pleut sans discontinuer, nous avons mal aux pieds, au dos, la nuque raide et les épaules endolories. Le mode automatique est enclenché.
La vue du Jeep est un vrai soulagement. Nous ouvrons vite l’auvent pour nous abriter de cette pluie fine qui n’en finit pas et dévorons nos sandwichs, qui ont adoré cette balade de 21 kilomètres dans nos sacs à dos… Bonne surprise de cette fin de journée : la douche du parc est, non pas tiède, ni chaude, mais brûlante !! 🔥 Un vrai bonheur. La question est maintenant de savoir comment nous allons bien pouvoir faire sécher toutes nos affaires !! Y a pas à dire, l’humidité, en Jeep, c’est le pire.
Aussi, pour nous consoler, nous décidons de sortir le chauffage pour la première fois du voyage. Une soirée au chaud dans la tente, et sans humidité. Le rêve.
Programme de demain ? On lève le pied et on s’offre une journée de repos à Thunder Bay, avant d’entamer la Grande Traversée du Canada.
2 comments
Paysages à couper le souffle ! Falaises vertigineuses, pont suspendu à donner le vertige, dimension du lac Supérieur invraisemblable. On connaît de noms tous ces lacs que vous rencontrez mais on n’imagine jamais leur immensité.
Attention quand même (petit conseil de mamie) de ne pas faire trop de kms le ventre vide et n’attrapez pas une bronchite… ce serait dommage.
Gros bisous.
Mamie.
Que de magnifiques ces photos, elles rendent bien compte de l’immensité du lac, elles donnent le vertige entre les falaises, ce torrent qui se déverse sous le pont de singe est le témoin de la fonte des neiges de cet hiver… Et quelle chance de voir tous ces animaux, j’en ai pas eu autant moi … 🦆 (y avait pas de pélican !! 😁
Maman