Argentine – Le Fitz Roy et le Cerro Torre

Dans le parc national Los Glaciares, ce sont les montagnes les stars ! Or en Patagonie, la météo est capricieuse et il est parfois difficile de les apercevoir. Mais après plusieurs jours d’attente, on n’est jamais à l’abri d’une belle surprise ! C’est comme ça que nous avons enfin pu apercevoir le Cerro Fitz Roy et le Cerro Torre, lors d’une journée de randonnée mémorable !

Mercredi 20 mars 2024

Après trois jours de trek dans le froid, la pluie et le vent, nous avons profité avec plaisir d’une nuit au chaud dans un lit confortable et surtout d’une douche brûlante. Il a plu des trombes d’eau toute la nuit et et c’est dans ces moments-là que l’on profite encore plus du confort retrouvé, aussi éphémère soit-il 😁. Au matin, nous sommes requinqués, à nouveau prêts à parcourir le parc national Los Glaciares. Tout est prêt pour notre prochain trek de 3 jours dans un autre secteur du parc. À 6 heures, on glisse un œil par la fenêtre pour analyser la météo et… surprise ! Un ciel limpide, pas de nuage et surtout…

Le Fitz Roy, illuminé par le soleil levant ! Pendant les trois jours que nous avons passés dans la montagne à tenter de l’apercevoir, il ne s’est pas montré une seule fois ! Et c’est maintenant que nous sommes de retour en ville qu’il se montre enfin ! 😅 Pour le coup, on aurait bien aimé être là-haut pour admirer le soleil se lever sur les montagnes. Mais d’ici, la vue est pas mal non plus… et sans le lever à 4 heures du mat’ en prime ! 😏

Que faire ? 🤔 Retourner du côté du Fitz Roy ne fait pas du tout partie de notre programme du jour. Mais comment résister face à une météo si exceptionnelle ? Ni une ni deux, on décide donc de repartir immédiatement en direction du Fitz Roy ! En quelques minutes, on reporte notre trek, on quitte l’appartement, on s’entasse à trois dans le Jeep (moi toujours à l’arrière sur le lit) et on file en direction du sentier de la Laguna de los Tres. C’est reparti ! 🥾

Cette fois-ci, la météo est incroyable, plus belle que l’on n’aurait jamais pu l’espérer. Le paysage en est illuminé, embelli encore plus par la neige fraîche qui est tombée toute la nuit.

Et finalement, on arrive au mirador et wow ! 😲 Cette fois-ci, le Fitz Roy est là, parfaitement dégagé, s’élevant à la verticale vers le ciel. Incroyable ! Ce monolithe de granite culmine à 3 405 mètres d’altitude. Il a été sculpté par les vents violents, la neige et la glace pendant des milliers d’années. Après plusieurs échecs, ce sont finalement des alpinistes français qui atteignent pour la première fois le sommet du Fitz Roy en 1952. Malgré sa faible altitude, le Fitz Roy a la réputation d’être une des montagnes les plus dures au monde à gravir, notamment en raison de son granite très compact et des conditions climatiques extrêmes.

On est refaits ! 😃 Après le trek, nous avions perdu tout espoir de voir le Fitz Roy et pourtant, le voilà ! Comme quoi, il ne faut jamais renoncer et savoir être patient en Patagonie, où la météo est si changeante.

Les nuages vont et viennent autour de la montagne tandis que l’on parcourt les kilomètres jusqu’au camping où nous avons dormi il y a trois jours. Nous sommes déjà montés deux fois à la Laguna de los Tres. Cette fois-ci, nous décidons donc d’aller découvrir le glacier Piedras Blancas, à 2 kilomètres du camping. On s’installe face au point de vue pour déguster nos sandwiches. Et la chance est de notre côté aujourd’hui, car nous apercevons un morceau du glacier qui se détache dans un immense grondement !

Une météo incroyable. Le Fitz Roy. Un pan du glacier qui se détache. Jusqu’où va notre chance aujourd’hui ? On décide de le découvrir. Il est midi et on s’élance en direction du Cerro Torre. On sait que l’on part sur une longue boucle de 20 kilomètres, mais on est motivés comme jamais !

On se retourne jusqu’au dernier moment pour apercevoir le massif du Fitz Roy, la skyline la plus emblématique d’Argentine !

Maintenant, on espère voir le Cerro Torre, l’autre star du parc national Los Glaciares. Lors de notre trek de trois jours, une tempête de neige nous avait bouché la vue sur le pic rocheux. Cette fois-ci, on espère que ce sera bon ! 🤞 On marche 9 kilomètres pour rattraper le sentier du Cerro Torre. Puis on continue sur 5 kilomètres pour rejoindre la Laguna Torre. Le Cerro Torre est là, culminant à 3 102 mètres d’altitude ! Avec sa paroi granitique de 800 mètres de haut surmontée d’une calotte de glace, il a longtemps été considéré comme la montagne la plus difficile à gravir au monde !

L’ascension du Cerro Torre est d’ailleurs une histoire pleine de controverses. En 1959, l’alpiniste italien Cesare Maestri, seul survivant de son expédition, affirme avoir atteint le sommet du Cerro Torre. Mais cette affirmation est contestée. Face à la controverse grandissante, Maestri retourne sur le Cerro Torre en 1970. Il choisit alors d’utiliser une perceuse et un compresseur de 180 kg pour créer une nouvelle voie dans la roche. Il parvient laborieusement au sommet (de la roche et non de la calotte de glace), non sans avoir au passage défiguré la montagne. Cette voie est maintenant tristement connue comme la « voie du compresseur ». Ce n’est finalement qu’en 1974 qu’une première ascension incontestée et « éthique » a lieu.

Depuis la lagune, il nous reste encore 10 kilomètres pour rentrer à El Chaltén. On y arrive épuisés par cette longue journée de marche imprévue. Un verre dans un bar pour se désaltérer et direction le camping pour un repos bien mérité ! Au total, nous avons marché 31 kilomètres et fait sur la journée la boucle que nous avions faite en 3 jours pendant le trek ! Mais ce n’est pas la fin ! Dès demain, nous repartons sur un autre trek de trois jours, le circuit Huemul, vers une partie plus sauvage du parc national Los Glaciares !