De la mer à la jungle, il n’y a qu’un pas au Belize ! On change radicalement de décor et de météo pour se plonger au cœur de la jungle bélizienne, à la recherche des singes, des oiseaux exotiques et -pourquoi pas- des jaguars.
Dimanche 16 avril 2023
Après notre excursion sur l’île caribéenne de Caye Caulker, nous quittons Belize City en fin de matinée pour rouler vers le Sud. De chaque côté de la route, la jungle est dense et des panneaux de signalisation mettent en garde contre les tapirs et les jaguars qui traversent parfois la route. On aimerait bien en voir, nous ! Nous arrivons à Hopkins à 13 heures, l’heure parfaite pour se poser dans un restau de bord de plage. On commande un burger de poisson et un riz au curry accompagné de bananes plantains et de riz coco. Le tout est excellent ! 😋




Hopkins est un village de culture garifuna, un peuple indigène descendant des africains et des amérindiens. L’histoire, ou la légende, raconte que le peuple garifuna est le seul peuple africain à être arrivé en Amérique sans jamais avoir été esclaves. Officiellement, ils seraient les descendants des rescapés du naufrage d’un navire négrier. On part se promener dans le village, le long de la rue principale. On adore l’ambiance joyeuse des lieux, tout le monde nous salue et nous sourit, on se sent bienvenus. La rue est bordée d’immenses manguiers qui ploient sous le poids de dizaines de mangues.



On revient au restaurant en suivant le front de mer. Hopkins connaît un essor touristique assez important depuis quelques années. Depuis la plage, on passe de propriété en propriété, toutes plus belles les unes que les autres, certaines dotées de piscines. La plage, en revanche, est jonchée de sargasses et n’appelle pas à la baignade.



Nous avons l’autorisation de dormir à l’arrière du restaurant. Le parking donne directement sur la rue, qui s’arrête au bord de l’eau. Elle n’est pas passante, on est tranquille. On sort la tente, on s’installe, on cuisine. Il y a même des toilettes et une douche froide, très rustique mais pratique pour se débarrasser de la moiteur de l’air marin. On passe la soirée derrière le Jeep pour se protéger du vent du large. Ce soir, c’est la fête au restau, on a droit à la musique à fond jusqu’à 22 h ! 🥴

Lundi 17 avril
Innovation pour le petit-déjeuner : ce matin, nous cuisinons du pain perdu ! Comment avons-nous pu ne pas en faire plus tôt ? C’est simple, rapide, pas cher et super bon ! En quelques minutes, le pain est imbibé, grillé et recouvert de lait concentré. Un régal ! De quoi bien nous tenir au corps pour la suite de la journée 😊

Nous nous rendons au Mayflower Bocawina National Park. En 1 h, nous quittons le bord de mer ensoleillé et nous nous enfonçons dans la jungle, où nous sommes accueillis par une pluie tropicale ! Cela ne semble pas atténuer l’enthousiasme du ranger, qui nous dit que sous la pluie, nous avons plus de chance d’apercevoir un jaguar, car il ne pourra ni nous sentir, ni nous entendre arriver. C’est certainement vrai, mais les chances d’apercevoir un jaguar dans cette région du Belize sont à peu près de 1 sur 16 000, même s’il y en a ici une population très élevée, plus dense que partout ailleurs dans le monde. D’ailleurs, une maxime bélizienne affirme : « si tu ne vois pas de jaguar, sache que le jaguar te voit ».


On attend tout de même une accalmie, qui arrive peu avant midi. On enfile nos chaussures de randonnée, on emporte de l’eau et nous voilà partis sur le Bird Loop Trail, un sentier de 4 kilomètres où il est possible de voir des ruines mayas. La jungle est dense, silencieuse, humide. Sur les conseils des rangers, nous marchons le plus discrètement possible afin de mettre toutes les chances de notre côté pour apercevoir la vie sauvage, ce qui va à l’encontre de tout ce que nous avons appris jusqu’à présent : faire du bruit pour signaler notre présence. Ainsi, on évite les branches qui craquent et les feuilles qui bruissent et on chuchote. On adore l’ambiance mystérieuse et pesante qui règne parmi les arbres. On scrute les alentours, mais une chose est sûre : si un jaguar nous a vus, nous ne l’avons pas vu ! 😂 Néanmoins, notre persévérance finit par payer : un bruissement dans les arbres, on lève la tête et on aperçoit un magnifique toucan, puis un pivert, tous deux très occupés.





On aperçoit aussi une famille de singes hurleurs, très haut perché dans les arbres. Ils sont silencieux et on ne les aurait jamais repérés s’ils n’avaient pas fait pleuvoir sur nous une pluie de fruits croqués et de feuillages. On termine la boucle et on s’aperçoit qu’on n’a pas vu une seule ruine maya ! En réalité, elles sont tellement bien enterrées dans la terre et la végétation qu’on ne les a pas vues 😅


De retour au parking, on mange une salade de riz entre deux averses. On aimerait beaucoup aller découvrir une autre partie du parc, mais le temps est très couvert. Le tonnerre gronde. On s’élance tout de même sur un sentier qui mène à une chute d’eau. On marche 5 minutes et la pluie se met à tomber. D’abord quelques gouttes, puis une véritable averse ! Vite, on sort nos K-ways et on persévère. Mais on finit rapidement trempés ! Après quelques mètres, le tonnerre grondant de plus en plus fort, on décide sagement de faire demi-tour et de rentrer.

Nous avions prévu de dormir sur place mais face à la pluie incessante, on décide de quitter les lieux et de passer la nuit un peu plus loin, au sec si possible. On se rend au St. Herman’s Blue Hole National Park. Ici, pas de camping au cœur de la jungle, mais un parking bruyant en bord de route. On y perd au change mais au moins, il ne pleut pas. On se gare près du van de Fabienne et Simon, un couple suisse qui fait le même trajet que nous. Toute la soirée, on parle voyage et itinéraire. Les rangers finissent même par nous offrir le repas : du riz et haricots noirs avec un poulet très tendre. Un délice !
Mardi 18 avril
L’heure est à la paranoïa. Hier soir, en discutant avec nos amis suisses, nous avons appris l’existence en Amérique Centrale d’une mouche qui pond ses œufs dans la peau 😱 Les premiers jours, cela ressemble à un simple bouton, jusqu’à ce qu’une larve éclose et se mette à se tortiller dans la peau 🤢 Nous sommes couverts de piqûres de moustiques, moucherons, araignées et autres joyeusetés de la jungle. On se fait du souci. Surtout moi. Il paraît que c’est quelque chose de très courant au Belize. En prévision, on s’informe sur la meilleure technique pour retirer ces fameuses larves (il faut les asphyxier en collant du scotch sur la peau puis les retirer délicatement. Tant qu’elles sont vivantes, il est impossible de les retirer car elles « s’agrippent »). Et pire encore, si elles ne sont pas retirées, elles finissent par se transformer en mouche et à partir, non sans avoir pondu à nouveau ! Un vrai cauchemar. Spoiler : nous n’en avons finalement pas eues 😓 À 6 h, nous sommes tirés du sommeil par le bruit de la circulation. On décide donc de profiter de ce réveil matinal pour partir randonner dans la jungle. Le sentier nous emmène jusqu’à Herman’s Cave, une grotte libre d’accès, du moins sur les premiers mètres.

On suit ensuite le Jungle Trail qui nous emmène au plus profond de la jungle. On marche silencieusement, à l’affût du moindre bruissement. La plupart du temps, ce sont des feuilles qui tombent de la canopée, des oiseaux ou des écureuils. Rémi aperçoit cependant, très rapidement, un paca, une sorte de gros rongeur qui s’enfuit à toute vitesse à notre vue.


Après la randonnée, nous nous rendons dans une autre partie du parc, où se trouve le Blue Hole. L’eau, qui sort directement du réseau de grottes alentours, est agréablement fraîche et claire. C’est très agréable après la chaleur de la jungle.

Sur les conseils de Fabienne et Simon, eux-mêmes conseillés par les rangers du parc, nous nous arrêtons en bord de route pour manger au restaurant de Beatriz. On commande la spécialité du Belize : les pupusas, des galettes de maïs garnies de fromage et de frijol ainsi que des burritos. Ils sont très différents de ceux du Mexique : la tortilla de maïs est plus épaisse, roulée comme une crêpe et garnie de plein d’ingrédients. C’est super bon !



Nous arrivons à Belmopan en début d’après-midi. Depuis 1970, Belmopan, qui est la contraction de Belize et de Mopan, la rivière, est la capitale du pays. Elle a été construite spécialement pour tenir ce rôle après que Belize City a été détruite par un ouragan. On ne s’y attarde pas et on prend la direction de la réserve de Mountain Pine Ridge. L’accès est gratuit, mais il faut un permis pour y camper, permis qui s’achète… à Belmopan et qu’on n’a pas ! Le ranger à l’entrée semble avoir l’habitude. Il nous fait un signe de la main en disant qu’on payera à la sortie ou pas, comme on veut. Alors ça, c’est plutôt cool ! Très rapidement, on quitte la route principale pour s’élancer sur des chemins de terre. Certaines portions sont bien défoncées !


Au bout du chemin se trouve 1 000 Foot Falls, la plus haute chute d’Amérique Centrale. On ne peut l’admirer que de loin, car aucun sentier n’y mène. Le watchman nous dit que tout était prêt pour le créer à travers la forêt, mais que le covid a tout stoppé net. « Maybe one day », nous dit-il. Nous lui demandons si nous pouvons passer la nuit ici, sur le terrain engazonné. L’après-midi étant bien avancé, il accepte sans hésiter et sans même demander le permis.

Par contre, il nous prévient qu’il lâche son chien pendant la nuit, par mesure de sécurité. Ok, pas de soucis. « Is he friendly? », demande tout de même Rémi. La réponse est catégorique : « No ». Ha. On ne s’attendait pas à ça 😅 Après investigation, il s’avère que ce n’était pas une blague. On se met donc d’accord : il lâchera le chien à 20 h et à ce moment-là, nous nous réfugierons dans la tente jusqu’au lendemain matin. Une chose est sûre : faudra pas descendre faire pipi cette nuit ! En attendant, on passe une soirée assez mouvementée : non seulement ce fichu chien ne cesse de nous aboyer dessus, mais en plus on trouve un gros cafard dans notre garde-manger ! Yerk.

Dès 20 h, le chien se précipite au pied de la tente et se met à aboyer vigoureusement en tournant autour du Jeep. Il a d’ailleurs pissé sur 3 de nos pneus… Ça a duré ainsi toute la soirée. Au bout d’un moment, excédée, je passe la tête par la fenêtre de la tente, je braque la lampe torche sur lui et je fais « shhhhhh ! ». Aussitôt, il part la queue entre les jambes et ne revient plus ! On ose même mettre -très prudemment- le nez dehors pour le pipi du soir. Le chien est maté, on peut dormir tranquille ! 💪
1 commentaire
L’histoire de la mouche qui pond sous la peau, ça me rappelle de mauvais souvenirs avec Elliott….
Elle est magnifique cette jungle, même sous la pluie.