Nager avec des requins et des raies ! Qui aurait cru que nous en serions capables ? C’est pourtant ce que nous avons fait dans la deuxième plus grande barrière de corail au monde, au large du Belize, sur l’île caribéenne de Caye Caulker. Frissons garantis !
Mercredi 12 avril 2023
Après 11 mois sur la route, dont 3 mois de road trip au Mexique, nous entrons en Amérique Centrale par le Belize, le plus petit pays du continent. La monnaie est le dollar bélizien, mais les échanges se font également en dollars américains, ce qui nécessite une gymnastique d’esprit plutôt compliquée, sachant que 2 $BZ équivalent à environ 1 $US et 1 €. La langue officielle est l’anglais, car il s’agit d’une ancienne colonie britannique, qui a obtenu son indépendance en 1981. On y parle cependant largement espagnol, mais aussi créole, maya et garifuna. Le Belize est en effet un pays multiracial : y habitent des descendants amérindiens et européens, africains et européens (les créoles) et africains et amérindiens (les garifunas).
Le passage de frontière Mexique-Belize est étonnamment fluide. Annulation du visa mexicain et du permis d’importation du Jeep, tampon de sortie du territoire. On quitte le Mexique, excités de continuer le voyage. Côté Belize, on fait semblant de ne pas voir le passage obligatoire par la fumigation. 7 $US d’économie ! On fait ensuite tamponner nos passeports, puis on récupère le permis d’importation du Jeep. Là, on est censés payer 15 $US de parking (15 $ !), mais c’est la pause déj’ et personne n’est en vue. Vite, on file incognito 😁
Il faut encore passer le contrôle aux frontières. Quelques légumes trainent au fond du frigo. Le douanier nous demande où on va, puis il se lance dans l’énumération de tous les animaux qu’on peut voir au Belize. Il ouvre la porte arrière du Jeep. À ce moment-là, son collègue arrive et lui tend son repas du midi. Il le saisit, referme la porte du Jeep et dit : « Vous avez le véhicule parfait pour le Belize ». Puis il nous fait un signe de la main en guise de salut. Nos tomates sont sauvées !
On quitte la frontière après avoir changé nos derniers pesos en dollars béliziens et on s’arrête au bureau d’assurance pour assurer le Jeep : 23 $US pour 15 jours. Le passage de frontière nous a pris 1h. On s’arrête à Corozal, première ville après la frontière, pour manger. Pour le coup, on n’est pas dépaysés, car on commande des tortas de poulet. Le Belize est réputé pour être cher, alors on est surpris de manger pour le même prix qu’au Mexique (2 € la torta).
Alors qu’on se promène sur le front de mer, un jeune à moto passe devant nous et s’exclame : « Thank you for visiting Belize ! ». Quel accueil ! 😊 On roule ensuite jusqu’à Crooked Tree Wildlife Sanctuary. En deux heures, nous traversons un tiers du pays. Les paysages sont déjà bien différents du Mexique, notamment les maisons. Autre surprise, et une bonne : l’absence de déchets au bord des routes ! Personne à l’entrée de la réserve, on entre sans payer et on se rend chez Beck’s B&B pour passer la nuit. L’endroit est superbe ! La maison a un charme fou, le jardin est magnifiquement arboré.
On entend le chant des oiseaux (et il y en a beaucoup !) et le hurlement lointain des singes hurleurs. On trouve une place sous un pacanier, l’arbre à noix de cajou ! Notre hôte nous fait même goûter le fruit de la noix de cajou, directement cueilli dans l’arbre. Il nous donne également les clés d’un de ses chalets, dans lequel nous pouvons prendre une douche et utiliser les toilettes 😊 On est au top pour notre première nuit au Belize !
Jeudi 13 avril
La nuit a été paisible et silencieuse, à l’exception des chevaux qui sont passés sous la tente vers minuit. Ils mangeaient les fruits du pacanier tombés à terre. L’un d’eux avait une toux bizarre (très humaine) et avant de les apercevoir devant le Jeep, on se demandait quel animal pouvait bien faire un bruit pareil 😂 Vers 10 heures, on décide de partir se promener dans la réserve pour observer les oiseaux. On se rend à pied jusqu’au village puis jusqu’au lac sous une chaleur humide et étouffante. Il y a en effet de nombreux oiseaux ! Dommage qu’on ne soit pas connaisseurs.
Crooked Tree Village est un joli village perdu au milieu de la jungle. Tout le monde est souriant, accueillant. Et tout le monde ou presque possède un pitbull dans son jardin ! Quand ils ne sont pas attachés et qu’ils nous aboient dessus au moment où on passe, on ne fait pas trop les malins !
Après 2 h de marche sous une chaleur de plomb, nous sommes à bout de force et on décide de rentrer se mettre au « frais ». On rentre au B&B, on prend une douche bien froide, puis on s’installe au bord de la piscine. L’eau est fraiche, il y a de l’ombre. On passe l’après-midi au bord de l’eau à travailler et se reposer. Le soir venu, on retourne au Jeep. C’est « l’heure des moustiques », alors on se réfugie dans la tente en attendant qu’elle passe (ça dure en réalité 20 minutes), puis on ressort pour profiter de la soirée, cuisiner et manger à la lueur de notre lampe. Trop agréable !
Vendredi 14 avril
Cette fois-ci, on part explorer la réserve en voiture ! On traverse le village puis on s’enfonce dans les chemins de la réserve. Même quand on se croit éloignés de tout, on tombe sur une maison ! On essaye de rejoindre les bords du lac, en vain. Finalement, on retourne au village et on arpente les bords du lac à la recherche de beaux spécimens d’oiseaux. Il y en a de magnifiques ! La majorité, nous ne savons pas les reconnaître, mais on identifie tout de même un pivert et un martin-pêcheur.
Sur la route, on passe devant un boui-boui. Parfait, on va pouvoir goûter la cuisine locale ! Le service se fait derrière une grille en fer, où une petite ouverture permet de glisser les plats. Ça alors, c’est bizarre ! On s’approche prudemment et on passe commande à travers les barreaux. Impossible de voir la personne à l’intérieur et encore moins de la comprendre ! C’est quoi cet accent bélizien ? Au moment du service, on se rend compte qu’on est en réalité dans un restaurant asiatique et qu’on nous a servi un riz frit bien chinois ! 😂 Pour la nourriture locale, on repassera ! Nous payons 11 $BZ en monnaie locale, la serveuse nous rend 2 $US, soit 4 $BZ. Il nous faut plusieurs secondes pour comprendre que le compte est bon !
On arrive ensuite à Belize City, plus grande ville du pays. On fait quelques courses, juste des produits de base car tout est très cher ! Ce soir, on dort à la Marina de Belize City. C’est un spot très connu des voyageurs. D’ailleurs, il y a déjà une vingtaine de vans sur place ! On s’approche : que des allemands et des suisses. Ça ne change pas de d’habitude 😁 On se rend compte qu’il s’agit en fait d’un voyage organisé. On déplie la tente près d’une carcasse de bateau. L’endroit est vraiment chouette ! Il y a des sanitaires, des douches et même du WiFi.
Samedi 15 avril
Le réveil sonne à 6 h 30 🥴 À 7 h 30, le Jeep est parqué bien en sécurité dans un parking surveillé et nous sommes à l’embarcadère, prêts à embarquer sur le premier ferry de la journée. On s’installe en haut, à l’air libre et c’est parti pour 1 h de navigation pour rejoindre la petite île caribéenne de Caye Caulker ! Alors qu’on navigue vers le large, Rémi se rend compte que la carte mémoire de l’appareil photo ne fonctionne pas 😱 Catastrophe ! Pas le choix, il va falloir se débrouiller avec le téléphone.
Caye Caulker est une île très mignonne ! À peine débarqués, on se laisse séduire par l’ambiance caribéenne qui y règne. Les gens sont détendus, même relax, ils sourient, la musique résonne, les rues sont ensablées, il n’y a pas de voitures mais que des voiturettes de golf. C’est très sympa. On se promène sur l’île à la recherche d’une agence pour aller faire une sortie snorkeling et on réserve finalement un tour à la demi-journée.
On part à 10 h 30, accompagnés de deux guides et de deux américains du Colorado. La petite embarcation nommée Andrew fend l’eau à toute vitesse. Dès qu’on sort du port, les vagues s’engouffrent sous le bateau et on rebondit violement. C’est très tape-cul ! Il n’y a rien pour s’agripper, alors on serre les fesses 😅
Après 15 minutes de navigation, on arrive au bord de la barrière de corail, la deuxième plus longue au monde après celle en Australie. On s’équipe et on saute dans l’eau chaude et peu profonde. Les deux américains ont du mal, c’est la première fois qu’ils font du snorkeling, ils ont du mal à respirer dans leurs tubas et à nager. Finalement, après quelques essais infructueux, ils se contentent de flotter dans leur gilet de sauvetage et de se faire tirer par le guide. Celui-ci est à fond. Il nous montre plein de poissons et met un point d’honneur à nous en donner le nom, qu’on oublie immédiatement ! D’ailleurs, il s’agace lorsqu’on ne l’écoute pas et qu’on préfère mettre la tête sous l’eau pour admirer les poissons 🤪
Au deuxième arrêt, c’est le moment phare de la sortie : celui où on doit rencontrer les requins nourrices et les raies. En effet, le moteur du bateau s’est à peine tu que des dizaines de requins et de raies débarquent. Ils ne s’y trompent pas ! Le guide leur jette des sardines… Nourrir des animaux sauvages ! 😑 S’il y a bien une chose que nous avons apprise lors de notre voyage, c’est de ne jamais nourrir un animal sauvage. Cela tue leur instinct sauvage, annihile leur peur naturelle des humains et surtout… où est la magie de la rencontre s’ils sont volontairement attirés par l’Homme ? Bref, nous sommes déçus par cette technique, mais on se met tout de même à l’eau pour les observer de plus près. C’est très impressionnant d’avoir autant de requins autour de nous ! Certains font plusieurs mètres de long. Ils sont cependant assez timides et nous évitent, contrairement aux raies qui viennent nous caresser les jambes. C’est tout doux !
Au troisième spot, on a le droit d’aller nager seuls. Les américains restent sur le bateau et on part tous les deux explorer les fonds marins. L’eau est très peu profonde mais le courant est fort. On a même pied par endroit ! On nage entre les coraux. Il est formellement interdit de les toucher. On voit plein de beaux poissons, mais malheureusement pas de tortues. Il faut dire que le coin n’est pas réputé pour en voir. Tant pis. On rentre au port et là, c’est l’heure de nourrir les tarpon fish. Ce sont d’énormes poissons qui sautent hors de l’eau pour attraper la sardine qu’on leur tend ! Gare aux doigts !
C’est avec beaucoup de soulagement qu’on retrouve la terre ferme. Surtout moi, car j’étais un peu nauséeuse sur la fin 🤢 En attendant le bateau de 15 h 30 qui doit nous ramener à Belize City, on s’installe dans un restaurant… asiatique. Oui bon, c’est le moins cher du coin. Beaucoup d’asiatiques sont installés au Belize, ce qui n’est pas toujours vu d’un très bon œil. Le riz frit est excellent. En plus, il nous fera un second repas ce soir. Pour le retour, exit le ferry plan-plan, place au speed boat ! C’est plus rapide, mais beaucoup plus mouvementé et bruyant ! C’est épuisés qu’on rejoint la marina pour une deuxième nuit au calme. Prochaine destination : la jungle bélizienne !
1 commentaire
Impressionnant de nager au milieu de tous ces requins !! C’est dangereux tout aussi que ce gros poisson qui a failli t’emporter la main !!! 🙁