Le parc national Perito Moreno est sans conteste un des coups de ❤️ de notre road trip à travers les Amériques. Lac aux eaux turquoise, montagnes enneigées, sentier de randonnée magnifique et nuit dans un refuge chauffé au feu de bois : on a trouvé notre endroit préféré en Amérique du Sud ! 😊
Mardi 12 mars 2024
Après nos péripéties sur les pistes 4×4 d’Argentine, nous entrons dans le parc national Perito Moreno par la petite porte. On ne sait pas ce qui nous attend dans ce nouveau parc national argentin, mais les paysages qui encadrent la piste sont très prometteurs.
Pour accéder au parc national Perito Moreno, l’enregistrement est obligatoire. On se rend donc au bureau des rangers, un petit bâtiment en bois posé au milieu de vastes prairies balayées par les vents. L’intérieur est agréablement chaud, chauffé par un délicieux feu de bois qui embaume l’atmosphère. Une volontaire nous accueille. Il y a quelques jours, nous avons réservé une nuit dans un refuge du parc. Tout est en ordre. Total de l’entrée au parc et de la nuit dans le refuge : 0 €. Décidemment, on aime l’Argentine ! 😊 Elle nous demande ensuite de désinfecter nos chaussures et nos bâtons de randonnée pour éviter d’importer dans le parc des algues néfastes dont il est, pour l’instant, préservé. Puis c’est parti !
Sur le parking, on prépare rapidement nos sacs. Nous emportons un réchaud de camping, des pâtes et de la sauce, du thé, quelques affaires chaudes et deux sacs de couchage. Rien de plus ! Le privilège de dormir dans un refuge et non sous la tente ! 😄 C’est donc chargés mais pas trop que l’on s’élance sur le sentier de randonnée.
Nous avons réservé une nuit dans un refuge sur le circuit de la péninsule de Belgrano. Il y a 5 refuges sur cet itinéraire et nous avons réservé le plus éloigné du parking, celui à 8 kilomètres. Tous les refuges ont été construits par la fondation de Douglas Tompkins et sont entièrement gratuits pendant les 5 premières années de leur exploitation ! 😃 Pour réserver un refuge dans le parc national Perito Moreno, rendez-vous sur le site internet du parc !
Le sentier est superbe. Les paysages sont à couper le souffle, parmi les plus beaux que l’on ait vus en Patagonie jusqu’à présent. Les montagnes au sommet enneigé, le bleu incroyable du lac Belgrano, les forêts, les prairies. C’est tout simplement magnifique, on en prend plein les yeux. Et on en profite d’autant plus que la randonnée est très facile.
Le refuge Playa Quetro est le seul refuge pour trois personnes sur la péninsule, les autres étant pour six personnes. On est super excités de pouvoir passer une soirée à deux dans un chalet de montagne, une première pour tous les deux ! D’ailleurs, on tombe immédiatement sous le charme de ce petit chalet en bois accroché à la colline. De là, on domine le lac et la plage de sable qui se trouve à proximité. C’est magnifique 😍
Mais au moment d’entrer dans le refuge, surprise : nous ne sommes pas seuls ! En effet, il s’agit d’un refuge de trois personnes et ce soir… nous sommes trois ! Nous n’avions pas pensé qu’il pourrait y avoir quelqu’un d’autre dans le refuge ! Luis est très gentil, mais on aurait aimé profiter seuls de ce chalet très cosy. Après quelques minutes de réflexion, on décide d’aller explorer l’autre refuge des environs. En effet, la haute saison est terminée et les probabilités pour que les autres refuges soient occupés sont minces. Nous rebroussons donc chemin sur 3 kilomètres et c’est avec inquiétude que nous poussons la porte du refuge Dos Bahias.
Victoire, il n’y a personne ! 😃 En plus, l’endroit est magnifique, encore plus beau que le précédent. Comme son nom l’indique, le refuge est posé entre deux magnifiques baies. C’est un refuge pour 6 personnes, il est donc plus spacieux que l’autre. On s’y sent immédiatement bien. C’est propre, lumineux, le soleil de la journée a agréablement chauffé les lieux, tout est flambant neuf et les détails apportés à l’ameublement sont magnifiques. En conclusion : on adore !
La chance est de notre côté, car personne ne vient nous rejoindre et nous profitons du refuge seuls. On fait le plein d’eau dans le lac. Puis, lorsque le temps se couvre, on allume un feu de cheminée dans le poêle à bois 🔥. En quelques minutes, une chaleur agréable envahit les lieux. C’est la première fois depuis des semaines que nous passons la soirée au chaud et ça fait du bien ! On cuisine ensuite des spaghettis, puis un thé devant le feu de cheminée pendant que la nuit tombe et qu’il se met à pleuvoir. Quel plaisir d’être à l’abri de la pluie, c’est un confort simple que l’on avait oublié ! On s’endort tranquillement dans la chaleur du refuge tandis que le feu crépite dans le poêle. Une soirée magique, tout simplement ❤️
Mercredi 13 mars
La nuit a été douce, bercée par le rougeoiement des flammes et le crépitement du feu. Au matin, Rémi s’empresse de relancer le feu et on attend dans nos sacs de couchage que le refuge se réchauffe. C’est avec le cœur lourd que l’on quitte notre petit coin de paradis si paisible. Il était prévu de fortes précipitations aujourd’hui, mais on fait le chemin retour vers le parking sans que la moindre goutte d’eau nous tombe sur la tête. On repasse ensuite par le bureau des rangers pour signaler notre sortie du parc. On les remercie chaleureusement pour leur accueil. Nous avons passé un des plus doux moments du voyage dans ce petit refuge au bord du lac, en pleine nature. Que l’entrée au parc ET la nuit dans le refuge soient gratuits est à peine croyable. Merci l’Argentine ! 🫶
Pendant 90 kilomètres, on traverse les vastes plaines venteuses du parc national Perito Moreno avant de retrouver le bitume de la Ruta 40. Cela fait 10 jours que nous n’avons pas vu de bitume. Retour à la civilisation… ou presque ! En effet, un panneau recouvert de stickers nous indique que la ville la plus proche se trouve à 372 kilomètres. C’est dire si cette région de l’Argentine est vaste et vide ! Nous sommes à court d’essence, nous n’avons plus rien à manger, toutes nos affaires sont sales et nous n’avons pas pris de douche depuis 5 jours. Alors oui, il est grandement temps de retrouver la civilisation…
Voilà des jours que les voyageurs remontant de Patagonie nous parlent du terrible vent patagon. Il peut souffler avec violence jour et nuit. Or, dans cette région, il descend directement du champ de glace Sud de Patagonie, il est donc glacial ! On a déjà souffert du vent. Pourtant, on va vite apprendre que le vent en Patagonie, c’est autre chose. Avec vent de face, notre consommation, qui tourne normalement autour de 14 litres au 100, monte à 20 litres au 100 ! Tout tremble, on a l’impression que nos accessoires de toit vont s’envoler. Au moment de fermer les portières, impossible ! Elles restent grandes ouvertes, emportées par un vent comme on n’en a jamais vu. Rémi est même obligé de voler à mon secours pour la fermer de l’extérieur. On pensait savoir ce qu’est le vent… mais maintenant on sait vraiment ! 😆
Dans la petite ville de Gobernador Gregores, on trouve une station-service. Ouf de soulagement, nous étions sur la réserve. Par contre, nous sommes sans le sou. En effet, nous avons laissé toutes nos économies de pesos argentins pour faire le dernier plein, où la carte n’était pas acceptée. Or, on le sait maintenant : trouver de l’argent en Argentine en cette période de crise est un parcours du combattant. Et en effet : au bureau Western Union de la ville, il n’y a pas d’argent. On rêvait d’une douche et d’une lessive, mais ce ne sera pas pour ce soir : pas de sou, pas de camping !
Jeudi 14 mars
Nous passons une bonne partie de la journée à Gobernador Gregores pour essayer de trouver de l’argent. Mais à 15 heures, nous devons nous rendre à l’évidence : toutes les pistes que nous avions sont tombées à l’eau. Il n’y a de l’argent nulle part, ni au bureau Western Union, ni à la poste, ni à la banque ! Tant pis, nous devons nous résoudre à tenter notre chance à El Calafate, à 335 kilomètres plus au Sud. Les premiers kilomètres, la Ruta 40 est une belle route roulante et on enchaine rapidement les kilomètres. Mais elle se transforme sans transition en une terrible piste de tôle ondulée 😢 Ici, c’est le néant à perte de vue. Pas de relief, pas d’arbres, pas de constructions. Seuls quelques estancias et d’innombrables guanacos égayent parfois le paysage. Le vent semble avoir tout aplati sur son passage.
Oh et au détour de la route, on croise un tatou ! S’il pourrait faire penser à une tortue aux premiers abords, avec sa carapace, c’est en réalité un petit animal super rapide ! Il traverse la route en un éclair sur ses petites pattes et disparaît dans le bas-côté. Rémi doit lui courir après, courbé en deux pour échapper au vent, pour lui tirer le portrait ! 😅
À 19 h, la nuit tombe et on réalise que l’on n’atteindra pas El Calafate ce soir. Nous nous installons donc pour la nuit dans un camping gratuit en bord de route. Il fait très froid, il n’y a personne. Un passage est très boueux, Rémi décide donc de le contourner. À 22 heures, nous sommes en train de regarder une série quand on aperçoit de la lumière. D’autres voyageurs ? La police ? On attend, un peu inquiets. Quelqu’un toque à la portière. Deux argentins se sont plantés dans la boue ! 😂 Ils ont besoin d’aide. Ahora ? Sí, sí, por favor ! Rémi ronchonne : je l’ai vu à des kilomètres qu’il ne fallait pas passer par là ! Je reste bien au chaud dans le lit tandis qu’il démarre le Jeep. Leur pick-up, en effet, est bien planté mais rien d’insurmontable. En 30 minutes, il est sorti d’affaire et on peut se recoucher.
Vendredi 15 mars
À 8 h 30, nous nous présentons devant le bureau Western Union d’El Calafate, 30 minutes avant l’ouverture. Mais il y a déjà la queue ! Une trentaine de personnes, pour la plupart des étrangers comme nous, attendent l’ouverture du bureau dans l’espoir de récupérer de l’argent. Nous sommes complètement fauchés, il nous faut cet argent ! On patiente jusqu’à 11 heures avant que l’argent arrive enfin au bureau, puis on attend notre tour, espérant qu’il restera du cash quand notre tour viendra. 11 h 30, c’est le soulagement ! Nous ressortons du Western Union avec 330 € en coupures de 500 pesos argentins (500 pesos équivalant à 0,50 €). Autant dire que l’on a une sacrée liasse de billets ! 💰
On passe ensuite la journée à faire des courses, faire la vidange du Jeep, laver le Jeep, faire une lessive. À 18 heures, tout est prêt. Nous nous installons dans un camping du centre-ville d’El Calafate, où nous prenons notre première douche depuis 1 semaine (pas de jugement 🤣)… Demain, nous prenons la direction d’El Chaltén… à trois ! 😁 C’est en effet avec mon frère que l’on va partir à la découverte du parc le plus emblématique de la Patagonie argentine : le parc national Los Glaciares !
2 comments
Ces eaux turquoises sont extraordinaires et les paysages magnifiques mais le problème d’argent est apparemment un souci en Argentine.
Bisous et à très bientôt.
Mamie
Qu’il est beau ce petit chalet entre les eaux turquoises. C’est une couleur tellement fantastique qu’on a du mal à y croire.
Le vent, on connaît ici, mais apparemment c’est pire là-bas.
Il me tarde de lire les aventures de mes 2 enfants….
Bisous