Une nuit glaciale sous la tente. Un réveil en pleine nature sous un beau soleil d’hiver. Des paysages hivernaux incroyables. Une randonnée neige de plusieurs kilomètres entre amis. De belles glissades, des orteils gelés. Et une raclette réconfortante pour finir en beauté. Bref, un week-end comme on les aime !
Vendredi 25 février 2022
Il est 20 heures 30, et nous sommes toujours installés sur le canapé. Toutes nos affaires sont prêtes. Et nous, sommes-nous prêts ? Ne serait-on pas mieux sur le canap’, emmitouflés dans nos plaids, devant une bonne série, plutôt qu’à braver le froid glacial ? Il a neigé toute la journée, le Jeep est enfoui sous plusieurs centimètres de neige, nous revenons du crossfit et avons les jambes cassées, nous avons pris une douche chaude et mangé un bon repas. Après tout cela, comment se motiver à prendre la route, de nuit, pour aller passer une nuit sous la tente ?
Finalement, un coup d’œil à la météo nous motive : la journée de demain s’annonce incroyablement belle. Nous devons en profiter ! Ni une, ni deux, nous chargeons nos affaires. Dans la ruelle, nous croisons notre voisin, qui nous demande où on s’en va. Camper ! « Quoi, par ce temps ? Mais ils annoncent -30°C cette nuit ! » 😫 Si nous choquons même les québécois… Rémi me rassure : -30°C de ressenti. Tu parles !
Quand nous prenons la route, il est 21 heures. Notre week-end peut commencer.
D’ailleurs, il commence par une aventure dans une aventure : la route jusqu’à destination ! Il est tombé 15 cm de neige dans la journée, et nous prenons la route, de nuit, en pleine opération déneigement. Entre les énormes engins de déneigement qui sillonnent la ville à toute vitesse, les saleuses qui roulent très lentement en projetant des tonnes de sel sur la route, les engins de déneigement sur l’autoroute qui ralentissent le trafic en bloquant deux voies sur trois : autant dire qu’il faut avoir les yeux grands ouverts ! En plus, le sel projeté sur la route et les particules de neige/boue/sel qui flottent dans l’air recouvrent le pare-brise du Jeep d’une bonne couche de crasse.
Le pire, ce sont les portions d’autoroute et de route qui ne sont pas déneigées : elles sont recouvertes d’une couche de neige/sel qui masque entièrement le marquage au sol, ce qui rend la conduite très dangereuse. Sur une trois voies, à 100 km/h, il est impossible de savoir où on roule ! Comble du malheur, nous nous rendons compte que les phares du Jeep n’éclairent presque rien ! On les pensait plus puissants… 🤔 (On se rendra compte à l’arrivée qu’ils sont recouverts d’une épaisse couche de crasse).
En cours de route, nous nous apercevons que nous avons oublié un élément essentiel de tout séjour dans la nature : le PQ ! Horreur 😬 Illico, nous nous arrêtons à une station-service. Je m’en vais aux toilettes où je « vole » une bonne dose de PQ, puis je ressors incognito. En revenant dans la voiture, Rémi, anxieux : « c’est bon ? ». Yes, on peut reprendre la route !
Sur le chemin du Nordet, la route avant d’arriver à notre spot, tout est noir et désert. Nous en profitons pour tester notre barre à LED et nos anti-brouillards. La classe ! C’est pas le moment de croiser la police, cependant 😏
Il est plus de 22 heures lorsque nous arrivons sur notre parking de départ de randonnée, où nous avons déjà passé 3 nuits à l’été et à l’automne. On connaît bien l’endroit et on s’installe à notre place habituelle. Un coup d’œil au tableau de bord nous apprend qu’il fait -26°C.
Nous commençons à dézipper la tente quand nous entendons un craquement sourd. Nous tournons la tête, aux aguets. Un animal ? Nous allumons la flash light et balayons l’espace autour de nous. Plus un bruit, pas un mouvement. Bon, on reprend. Quelques minutes plus tard : nouveau craquement. Nous nous figeons, pas rassurés. Un ours ? Nan, ils hibernent à cette période… Pas vrai ? Nous ne sommes plus très rassurés, mais nous réalisons que ces craquements sont probablement simplement dus au bois qui craque sous l’effet du froid.
En raison du froid, la bâche de la tente est rigide comme jamais. Nous luttons pendant de longues minutes, les doigts glacés, pour la dézipper. Une fois cela fait, la tente se déplie en un tour de main. Ce soir, pas d’annexe. Nous sortons le chauffage, l’installons, montons la batterie dans la tente, allumons le chauffage. L’air chaud qui en sort est un vrai régal. C’est partie pour chauffer la chambre ! Il est réglé sur 32°C 🌴
Il est minuit lorsqu’on se glisse, tout habillés et grelottant, dans nos sacs de couchage. Il fait -28°C, dehors. Dedans ? Aux alentours de -5°C. Le chauffage marche à fond et nous espérons que la batterie va tenir le choc toute la nuit. Mais nous l’avons fait ! Dans nos sacs de couchage, seuls nos yeux dépassant, on se sourit. Faut être fou xD
Samedi 26 février 2022
Le lendemain matin, la promesse de la météo est tenue. Le soleil n’est pas encore levé, mais le ciel bleu et dégagé annonce une belle journée. Nous avons bien dormi. Surtout, nous n’avons pas eu froid. On estime la température dans la tente autour des 0°C. Soit 30 degrés de différence avec l’extérieur. Une belle perf’ ! Notre batterie clignote : le voyant de froid est allumé. Mais elle fonctionne toujours.
Vient ensuite l’étape la plus difficile : sortir des sacs de couchage bien chauds pour s’habiller. Tant bien que mal, nous nous habillons. Nous mettons nos vêtements glacés devant le chauffage. Ils se gonflent d’un air chaud et, quand on les enfile, ils sont agréablement tièdes. Un bonheur. Une fois bien emmitouflés dans plusieurs couches de vêtements, nous allumons le Jeep pour le faire chauffer. Le plancher de la tente toussote, puis se met à vibrer et le Jeep vrombit.
Nous avons prévu un petit-déjeuner bien chaud. Problème : le briquet pour allumer le réchaud ne fonctionne pas. Pas de petit-déjeuner 😭. Nous mettons le briquet dans la voiture en espérant le réchauffer. En attendant, maintenant que le soleil est levé, il est temps pour nous de tester notre nouveau jouet !
Après cette séance drone, bonne nouvelle : le briquet remarche ! Illico presto, nous allumons le réchaud et faisons chauffer le lait. Nous mangeons ensuite notre petit-déjeuner lait/muesli dans la voiture, bien au chaud.
Après quoi, il est l’heure de plier le camp. Les premiers randonneurs arrivent pendant que nous plions la tente. « Z’avez-tu dormi dans la tente c’te nuit ? ». Eux aussi sont surpris xD
Une fois tout notre barda rangé, nous prenons la route. Nous avons rendez-vous au pied de la montagne Noire avec nos amis, pour une randonnée qui s’annonce superbe. Du soleil, un magnifique ciel bleu, de la neige fraîche et une nuit de camping réussie, que demander de plus ? 😎
🥾 Montagne Noire – 14 kms
Notre objectif du jour est le sommet de la montagne Noire. C’est la deuxième fois que nous gravissons cette montagne : à l’automne, nous étions montés au sommet en Jeep ! Autant dire que l’effort qui nous attend s’annonce plus intense.
Il a bien neigé ces derniers jours, mais le sentier est tassé. Les crampons nous permettent d’avoir une bonne accroche et d’avancer d’un bon pas sur le sentier qui monte en pente douce. Autour de nous, les branches des arbres sont enveloppées d’une mince couche de glace. Sous le soleil, elles brillent de mille feux, faisant scintiller les bois environnants d’une lumière presque féérique.
Nous décidons de faire un détour pour nous rendre au point de vue sur le lac Archambault. Pour ce faire, nous n’avons pas le choix : nous devons emprunter le sentier raquette. Nous sommes tous les quatre en crampons. On évalue le sentier, un peu dubitatifs, mais celui-ci nous semble bien tassé. On se lance !
Sur le chemin, il ne faut surtout pas s’écarter du sentier, sous peine de tomber dans des « trous de neige », dans lesquels on s’enfonce jusqu’aux cuisses. Comme j’ouvre la marche, c’est moi qui tâte prudemment le terrain. Mes pieds s’enfoncent seulement de quelques centimètres. « C’est bon, ça passe ! » J’avance de quelques mètres, puis j’entends des grognements et des exclamations dans mon dos. Je me retourne : les trois garçons sont enfoncés dans la neige jusqu’aux hanches ! mdr. Tant bien que mal, ils s’extirpent de là-dedans, moitié rampant, moitié à quatre pattes, haletant comme jamais. Conclusion : « Toi, t’es légère, tu voles sur la neige ! » 🤣
De retour sur le chemin principal, nous devons le partager avec des skieurs de fond, des raquetteurs, des skieurs alpins et des snowboarders. Ici, pas de pistes ni de remontées mécaniques. Tout le monde monte à pieds, ses skis ou son snow sur le dos. Nous croisons même un couple qui monte en ski de fond, qu’ils pourront ensuite clipser ensemble pour faire un snow ! La classe !
Le sentier, qui monte de plus en plus raide vers le sommet, est magnifique. Nous sommes émerveillés devant ces arbres recouverts de glace.
Après deux heures de marche, nous arrivons au sommet. Le temps a bien changé ! Depuis le haut de la tour d’observation, nous n’avons pas droit à la vue magnifique sur les montagnes environnantes, mais plutôt à une mer de nuages. Nous avons cependant une vue imprenable sur les skidoos ! Si, en été, nous avons pu monter en Jeep, en hiver, le sentier est réservé aux motoneiges.
Après un rapide en-cas près du sommet sous un vent glacial, nous ne perdons pas de temps et entamons la descente. Comme à notre habitude, nous la faisons au pas de course, ce qui est beaucoup plus rapide et beaucoup plus agréable, surtout pour les genoux. Nous évoluons dans une belle forêt enneigée, où les branches des sapins sont entièrement congelées.
Lorsque nous revenons au parking après 1 h 30 de descente, nous sommes tous les quatre rincés. Les derniers kilomètres ont été particulièrement éprouvants. Nous sommes bien contents d’être de retour et ne rêvons que de nous poser !
Mais avant, JP a besoin d’une bonne douche. Le sel, ce n’est pas trop pour lui. Et nous le préférons en noir plutôt qu’en blanc 😉
Cette soirée glaciale, suivie d’une nuit sous la tente puis d’une randonnée de plusieurs kilomètres dans la neige et le froid nous a littéralement épuisés. Le soir-même, nous sommes tous les deux au lit à 22 heures, après une bonne raclette xD Programme pour ce dimanche ? Canapé !
9 comments
Quelle aventure !!! Quel courage dans un froid pareil !!
Bravo les jeunes et bonne continuation. Profitez-en et soyez prudents tout de même.
Photos toujours aussi belles.
Bisous.
Mamie.
On est toujours prudents 😉 Bisous à tous les deux !
Je suis gelée et crevée rien qu’en lisant…. 😂😘
Maman
Espérons qu’on aura de meilleures températures en avril xD
Cela commence à sentir bon !
Oh que oui, ça sent l’aventure ! J-2 mois 😀
Quel rêve ! Et des photos sublimes. Je ne sais pas comment vous faites (-4 cet hiver et j’ai failli y laisser un doigt juste en sortant de la voiture sans gants 🤣) de gros bisous Toulousain !
ahah ! J’étais pareil à mtp, puis maintenant c’est plutôt “-4° ? Oh, il fait bon !” xD Bisous à tous les 3 !
Nous venons de découvrir votre blog ! Super intéressant à lire ! Quelle aventure !! Et les photos sont magnifiques ! Bravo pour votre équipement !! Bientôt le grand départ.. Bon trip à vous deux. Sylvie