Parmi les cités mayas les plus influentes de l’époque, j’ai nommé : Caracol ! Nous en avons vues, des cités mayas, au Mexique. Aussi, Caracol n’était qu’une de plus sur la liste. Grossière erreur ! Nous avons eu un véritable coup de cœur inattendu pour cette cité en pleine jungle, loin de tout et grouillante de vie sauvage. On t’emmène !
Mercredi 19 avril 2023
De bon matin, JP fend les pistes cabossées de la réserve de Mountain Pine Ridge sous un ciel bleu sans nuage et un soleil éclatant, laissant derrière lui une trainée de poussière. La journée s’annonce chaude et radieuse et on a hâte de voir ce qu’elle nous réserve. Une chose, au moins, est sûre : nous allons à Caracol !

La route qui y mène est longue : 2 h 30 d’une piste cabossée et en travaux. En effet, afin de concurrencer le site voisin ultra touristique de Tikal, au Guatemala, beaucoup plus facile d’accès et où se rendent chaque jour les touristes débarqués des bateaux de croisière sur la côte du Belize, la construction d’une route est en cours. Une route ? Vue la largeur de la piste, on dirait plutôt une autoroute. Un chantier titanesque. Ça nous fend le cœur de voir les bulldozers mordre dans la jungle afin d’agrandir la voie. Après 1 h de route, le chantier se termine et on entame l’ascension vers le site maya sur un chemin étroit et accidenté qui serpente à travers la jungle. Il y a quelques années, l’endroit était sensible : des guatémaltèques armés de machettes traversaient la frontière toute proche pour venir agresser les touristes qui s’aventuraient jusqu’ici. Aujourd’hui, le phénomène semble s’être estompé, même si un convoi de l’armée est organisé deux fois par jour pour amener ou ramener les touristes. Nous, nous sommes seuls, aussi on reste vigilants.

Lorsqu’on arrive à Caracol, on y trouve quelques 4×4 venus de Belmopan avec des touristes et un convoi d’américains conduisant un Jeep et 2 Defender. Outre les américains, nous sommes les seuls à être venus avec notre propre véhicule. Après avoir discuté quelques minutes avec eux, on paye nos droits d’accès au site et on pénètre en terre maya.

Caracol fut une importante cité maya. À son apogée, elle faisait près de 200 km2 et comptait environ 100 000 habitants. Aujourd’hui, seuls quelques temples ont été restaurés. De nombreux édifices restent encore enfouis dans la végétation. À Caracol, pas de vendeurs ambulants, pas de stands de souvenirs, pas de guides et encore moins de tourisme de masse. Rien, si ce n’est une jungle luxuriante et pleine de vie, la nature à l’état brut. Seuls une dizaine de visiteurs parcourent le site chaque jour. C’est le privilège de sortir des sentiers battus ! Et cela donne encore plus de charme au lieu.

Aussi, le site grouille de vie sauvage. On aperçoit une famille de singes hurleurs qui fait la sieste dans les arbres, des Montezuma Oropendola, de beaux oiseaux tropicaux au chant mélodieux et dont les nids pendent des arbres et plusieurs espèces de toucans, dont le fameux toucan à carène, ou toucan arc-en-ciel, l’emblème du Belize. Un oiseau particulièrement magnifique. Rémi lui tire d’ailleurs un portrait incroyable ! 😍






Entre deux rencontres sauvages, on découvre les ruines mayas, parfaitement restaurées. Privilège incroyable à Caracol : il est possible (mais pour combien de temps encore ?) de monter sur certains édifices ! La montée est raide, mais on est récompensés par une vue exceptionnelle sur la jungle et la cité. Tout est librement accessible, si bien qu’on peut explorer les ruines, les coins et les recoins et les tombeaux tout à notre guise.








Nous revenons au parking après 3 heures de visite et un véritable coup de cœur pour cette cité maya perdue dans la jungle, loin de tout et difficilement accessible. Elle se classe dans notre top 2 des plus belles cités mayas qu’on a visitées jusqu’ici, après Yaxchilan au Chiapas. On mange une salade de pâtes sous la palapa à l’entrée du site, puis on reprend la route en sens inverse. Il est 15 h, nous sommes les derniers à quitter le site. Histoire de se rafraîchir après cette longue balade dans la jungle chaude et humide, on se rend à une cascade. Il y en a des dizaines dans la réserve, on a l’embarras du choix !


Se pose ensuite la question rituelle de savoir où on va dormir. Nous n’avons toujours pas de permis pour camper et le camping le plus proche coûte 30 $BZ la nuit (15 €). On décide de partir explorer les anciens chemins de coupe de la réserve. On trouvera forcément un endroit où dormir discrètement, non ? On en parcourt quelques uns, mais impossible de trouver un endroit dégagé et plat où installer le camp. Notre réserve d’essence étant limitée et l’heure avançant, on décide de revenir sur nos pas et de s’installer sur un terrain de camping désert près d’une réserve militaire. On fait bien, car l’endroit est magnifique ! Personne ne vient nous déranger et il y a même de l’eau dans les sanitaires pour utiliser les toilettes et la douche. Finalement, on est très bien ! 😊

Jeudi 20 avril
La nuit a été parfaite. Nous avons dormi fenêtres ouvertes, car il n’y avait strictement personne et on a profité d’une petite brise très agréable toute la nuit. Au petit matin, on est réveillés par le chant enthousiaste des oiseaux. Après un rapide petit-déjeuner, on part à Big Rock Falls, une autre chute d’eau. L’eau est fraîche, on fait quelques plongeons et quelques brasses. On a la cascade pour nous tout seuls. Quel plaisir !


Après trois jours dans la réserve de Mountain Pine Ridge, il est temps de retourner à la civilisation. On va à San Ignacio, dernière grande ville avant la frontière avec le Guatemala. On se rend en ville à la recherche d’une petite gargote où manger. Et on choisit évidemment celle qui est la plus remplie ! On y déguste d’excellents burritos béliziens, qu’on adore, et accompagnés de quelques spécialités locales !


On s’installe ensuite au camping de la ville pour profiter du très bon WiFi. L’endroit est calme, fleuri, propre. Les propriétaires viennent d’ailleurs d’avoir une portée de 8 pitbulls, qui ont tout juste 5 semaines. Ils sont trop mignons ! On passe l’après-midi à travailler, puis on retourne en ville pour manger une dernière fois des burritos. Après 10 jours au Belize, nous prenons demain la route du Guatemala !
2 commentaires
Magnifique ce toucan, ces cascades, cette jungle, ce temple…. Sympa ce coin de la planète !
Mamie
Toujours impressionnant de voir ces temples mayas aussi bien conservés.
Ils étaient vachement fortiches ces constructeurs !!!