Des vigognes, des flamants roses, des sommets enneigés, des sources chaudes, des geysers et surtout le plus haut sommet de Bolivie : c’est le parc national Sajama !
23 décembre au 25 décembre 2023
L’an dernier, nous fêtions Noël à San Francisco, sur le parking de la marina, accompagnés d’amis voyageurs. Cette année, c’est dans un appartement de La Paz que nous avons trinqué au cidre avec la famille, sur Skype. Outre fêter Noël, nous avons aussi passé trois jours à nous remettre de l’ascension du Potosi et à profiter du confort éphémère mais tellement agréable du Airbnb. Et entre deux siestes, nous avons visité La Paz. À 3 800 mètres, la capitale administrative bolivienne est la capitale la plus haute au monde. Tout en relief, elle s’étend à l’infini entre les montagnes de la Cordillère des Andes. Les rues montent ou descendent à des degrés divers et nos jambes encore lourdes ont du mal à gravir les pentes. C’est étrange comme monter une rue pentue nous semble parfois plus difficile que d’atteindre le sommet du Potosi 😆




On a flâné dans les ruelles du centre-ville, on s’est perdus dans les dédales des marchés de rue et on a mangé dans un restaurant gastronomique bolivien : Popular Cocina Boliviana ! Entrée, plat, dessert et boissons pour la modique somme de 20 €… à deux. C’était excellent ! 😋



À La Paz, on a aussi été témoin d’une coutume très étrange ! En effet, dans la culture aymarane, les fœtus de lamas sont des porte-bonheur ! Ils sont utilisés comme offrande à la déesse-terre, la Pachamama. Ainsi, les indiens Aymaras achètent des fœtus de lama au marché et les enterrent ensuite sur leur terrain pour se garantir la bonne fortune et la protection de la Pachamama. Le lama a toujours été considéré comme sacré par les autochtones, car il est source de laine, de transport et de viande.



Mardi 26 décembre
Après trois nuits à La Paz, on reprend la route. Or, quitter le confort d’un toit pour retrouver la dure réalité de la Jeeplife, c’est toujours un moment difficile. Le téléphérique de La Paz nous ramène sur les hauteurs de la ville, jusqu’au camping où nous avons laissé le Jeep. Là, une mauvaise nouvelle tombe, qui nous sape un peu plus le moral : on a confirmation que notre chauffage ESPAR chèrement payé ne fonctionne pas au-delà de 3 000 mètres d’altitude, contrairement aux garanties que l’on avait eues. Au moment où on s’apprête à parcourir l’altiplano bolivien et ses nuits glaciales, la nouvelle n’est pas bonne 😟

L’heure tant redoutée est arrivée : c’est le moment de faire le plein d’essence. Or en Bolivie, faire le plein, c’est toute une histoire ! En effet, l’essence est subventionnée par l’État. Et nous, en tant qu’étrangers, on n’a pas le droit aux subventions. On doit donc payer le « prix international », soit 8,70 Bolivianos (BOB) par litre contre 3 BOB par litre pour les locaux. C’est beaucoup plus cher, mais jusqu’ici, pas de problème. Là où ça bloque, c’est que pour justifier l’application du taux international, les pompistes doivent remplir de la paperasse. Et ça, c’est chronophage et ils n’ont vraiment pas envie de s’embêter avec ! On essuie donc refus sur refus. Chaque station-service nous renvoie à la suivante. Personne n’accepte de servir les étrangers !
Finalement, après plusieurs tentatives infructueuses, un pompiste accepte enfin de faire le plein du Jeep « sous le manteau ». À l’abri des caméras de surveillance, il remplit notre réservoir et nous fait payer « au black » un peu moins que le prix international, soit 8 BOB par litre. Ainsi, pas besoin de remplir la paperasse ! Et nous, on peut enfin quitter la Paz. On s’installe pour la nuit dans un lit de rivière asséché. Le paysage est incroyable : on se croirait en Arizona !


Mercredi 27 décembre
C’est sous un ciel nuageux que l’on se rend au parc national Sajama. Malgré les nuages, on espère tout de même avoir la chance d’apercevoir le toit de la Bolivie : le volcan Sajama, qui culmine à 6 542 mètres d’altitude. Cependant, lorsque l’on s’engage sur la piste du parc, le volcan est bien caché derrière d’épais nuages.

Ce n’est qu’à midi, alors que l’on fait une pause en bord de piste pour manger un bout, que les nuages se dispersent enfin. La forme massive du Sajama nous apparaît progressivement jusqu’à se révéler entièrement. Whaou ! Comme les volcans sont beaux et majestueux ! On le contourne lentement jusqu’au lac. Là, on brave le froid ambiant et le vent glacial pour s’approcher des rives et admirer les flamants roses.





Plus loin, on arrive aux geysers du parc. Un peu de fumée par ci, quelques fumerolles par là, quelques bulles. L’endroit est mignon mais guère impressionnant. On cherche tout de même une piscine dans laquelle faire trempette, histoire de se réchauffer, mais l’eau nous paraît soit trop froide, soit trop chaude. Tant pis ! On n’a pas très envie de cuire comme une grenouille ! 🐸



Direction donc d’autres sources d’eau chaude, un peu plus loin. Et c’est là, au détour de la piste, que l’on rencontre un remake du film Le bon, la brute et le truand, en mode alpaga ! 🤣

On aperçoit également les autres sommets du parc, tout aussi impressionnants que le Sajama : les volcans Parinacota, 6 348 mètres d’altitude et Pomarape 6 240 m, situés à la frontière entre la Bolivie et le Chili.

Pour faire passer le terrible mal de dos que je me traîne depuis ce matin, on se rend dans des sources d’eau chaude tenues par un local. Chaque soubresaut du Jeep sur la piste me fait un mal de chien. Ah, le retour à la vie à la dure après 4 jours de confort ! Moyennant l’équivalent de 3 €, on est autorisés à passer la soirée et la nuit sur place. Il fait un froid de canard, alors on s’empresse de se changer et de se jeter dans le bassin à 37° 🫠

Quel bonheur ! On fait quelques brasses, mais au bout de 20 minutes, on a trop chaud et on doit sortir. La température extérieure n’a pas changé, mais bizarrement, on trouve qu’il fait bien moins frais ! 😅 Parfait, on est parés pour passer la soirée dehors, au pied du Sajama !

Jeudi 28 décembre
Vu combien il est difficile de faire le plein en Bolivie, on décide de ne pas attendre le dernier moment ! Direction donc le village le plus proche. À la station-service, le pompiste est catégorique : « pas d’essence pour les étrangers ». Mais Rémi ne lâche pas l’affaire. À La Paz, on pouvait se permettre quelques refus : il y avait des stations-services partout. Mais ici, au beau milieu de nulle part, c’est ici ou… jamais ! Pendant 20 minutes, Rémi sympathise et négocie. « Por favor, señor ». On compte prendre au Sud par les pistes, alors on a désespérément besoin de faire le plein ici.
Après de longues minutes, alors que l’on désespère, le pompiste vient nous voir. « Cuanto quieres ? » « Solo 20 litros ! ». Ok ! Yes !! Le pompiste attend que la station se vide et accepte discrètement de faire le complément de notre réservoir. En plus, il nous fait un super prix : 6 BOB par litre au lieu du taux officiel à 8,75 BOB 😀

Pour rejoindre le désert de sel d’Uyuni au Sud du pays, on a décidé de choisir l’option « piste » plutôt que l’option « route ». On a soigneusement étudié un itinéraire qui devrait nous emmener au Salar d’ici quelques jours, via les pistes de l’altiplano bolivien. C’est parti ! On quitte la route principale pour s’élancer sur un chemin de tôle ondulée. Après quelques mètres à peine, une mamie surgit sur le bas-côté de la route. Elle nous fait signe. On s’arrête. Elle demande à ce qu’on l’emmène au prochain village. Bon, ce n’est pas très loin, on accepte. Je passe à l’arrière, allongée sur le lit et la dame prend place à l’avant. Elle nous remercie chaleureusement pendant tout le trajet et on a même droit à une bénédiction !

On la laisse au village et on reprend notre route. Les paysages sont magnifiques. On s’enfonce toujours plus loin de la civilisation. À plusieurs reprises, on se trompe de pistes et on doit faire demi-tour pour retrouver la piste principale. De toute la journée, on ne croise que quelques alpagas et lamas qui nous regardent passer d’un air curieux. Comme la Bolivie est belle ! Décidemment, chaque pays de ce tour des Amériques nous réverse de belle surprise, même ceux dont on n’attendait rien.



Après plusieurs heures de piste, une masse nuageuse menaçante apparaît à l’horizon. On s’en rapproche petit à petit jusqu’à se retrouver dedans. Et tout à coup, la foudre tombe devant nous. Juste là. Horreur ! Pendant deux secondes, on voit l’éclair toucher terre. Le buisson brûle ! Whaou ! On est autant choqués qu’époustouflés. Jamais de notre vie nous n’avons vu la foudre toucher terre. Incroyable. Effrayant. On continue de rouler prudemment, aux aguets face au prochain coup de foudre. Et à nouveau, sur la droite de la piste cette fois-ci, mais tout aussi proche, la foudre frappe encore. Alors là, on n’est plus très rassurés. Que se passerait-il si elle tombait sur nous, cette fois-ci ? On est certes à l’abri dans le Jeep, mais sûrement qu’un coup de foudre ne lui ferait pas que du bien !

On sort finalement de l’orage, mais quelques minutes plus tard, c’est une autre masse orageuse qui se présente devant nous. Cernés d’orages, on est vraiment inquiets, à présent. Les éclairs tombent violemment autour de nous. Mais à mesure que l’on approche, on se rend compte que le nuage se déplace lentement loin de la piste. On décide donc de se garer sur le bas-côté et d’attendre qu’il passe pour le dépasser en toute sécurité. On attend ainsi 10 minutes et appareil photo en main, en sécurité dans la voiture, je prends en photo la colère de Dame Nature. Comme c’est beau !

On arrive finalement à bout de ces masses orageuses ! Les hauts plateaux andins, en Bolivie, semblent bien dangereux en été ! En fin d’après-midi, c’est une nouvelle mamie nous fait signe. On voit qu’elle a l’habitude de faire du stop. Elle est très insistante et s’installe place passager en se plaignant de sa douleur au pied 😀 Je retourne à l’arrière. Nouvelle bénédiction lorsqu’on la dépose au village suivant. Allez, on semble parés pour survivre à nouveau à la foudre 😅 En fin de journée, on s’arrête dormir dans la pampa. Les orages se déchaînent tout autour de nous. Mais heureusement, ils semblent nous contourner. On passe donc une soirée tranquille dans le Jeep. Dès demain, on continue la piste en direction de l’incroyable Salar de Uyuni !
1 commentaire
🤣🤣🤣 Le Bon. la Brute, Le Truand, j’adore la référence 🤣🤣🤣 et en plus ils ont la tête de l’emploi….
Impressionnant ces éclairs et absolument dangereux…. Ça craint avec rien tout autour pour s’abriter….
C’est compliqué de faire le plein en Bolivie.
La Paz semble sympa comme ville, et vive les téléphériques parce que monter et descendre à plus de 3500 mètres ça me rappelle des souvenirs …..
Bisous